de Becky Albertalli
« Moi, c'est Simon. Simon Spier. Je vis dans une petite
ville en banlieue d'Atlanta. J'ai deux sœurs, un chien, et les trois meilleurs
amis du monde. Je suis fan d’Harry Potter, j’ai une passion profonde pour les
Oréo, je fais du théâtre. Et je suis raide dingue de Blue. Blue est un garçon que
j’ai rencontré sur le Tumblr du lycée. Je le croise peut-être tous les jours,
mais je ne sais pas qui c’est. On se dit tout, sauf notre nom. À part Blue,
personne ne sait que je suis gay », Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens, édition
Hachette
Cher lecteur,
Je t’écris un mail comme le héros
de notre roman Simon avait l’habitude de le faire avec Blue. Mais avant
laisse-moi te resituer dans le contexte. Bienvenue au lycée. Ce lieu auquel personne
n’échappe, qu’on côtoie tous les jours pendant quelques années. Alors les mêmes
visages se croisent. Les groupes se font et se défont. Certains partent,
d’autres arrivent. Dans ce petit microcosme tout le monde se connaît et rumeurs
et commérages se murmurent entre deux casiers et passent de tête en tête. Elles ont même
atteint la vitesse de la lumière grâce –ou à cause- de la magie d’internet et
des réseaux sociaux. Le tumblr de lycée réserve à chacun des élèves d’une
petite ville d’Atlanta des nouvelles aussi croustillantes qu’infondées. C’est
dans cette ruche d’adolescents en pleine puberté que se trouve Simon, 16 ans, homo sapiens. Lui aussi
est un ados en pleine puberté et en quête de lui-même, comme n’importe quel
lycéen. Il a une super bande de copain, une famille qui l’aime, il se passionne
pour le théâtre, les Oréos et Harry Potter. Le lycée le connaît. Sa famille le
connaît. Ses amis les connaissent. Mais lui, que sait-il vraiment de
lui-même ? Derrière son sourire, ses blagues et ses longues séances câlins
avec son chien, il s’interroge, se questionne et un secret le ronge de
l’intérieur : son homosexualité. Simon aime les garçons mais il n’y arrive
pas à en parler à ses proches, même à ses amis d’enfance. Néanmoins le
sentiment de solitude et de différence qu’il éprouve se retrouve atténué grâce
à la rencontre de Blue. Derrière ce pseudo se cache un autre garçon du lycée
également gay. Des mails envoyés, des mots échangés, des pensées dévoilées et
quelques blagues salaces. Et voilà Simon amoureux de cet anonyme, du nom de Blue.
Je ne te mentirais pas en disant
que j’avais ce livre depuis très longtemps dans ma wishlist. Disons que la
bande annonce du film m’a motivée à lire ce roman. J’ai passé un agréable
moment aux côtés de Simon : j’étais là pour suivre ses doutes, ses
inquiétudes, ses moments de joie, d’excitation et de tourmentes. Un héros
principal attachant (et honnêtement qui pourrait détester un gars qui adore Harry Potter, hein ?) et j’ai aimé
que l’auteur l’est inséré dans un cadre aussi simple et banal que celui d’un
adolescent de 16 ans. Pas de rebondissements mélodramatiques ou la description d’un
personnage isolé et complexe. Juste le récit sur un garçon de 16 ans et ses
sentiments. La plume de Becky Albertalli est drôle, simple et délicate et
illustre avec une grande justesse la voix de Simon. L’homosexualité est évoquée
naturellement sans pincettes ni
exagération : les questions autour de la sexualité et sortent de la bouche
d’un adolescent en plein questionnement. Les mails échangés par Blue et Simon
permettent à ces deux garçons de se comprendre eux même, d’accepter leur sexualité
et de tisser des liens forts. Donc à ces échanges autour de l’acceptation de
soi s’ajoute une romance. Blue et les sentiments de Simon restent donc le nÅ“ud central
de l’histoire : on voit cette romance se créer et évoluer jusqu’à la
révélation de l’identité de Blue (l’auteur
a bien entretenu le mystère car je n’ai rien vu venir). J’ai été soulagée de constater que cette
romance s’éloignait des clichés sauf peut-être la fin, un peu guimauve –mais
attendrissante je l’avoue-. Cette authenticité se retrouve aussi dans l’illustration
de l’adolescence : être ados, ne signifie pas qu’on aime la bière et faire
la fête tous les samedis soirs.
Je retiens enfin de jolis
passages entre Simon et ses parents même si je regrette que sa famille et ses amis
gardent une place en arrière plan ; j’aurais aimé en apprendre davantage
sur son entourage et j’espère que le film sera pallier cette absence.
Moi, Simon, 16 ans, Homos
Sapiens, est le récit touchant et drôle d’un adolescent qui explore sa
sexualité et cherche qui il est. Une jolie peinture sur les années lycées, l’homosexualité
et l’acceptation de soi.
★ ★ ★ ★ ✩
Simon aurait probablement signé
son mail par : Love, Simon alors
je fais de même :
Love, Gwendoline