de Taylor Jenkins Reid (ed. Charleston)
Ça commence avec 2
accords de guitares. 2 échos distincts. Qui se répondent, se cherchent sans se
trouver. Deux accords qui étouffent le brouhaha mélodique formé par la basse,
le clavier et les percussions en fond. Deux notes que le guitariste décide d’unir.
C’est la naissance d’un des groupes de rock les plus mythiques des années 70.
Daisy Jones et Billy
Dunne sont comme ces deux notes de guitare. Des leaders. Des étoiles qui
aspirent toute la lumière autour d’elles. Elles sont hypnotiques et chaotiques
car derrière leur voile magnétique, on y découvre un trou noir.
Daisy est la Cendrillon
du groupe Téléphone. Elle « est la plus jolie des enfants ». Ignorée
par ses parents, elle s’en va « sur son cheval blanc ». Elle « commence
à boire, à traîner dans les bars » et c’est tout qu’il a suffi pour « la
changer en junkie ». Cette Cendrillon rebelle ne se laisse pas marcher
sur les pieds (merci de rire à ce jeu de mots pourri) : elle se bat pour
chanter ses compositions et balaie d’un revers de mains les paroles naïves qu’on
lui impose.
Billy est l’idole des foules et des femmes. C’est une rockstar. Le meneur des Six. Il
chante. Il compose. Il dirige. Et les autres suivent. Jusqu’à ce que le
phénomène Daisy Jones s’invite dans la bande.
J’étais hyper impatiente de replonger dans l’écriture
de Taylor Jenkins Reid. Une nouvelle fois, elle berne son lecteur à la
perfection. Un décor authentique. Une narration inédite, construite sous forme
d’interview où les voix des personnages se mélangent, donnent leur perception de
l’histoire et la chute de ce groupe emblématique. Très souvent, les discours et
les points de vue divergent sur un même évènement (parce que on vit et on
perçoit tous les choses différemment). On y croit tellement qu’à la fin, on fredonne
l’air de ces chansons qui n’ont jamais existé. Et on s’imagine nos grands
parents danser sur ces hits imaginaires. L’autrice nous offre même à la fin de
notre lecture les paroles de toutes les chansons qui ont rythmé le roman.
Cette minutie pour nous impliquer dans son univers
se retrouve aussi dans la construction de ses personnages. Les trois héroïnes
principales rayonnent. Elles gravitent autour d’un cercle majoritairement
masculin et une industrie musicale patriarcale. Daisy est l’enfant abandonnée
qui se métamorphose en interprète-compositrice acharnée et en figure d’obsession.
Karen est la musicienne ambitieuse sans attaches. Camilla est la femme, la mère
et l’épouse, prête à tout pour obtenir ce qu’elle veut. Un écho féministe
résonne entre les lignes. Je me suis attachée à ces trois femmes et à l’évolution
de leurs histoires. J’ai aussi énormément apprécié le respect et l’amitié qui
se tissent entre elles. (girls support girls)
Je retiens le combat de Daisy pour défendre son
art et ses textes dans cette industrie musicale sexiste (et qui clairement n’a
pas trop changé quand on sait qu’il y a quelques mois Taylor Swift a perdu les
droits de ses 6 albums à la suite d’un contrat signé à l’âge de 15 ans).
L’autrice en profite pour démystifier cette représentation
idéalisée que l’on a du monde du rock. Elle montre le revers de cette fameuse
maxime « sex, drugs and rock’n’roll », glamourisée depuis les années
1970, en développant le thème des addictions qui affectent les personnages. Tout
comme The Seven Husbands of Evelyn Hugo, on est témoin d’une phase plus
sombre de la célébrité et des paillettes.
Mon concert des Daisy Jones and the Six était
électrique, authentique, poignant et féministe mais il lui manque cette force
scénaristique et ces ascenseurs émotionnels qui m’avaient retourné pendant ma
lecture de son précèdent roman.
Je suis impatiente de retrouver le groupe pour sa
prochaine tournée sur sa seule et unique date sur Amazon Prime très bientôt.
✰ Et si, c’était une chanson ? :
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Le roman : 𝒶𝓂𝑒𝓇𝒾𝒸𝒶𝓃 𝓅𝒾𝑒 - 𝒹𝑜𝓃 𝓂𝒸𝓁𝑒𝒶𝓃
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Daisy Jones : 𝒸𝒽𝑒𝓇𝓇𝓎 𝒷𝑜𝓂𝒷 - 𝓉𝒽𝑒 𝓇𝓊𝓃𝒶𝓌𝒶𝓎𝓈
-
Billy Dunne : 𝓈𝑜𝒷𝑒𝓇 - 𝑒𝓁𝓁𝑒 𝓀𝒾𝓃𝑔
(retrouve la playlist
complète sur instagram !)
𝕕𝕒𝕚𝕤𝕪 𝕛𝕠𝕟𝕖𝕤 𝕒𝕟𝕕 𝕥𝕙𝕖 𝕤𝕚𝕩
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