Le Journal d'Anne Frank
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« En 1942, la jeune Anne Frank a 13 ans. Elle
vit heureuse à Amsterdam avec sa sœur Margot et ses parents, malgré la guerre.
En juillet, ils s’installent clandestinement dans l’Annexe de l’immeuble du
263, Prinsenchracht. Son journal, qu’elle a tenu du 12 juin 1942 au 1er
août 1944, est un des témoignages les plus bouleversants qui nous soient
parvenus sur la vie quotidienne d’une famille sous joug nazi. », Le
Journal D’Anne Frank, édition Le Livre de Poche
Quand j’ai
découvert ce livre sous le sapin je peux vous assurer que j’étais certaine que
ce serait le premier roman de l’année 2016 que je lirai. Et c’est chose faite.
Qui n’a jamais entendu parler du Journal D’Anne Frank ? Ce livre est
reconnu dans le monde entier, et il est
jugé comment étant l’un des témoignages les plus poignants de la Seconde Guerre
Mondiale. Et, une fois la dernière page tournée j’ai compris pourquoi.
De la première
à la dernière ligne, ce roman est un chef d’œuvre, tout comme la Préface d’Eric
Emmanuel Schmitt qui est superbe et introduit parfaitement ce journal. On y
découvre Anne, une jeune adolescente juive qui vit avec sa famille en 1942 en
pleine Seconde Guerre Mondiale. On apprend qu’elle décide d’entreprendre la rédaction
d’un journal où elle nous raconte son quotidien : l’école, ses camarades
de classe, sa maison, ses parents, sa sœur etc. Tous ceux qui ont déjà possédé un journal intime s’y retrouvent.
Mais très rapidement ce journal se transforme en un vrai récit de guerre à
partir du moment où la famille Frank s’installe cachée et clandestinement dans
l’Annexe d’un entrepôt, dissimulée par une bibliothèque. Anne nous narre son adaptation
dans un endroit peu familier, sa vie passée en recluse avec sa famille, les Van
Daan et Dussel (ce sont des noms fictifs attribués aux autres habitants de l’Annexe)
pendant deux ans. Deux ans sans sortir –où leur seul regard vers l’extérieur
vient des gens et des magasiniers qui leur apportent de quoi vivre-, deux ans
où Anne nous rapporte ses journées.
Cette jeune
adolescente ne cache pas son envie de s’enfuir comme le montre cette citation « […] j’erre d’une pièce à l’autre, je
descends puis remonte l’escalier, et me sens comme l’oiseau chanteur dont on a
brutalement arraché les ailes et qui, dans l’obscurité totale, se cogne contre
les barreaux de sa cage trop étroite. Sortir, respirer, rire, entends-je crier
en moi » (p 143). Ce cocon dans lequel tous les personnages se
trouvent n’est pas sans frictions, discordes, aléas. Ajouté à cela le manque de
nourriture, la peur, le bruit des bombardements. Et pourtant Anne ne nous
dresse pas à un portrait tragique de son monde : elle ne cesse de répéter
qu’elle est chanceuse quand elle pense aux juifs envoyés dans les camps ;
dans cette période sombre elle continue à aller de l’avant, fait des projets.
Cette jeune fille qui devient peu à peu
une adolescente et découvre aussi les premiers élans de l’amour.
Le personnage d’Anne
est juste incroyable : à quatorze ans, écrire et penser avec autant de
maturité c’est bluffant. En plus, de son récit quotidien sur le monde qui l’entoure,
on assiste à une évolution de ce personnage qui grandit, s’affirme, commence à
avoir des convictions. Elle a des phases de joie, de peine. Elle ne cesse d’essayer
de mettre des mots sur ses sentiments, d’analyser son comportement. Par
exemple, elle dit elle-même que la Anne de 1942 est bien différente de celle de
1944. Cette jeune fille entretient une relation assez complexe avec sa mère en
particulier et elle sait que son assurance, sa franchise parfois tranchante
dérange. C’est un personnage très intéressant qui s’identifie d’ailleurs ainsi «Oui Kitty, Anne est une drôle de fille, mais
je vis aussi dans une drôle d’époque et dans des conditions plus drôles encore»
(p220). Elle est très attachante, elle s’adresse elle-même à nous lecteur ;
nous devenons son amie Kitty. Et savoir qu’elle ne tire pas de la pure fiction
est fascinant.
Voilà ce qui
est complètement bouleversant dans ce livre : tout est vrai, tous ces
individus ont existé, c’est bien une jeune fille de 14 ans qui a écrit ces mots
et quand on lit la dernière lettre de ce journal daté du 1er août
1944 c’est très émouvant. Tout s’arrête de façon nette. On voulait que cette
jeune fille réalise son rêve, qu’elle devienne écrivaine et retourne à l’école
après la guerre. Malheureusement ce n’est pas le cas. L’épilogue qui relate la
suite des évènements pour Anne et ses proches est troublant. Néanmoins c’est un
très beau témoignage, c’est vraiment une chance que ce journal ait été
conservé.
Si vous ne vous êtes pas encore lancés dans
la lecture du Journal D’Anne Frank,
je vous le conseille plus que fortement car c’est un livre que l’on doit
lire tellement il est poignant de découvrir les années 42 à 44 sous les yeux d’une
jeune adolescente juive d’une maturité incroyable !
COUP DE COEUR
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