2018

Hier encore c'était l'été

08:36

de Julie de Lestrange


« Alexandre, Marco, Sophie et les autres se connaissent depuis l’enfance. Ensemble ils sont nés, ensemble ils ont grandi, en toute insouciance. Mais lorsque la vie les prend au sortir de l’adolescence, la chute est brutale. En une décennie, cette jeunesse perdue mais pas désillusionnée va devoir apprendre à se battre pour exister. À travers les drames subsistent alors l’amitié, les fous-rires et les joies. Et l’amour, qui les sauvera», Hier encore c’était l’été, édition le Livre de Poche

Merci à Julie de Lestrange de m’avoir envoyé son roman pour je puisse le découvrir.

Les premières pages s’ouvrent sur une brise d’insouciance et de légèreté. L’air dégage l’odeur salée des embruns, le goût sucré des pêches et le bourdonnement des abeilles. L’été est là et emporte avec lui des envies de vacances et des rêves adolescents. L’été est cet adolescent qui vit chaque jour de vacances avec intensité et liberté. Un esprit croquant l’instant à pleines dents sans penser à demain. Ni au futur. C’est comme ça que commence notre histoire. Une bande d’adolescent à la frontière de l’âge adulte célébrant leurs années lycée sous un soleil de plomb avec des blagues,  des bières et des baisers volés. Ces jeunes doivent leur amitié à deux chalets. Deux chalets voisins où deux familles ont posé leurs bagages de vacances : les Frenais et les Lefèvre. Des parents qui y ont amené leurs enfants puis leurs petits-enfants espérant que la magie des lieux pourrait en réunir deux d’entre eux pour transformer cet îlot d’amitié en îlot familial.

Ce roman c’est l’histoire d’une génération. Les années 2000 sonnent l’entrée dans un nouveau millénaire mais aussi le début d’un grand changement pour les petits enfants de ces deux familles. L’été se termine et emporte avec lui les douceurs de l’adolescence. La rentrée sépare cette petite trouve qui découvre les responsabilités, les études supérieures et tous les changements qui accompagnent la vie d’un jeune adulte. Alexandre est le personnage autour duquel gravite tout le récit. On suit les étapes importantes de sa vie et les instants qui rythment son quotidien : une séparation, un déménagement, les visites chez sa grand-mère, sa première copine, sa lutte pour faire le métier de ses rêves, la rébellion de sa sÅ“ur ou la chute libre de son meilleur ami. Des moments simples et vrais. Des sursauts entre drames et euphorie, attentes et désillusions. C’est le portrait d’une jeunesse qui perd son halo d’innocence et qui se confronte à la réalité du monde et du travail. Elle rit, pleure, aime et  crie. Elle s’arrête, se perd et recommence pour trouver qui elle est. Il n’y a pas de mode d’emploi pour devenir adulte. Mais il existe cette amitié qui, tel en mât en pleine tempête, fait tenir le navire debout. Ce voyage, cette bande le vit et l’expérimente ensemble.

Ce roman est un récit doux et lumineux sur la vie, l’amitié et la famille. Plusieurs visages défilent sous nos yeux : Marie, Sophie, Alexandre, Marco et d’autres. Liens fraternels. Liens amicaux. Liens amoureux. Les fils se font et se défont. Ils grandissent sous nos yeux. Chapitre par chapitre. On s’attache à eux sans y prendre garde. On encaisse leurs échecs, on salue leurs victoires. Ces adolescents de 18 ans se métamorphosent en adultes de presque 30 ans. Une décennie racontée avec simplicité et sincérité.

Hier encore c’était l’été et le temps de l’innocence pour cette bande d’amis mais aujourd’hui leur adolescence n’est plus qu’une photo cornée qu’on regarde avec amertume et douceur : une époque délicate et inoubliable, où on ne pensait pas à demain, ni à l’adulte qu’on deviendrait, ni au chemin qu’on parcourrait pour devenir cet individu !  

★   ★ ✩ 
Gwendoline

2018

Six of Crows

02:26

de Leigh Bardugo


T O M E   1

« Ketterdam – Quartier du Barrel : une ville grouillante de malfrats où tout s’achète si on y met le prix. Ce principe, personne ne l’a fait autant sien que Kaz Bekker, dit « les Mains Sales ». Quand le voleur se voit offrir une mission impossible mais qui le rendra riche, il réunit son équipe : un soldat assoiffé de vengeance, un tireur d’élite accro au jeu, un jeune fugueur des beaux quartiers, une espionne défiant les lois de la gravité, et une Grisha aux puissants pouvoirs magiques. Six dangereux hors-la-loi seuls capables de sauver le monde – s’ils ne s’entretuent pas avant… », Six of Crows, édition Milan

Quand le bandit porte la couronne du sauveur. Six of crows. Six rois de la rue. Six criminels qui se réunissent pour une mission aussi grandiose que périlleuse : sauver le scientifique qui a conçu une drogue, capable d’enclencher la guerre et la destruction de leur monde.

Le décor se plante dans un univers qui mêle fantaisie et magie. Plusieurs lieux se superposent : de la ville portuaire noircie par la fumée et les affaires clandestines, à la redoutable forteresse étouffant entre ses quatre murs des âmes condamnées, aux terres de glace. Contrées lointaines, royaumes inaccessibles et civilisations rivales. Des hors-la-loi. Des grishas. Des magiciens. Des soldats. Des tueurs. Des fugitifs.

C’est au cÅ“ur de la ville de Ketterdam que notre bande voit le jour. Des rencontres, des retrouvailles et des alliances menées par Kaz, le leader, alias « Dirtyhands ». Un jeune homme énigmatique, calculateur et impénétrable. En apparence seulement. Car ses mains gantées dissimulent un lourd passé.  Plusieurs personnages accompagnent ce voleur rusé dans cette aventure. Inej est une ombre discrète, acrobate et muette, possédée par une grande soif de liberté qui accorde une confiance aveugle à Kaz. Jasper compte parmi les virtuoses de la gâchette ; il ne rate jamais sa cible tout comme il cache au monde ses plus profonds atouts. Wylan a fui sa cage dorée et baigne pour la première fois dans les eaux du banditisme. Voleur apprenti. Mine d’informations. Et finalement, il n’est pas si différent de ces gamins écartés de la société qui croient à cette mission qui les rendra riches. Mina, une grisha rongée par le remord, se bat contre les désirs de son peuple et ceux de son cÅ“ur. Et enfin, le lecteur rencontre Mathias, un soldat avide de vengeance, ruminant sa colère en silence.  Des visages qui défilent, des caractères affirmés et hétéroclites. Des personnages qu’on est censés détester auxquels on s’attache. Les traits de nos héros s’adoucissent au fil de la lecture. Les chapitres libèrent la voix de chaque personnage, et soudain ces bandits séduits par l’appât du gain se révèlent avec leurs failles, leur passé et leur histoire. 

Des antihéros à la première page et des voleurs attachants à la dernière ligne. Leigh Bardugo fait de ses personnages sa force. Pas de héros esquissés par quelques caractéristiques censées les rendre sympathiques. Dès le premier tome, ces hors-la-loi dévoilent une identité et une histoire bien définies. L’auteur tisse  subtilement les prémices de plusieurs relations à venir entre certains personnages. Des affinités apparaissent et se complexifient sans prendre le pas sur l’intrigue principale. En effet, sentiments et situations amoureuses sont comme des petites broderies qui s’entrelacent autour d’une finalité centrale : retrouver le scientifique et le libérer.

C’est un jeu d’équilibre entre la présentation des voleurs et la part de mystère qui plane sur eux. Entre poser les bases d’un univers tout en parsemant le texte de petites péripéties pour inviter le lecteur à continuer sa lecture. Entre la réalisation d’une mission et créer des liens profonds entre les personnages. Leigh Bardugo manie à la perfection ce balancement entre tension et développement ; elle donne ainsi du rythme à son histoire et offre un premier tome riche en action. Son univers, extrêmement bien construit, n’en reste pas moins complexe et il est difficile d’être à l’aise dans l’intrigue dès le départ. Un monde très large défile devant nos yeux avec ses règles, ses rivalités, ses frontières et ses peuples. Une deuxième lecture est presque nécessaire pour comprendre et apprécier pleinement l’histoire dans toute sa complexité. Peut-être qu’un glossaire ou qu’un chapitre sur les origines de ce monde et ses habitants auraient aidé. Mais accrochez-vous aux 100 premières pages et ne fuyez pas devant cette avalanche de noms, de lieux ou de visages car ces six voleurs méritent qu’on s’y intéresse. Une fois qu’on rattrape nos héros dans leur course pour sauver leur monde, on ne peut plus les lâcher.

Six of crows ou comment s’attacher à des voleurs, avides d’argent et de reconnaissance qui ne sont autres que des adolescents avec leurs failles qui cherchent à survivre et s’imposer dans un univers instable et violent.
 COUP DE COEUR




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