On the road

02:29

 de Jack Kerouac


“What’s your road, man ? – holyboy road, madman road, rainbow road, guppy road, any road. It’s an anywhere road for anybody anyhow.”, On The Road, édition Penguin

On the Road est une fiction et une autobiographie de Jack Kerouac et son cercle d’ami formant la Beat Generation, des précurseurs des hippies et des fervents défenseurs de la liberté. Sal Paradise alias Jack Kerouac, jeune et innocent étudiant décide de tailler de la route, aux côtés de l’exubérant et givré Dean Moriarty à travers les Etats-Unis. Les deux hommes vont aller de rencontre en rencontre ; ils vont explorer leur liberté individuelle et dépasser leurs limites en mêlant l’écriture, le voyage, le jazz, l’alcool, les drogues et le sexe.

Je m’attendais à découvrir le continent américain, ses villes et l'ambiance d'un road-trip. Cette attente fut largement comblée. Les personnages ne paraissent pas avoir de domicile fixe, ils errent dans des lieux divers, se lassent puis reprennent la route à la recherche d’une attache, d’une famille ou d’un père. Peu d’argent en poche, Sal passe de petits boulots en petits boulots pour payer ses prochaines escales. C’est un périple qui se joue au jour le jour, les protagonistes suivent une morale « carpe diem », profitant de l’instant présent et des délices de la vie. La dimension poétique de l’œuvre s’opère  dans la beauté des paysages, Kerouac capture ces décors avec volupté.



Leur errance est aussi présente émotionnellement, Sal, tout comme Dean, ne restent pas accrochés à leurs conquêtes amoureuses : ils comblent leurs désirs puis ils partent. Dean entretient des relations plus éphémères et moins réelles que Sal. Sal montre tout même une certaine loyauté et affection à ses aventures, tout en savant que rien n’est durable. Le personnage principal est très touchant même si sa dévotion pour Dean me paraît parfois excessive : il défend le comportement malsain, insensible et un peu fou de son ami, il accepte ses infidélités et voit en lui un modèle. Il ne reconnaît que tardivement l’irresponsabilité de Dean et sa folie.

Au cours de ces 300 pages, de nombreux personnages différents, plus ou moins importants défilent et s’enchaînent. Je dois avouer que j’ai été un peu perdu pour reconnaître l’identité de chaque personnage. Cette énumération aboutit également à un manque d’attachement à ces individus. On assiste à l’évolution de certains d’entre eux (en 3 ans), formant une famille et s’engluant dans une stabilité et une forme d’ennui, contrairement à Sal et Dean qui n’acceptent pas l’avancée des années et le passage à l’âge adulte, montrant l’immaturité des jeunes hommes. Le personnage de Dean reste le plus perturbant, il englobe presque plus le récit que Sal, ses sautes d’humeur et sa folie grandissent au fil du roman. C’est un personnage qu’on aime au départ pour son décalage et à la fin on le hait pour ses actes ; on a presque pitié de cet homme qui tente d’atteindre un idéal en fuyant toute réalité.


Je ne cache pas que l’anglais m’a posé un peu plus de problème que les livres contemporains comme Hunger Games. On retrouve un style d’écriture plus nuancé, travaillé, et un vocabulaire davantage affiné. Cependant le texte ne m’a pas causé de problèmes de compréhension. Je conseille la lecture en VO pour des personnes qui se sont déjà confrontés à des extraits littéraires en anglais.

 Si vous souhaitez vivre un road-trip aux Etat-Unis pour un prix imbattable, côtoyer une jeunesse en quête des plaisirs de la vie et, découvrir une amitié inhabituelle alors plongez (dans) On The Road !


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