de Victoria Aveyard
« Mare Barrow, dix-sept ans, tente de survivre
dans une société qui la traite comme une moins que rien. Quand elle s’avère
détenir des pouvoirs magiques dont elle ignorait l’existence, sa vie change du
tout au tout. Enfermée dans le palais de la famille royale, promise à un
prince, elle va devoir apprendre à déjouer les intrigues de la cour, Ã
maîtriser un pouvoir qui la dépasse, et à reconnaître ses ennemies », Red
Queen (Tome 1), édition Le Livre de Poche
Es-tu sûr(e)
de la couleur de ton sang ? C’est une question que tu devras te poster si
tu souhaites te rendre dans le royaume de Norta.
Direction un
univers dystopique où la royauté dirige d’une main de fer ses sujets et ses
terres. Puissants et faibles. Argent et Rouge. Dieux et humains. Tout n’est
qu’une histoire d’opposition. L’entre-deux n’existe pas. Du moins c’est ce
qu’ils croyaient tous …
.
Mare, dix-sept
ans, est une humaine. Son sang de couleur rouge est là pour lui rappeler sa
place : elle appartient au caste des travailleurs et des opprimés. Les
quelques sous et les objets qu’elle ramène de ses petits vols de rue ne
suffisent pas pour aider sa famille et lui éviter son envoi imminent sur le
champ de bataille. La guerre s’éternise et tue des milliers de soldats rouges. Un
soir, le hasard croise sa route. Une rencontre mystérieuse dans une taverne va la mener au cœur du nid
royal. Elle, simple sujet invisible et insignifiant, se voit élever au rang de
future princesse, promise à l’un des fils du roi. J’imagine ce que vous vous
dites, il ne manque plus que « ils vécurent heureux et eurent beaucoup
d’enfants » pour croire à un conte de fée. Le récit renferme il est vrai
un soupçon de magie et de fantastique mais restez en alerte car, dans ce palais
diamant, le verre se brise : il y règne trahison, complots et faux
semblants.
Ne faites
confiance à personne, vous risquerez de vous faire piquer par un serpent. Mare
l’apprendra à ses dépens. Le sang des Argents –cette élite détentrice du
pouvoir- est aussi froid que la
glace ; le cÅ“ur s’efface devant la raison et la manipulation. Mare se
retrouve prisonnière dans ses robes de soie, contrainte de se soumettre Ã
toutes les recommandations de la famille royale. La petite voleuse ne perd pas
son esprit rébellion pour autant. Même si elle a à la fâcheuse habitude de tout
ramener à elle (c’est sacrément agaçant quand elle recentre sur elle des enjeux
qui dépassent son contexte familial et personnel), Mare affirme à de nombreuses
occasions son courage. Un courage et un investissement parfois irréfléchi mais
honorable.
J’ai beaucoup
aimé cette société dystopique : Victoria Aveyard situe son microcosme dans
une époque figée : entre l’Antiquité et la modernité. Dans les arènes de
jeu on retrouve des écrans, les maisons de village sont munies d’électricité. Les
combats se font à l’épée pour les uns et d’autres usent de leur don surnaturel.
L’idée de différencier deux types de personnages, de classes sociales par la
couleur du sang est assez ingénieuse. L’auteur nous offre donc une histoire
fantastique au contexte original. Elle
s’est amusée à nous présenter un petit kaléidoscope de portraits : on passe
de la petite sœur exemplaire, au prince héritier tiraillé entre ses idéaux et sa
position ou encore une jeune femme rebelle en quête de changement etc. De
nombreux personnages gravitent autour de Mare et influencent ses choix. J’admets
avoir un petit coup de cœur pour Cal, le prince voué à gouverner. Certes il
affiche son côté cliché avec un
tempérament ténébreux et parfois brutal mais il est attachant au fond. Après les
héros ne sont pas bouleversants ou mémorables, ils répondent à des modèles
souvent exploités dans les romans jeunesses ou young adult. N’attendant pas autre chose, je termine cette lecture
conquise avec une intrigue palpitante, ancrée dans un univers original.
Red
Queen : une dystopie intrigante que l’on apprécie pour son intrigue et
son univers. Des personnages déjà -vu
et une héroïne qui peut agace mais une histoire à laquelle on s’attache.
★ ★ ★ ★ ✩
Gwendoline