Mon petit coeur imbécile

09:46

de Xavier-Laurent Petit


« Toudoum… Toudoum… Chaque matin, Sisanda commence par compter les battements de son coeur et le nombre de jours qu’elle a vécus depuis sa naissance. Puis, elle regarde sa mère se glisser hors de la case pour aller courir dans les collines : Maswala, sa Mamantilope, cavale pour le plaisir pendant des heures, pieds nus, là où même les bergers ne vont pas avec leurs troupeaux. Sisanda, elle, ne peut pas courir. Ni sauter, ni jouer avec les autres, ni rien, à cause de son petit coeur imbécile et de sa maladie idiote. Le médecin lui a dit qu’elle avait beaucoup de chance d’être encore en vie. Vraiment beaucoup. Ici, il ne peut rien faire, il faudrait opérer Sisanda dans un hôpital spécialisé à l’étranger. Et ça coûte cher… Un million de kels ! », Mon petit cœur imbécile, édition l’Ecole des Loisirs

Le jour se lève. Toudoum. Toudoum. Toudoum. Le cœur de Sisanda bat toujours. Comme tous les jours, elle compte sagement chacun de ses battements. Les chiffres, elle est les connaît bien. A cause de son « petit cœur imbécile » elle  compte, compte et recompte. Son petit cœur bat depuis trois mille quatre cent dix-huit jours, neuf ans quatre mois et neuf jours pour être plus simple. Un miracle ; chaque jour est une victoire. Mais sa malformation cardiaque la contraint à une immobilité constante : marcher, rire, se mettre en colère ou faire un effort pourrait la tuer. Il lui faudrait un cœur tout neuf, un cœur qui se trouve à des milliers de kilomètres loin de son petit village africain. Trop loin et surtout trop cher pour sa famille. Tap Tap Tap. Les pieds de Maswala galopent dans les collines. Cette « Mamantilope » -aussi agile et rapide qu’une antilope- vit en courant. Elle court pendant des heures, pieds nus, sans s’arrêter : courir contre l’attente, contre l’immobilité de sa fille, contre cette maladie injuste qui tue son enfant. Un article de journal glisse entre ses doigts, une opportunité de sauver la vie de Sisanda : un marathon et une récompense à plusieurs chiffres ! Maswala court pendant que sa fille s’essouffle, sera-t-elle assez rapide ?

Comment garder son souffle en lisant Mon petit cœur imbécile, j’ai eu souvent l’impression que mon cœur aller lâcher avant d’arriver à la dernière page. Ce roman jeunesse est un réservoir à émotion : enfant comme parent, on est émus par le lien indéfectible qui lie Sisanda à sa mère, on s’attache à Sisanda : cette petite fille intelligente et courageuse, bien consciente de sa maladie du haut de ses neuf ans. Le décor de ce récit se plante loin de nos repères occidentaux et aiguise notre perception du monde : un petit village en Afrique, au milieu d’un paysage aride et poussiéreux, une petite école, un troupeau de chèvres, des incantations ancestrales et un hôpital à des kilomètres en voiture qui menace de s’effondrer. Un roman plein de courage qui m’a donné envie de sourire, pleurer, courir et même hurler de toutes mes forces le nom de cette maman antilope en pleine course vers la ligne d’arrivée !

Toudoum Toudoum, Mon petit cœur imbécile pourrait vous essouffler, accélérez votre rythme cardiaque mais promis vous franchirez la ligne d’arrivée, enchantés ! 

 COUP DE COEUR
Gwendoline

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