La Douce Empoisonneuse
07:39
de
Arto
Paasilinna
« Linnea, la douce veuve du colonel Ravaska,
mène une existence paisible à soigner ses violettes et son chat. Pourtant chaque
mois, le jour où elle touche sa pension, un trio maudit, conduit par son neveu,
s’invite sous son toit pour la détrousser. (…) Elle résolut à en finir.
Comprenez : à se suicider. Mais, surprise, concocter un poison mortel se
révèle une activité beaucoup plus passionnante que tricoter. », La
Douce Empoisonneuse, édition Folio
J’ignore
pourquoi mais d’apparence ce livre me laissait perplexe. Le résumé me déroutait
un peu, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Cependant ça ne m’a pas
empêché à me lancer à corps perdu dans la lecture. Et heureusement. A bas les
aprioris. Cette lecture m’a été très agréable, j’ai passé un très bon moment
avec la petite dame finlandaise Linnea et j’ai surtout beaucoup ri ! Quoi
tu as ri alors que la quatrième de couverture parle d’une vieille veuve au bord
du suicide ? Oui ! Oui ! Je vous explique.
L’histoire
commence dans un petit village près d’Helsinki où une petite vieille, veuve,
occupe ses dernières journées tranquillement dans une minuscule maison. Mais
cette pauvre Linnea est tous les mois humiliée et maltraitée lors de la visite
de son neveu Kauko et ses amis venus lui enlever sa pension mensuelle. A chacun
de leur passage, les jeunes hommes, vrais délinquants, retournent les lieux,
les saccagent, sous l’emprise de l’alcool. Et c’est Linnea qui en paie les pots cassés.
Un soir, effrayée par leur animosité, elle s’enfuit et part se réfugier chez un ami.
Là-bas, elle a l’idée de créer un poison qu’elle dissimule dans des fioles et
des seringues pour se suicider si le trio la retrouve et tente de l’assassiner.
Je ne vous cache pas qu’elle va se retrouver
maintes fois en présence des trois garçons et je peux vous promettre que cela
engendra une série d’évènements cocasses et de comique de situation.
Vous l’aurez compris,
j’ai beaucoup aimé ce livre. Ce n’est pas néanmoins un coup de cœur ; mais
cela n’entache rien l’enthousiasme ressenti pendant cette lecture. Le début du
roman a vraiment une dimension pathétique, on plaint Linnea pour les
persécutions qu’elle subit. Puis ensuite l’intrigue se crée et la création des
poisons aboutit à de nouvelles conséquences aussi tragiques qu’ironiques.
Enfin, plutôt comiques. Le macabre et le funeste demeurent présents dans la
suite du roman mais accompagnés d’éléments drôles. L’auteur se livre à un vrai
humour noir. Au cours de l’histoire, on suit les péripéties de cette petite
dame qui ne contrôle rien mais fait évoluer l’action. Très ambiguë vous me
direz, mais pas question de vous en dévoiler plus. Non, non il faut le lire.
Les personnages sont vraiment bien développés par l’auteur. Par exemple, même
si les trois garçons sont d’une inhumanité presque excessive et un peu forcée
on n’y croit. Il arrive que l’écrivain donne très rapidement à l’un d’eux un
brin de sensibilité qui se dissipe une seconde plus tard. Ce sont des êtres qui
frôlent le barbare et le sauvage, ils ne vivent que pour la violence envers
quiconque et n’importe quoi. Des individus que le lecteur ne peut que détester.
Et puis il y a Lienna cette petite vieille dame malheureuse qui se redonne un
souffle de vie en échappant à ces trois chenapans. C’est une femme très
intelligente qui vacille un peu entre l’honnêteté et le mensonge ; un
personnage naïf, docile et affectueux qui connaît dans ce roman la peur, le
risque mais arrive à échapper aux pires situations malgré lui…
Par
conséquent, je conseille La Douce
Empoisonneuse aux amateurs d’humour noir et des situations cocasses qui
désirent découvrir les étonnantes péripéties d’une vieille dame (très bien
écrites !) trompant la Mort elle-même !
LE BLOG VIENT D ATTEINDRE LES 1000 VUES ! MERCI ♥
Gwendoline
0 commentaires