Les cancres de rousseau
06:36
d'Insa Sané
« 1994, Sarcelles, Djiraël en est sûr, cette année sera
exceptionnelle. Il entre en terminale, dans la même classe que ses potes Sacha,
Jazz, Rania et les autres. En plus, la belle Tatiana semble enfin réponde à ses
avances... Cerise sur le gâteau, le prof principal, c'est monsieur Fèvre - le
seul qui s'intéresse à eux. Bref, c'est parti pour une année d'éclate... sauf
que parfois, plus on prévoit les choses, moins elles se passent comme on le
pensait. », Les cancres de
Rousseau, édition Sarbacane (collection Exprim’)
Merci aux éditions Sarbacane et à Julia de m’avoir
envoyé ce roman et de m’avoir permis de découvrir Insa Sané.
Années 90. Sarcelles. La musique
hip hop éclate des postes de radio. L’horloge sonne la rentrée des classes. La
terminale. Le bac. Une dernière année au lycée pour être ensemble, pour
profiter avant l’après, l’incertitude, la vie d’adulte. Djiraël promet à sa bande
de potes, le « Komité », une année inoubliable. Une année pour saisir
la chance : la chance d’embrasser Tatiana, la fille que Djiraël guette du
coin de l’œil depuis la seconde. La chance de montrer au monde de quoi les
cancres du lycée Rousseau sont capables. Cette chance éclot, ricoche et se
divise entre un désir personnel, une envie commune et une soif de justice. Quand
une promesse balancée un soir de rentrée, va se transformer en chant de vie et
de rébellion…
Insé Sané, un auteur jusqu’alors
inconnu pour moi. J’ai tourné la première page sans repères, ni indications si
ce n’est cette petite pastille « comédie urbaine » qui rayonnait sur
la couverture. Plonger dans le noir ne me fait pas peur. Car quand on ouvre les
yeux, la surprise ne peut être que plus grande. Une écriture moderne, réaliste
et pourtant douce et poétique, reflet de Djiraël, un enfant de la banlieue, un
adolescent en quête de lui-même.
Une histoire d’amitié entre ces jeunes du même
milieu. Un clan consolidé depuis l’enfance pour fuir les problèmes familiaux enfermés
dans ces hautes tours HLM. Une devise : veiller les uns sur les autres. Une
amitié rythmée par des lancées d’insultes amères, des jeux de vengeance et l’organisation
de l’année scolaire la plus délirante de leur vie. Sacha, la fille qui sort les
poings pour ses amis, Jazz, le passionné de musique, Rania, elle fait vibrer le
cœur des gars sans jamais dévoiler le sien, Douman, l’intello baratineur, Armand,
l’ami qui se bat contre ses mauvaises notes. Et Djiraël : une âme de
leader, déterminé à prouver à ses parents qu’il peut avancer seul. Une force qui
le fera évoluer : son esprit un brin calculateur et égoïste se tournera
vers le souci de l’autre et la justice. La promesse qu’il fait au Komité le
mène à devenir la voix d’une minorité rejetée par l’équipe enseignante, la voix
contre une discrimination suivant son milieu social, sa couleur de peau ou son
handicap. Pas de victimisation juste une réalité énoncée, et un désir d’agir, de
contredire ceux qui ne voient en lui et en ses amis que des « cancres ».
Le lecteur suit les rêves de Djiraël, ses décisions, les responsabilités qu’il
endosse au fil des chapitres qui se mêlent à des sacrifices, des élans
sentimentaux, des pulsions égoïstes et des
actes de solidarité. Le récit se termine sur les résultats du bac, la fin des
années lycées où on regarde le chemin parcouru tout en avançant vers le l’horizon.
Les cancres du Rousseau, un
roman d’expériences et de formation, un récit urbain et moderne autour d’une
amitié, et d’une jeunesse oubliée qui fait entendre sa voix !
★ ★ ★ ★ ✩
Gwendoline
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