downton abbey

SERIES TV

11:29

........ S E R I E S    T V ........

                                                                                P R E T T Y   L I T T L E   L I A R S

Qui ne connait-pas cette série ? Pretty Little Liars a une grande place dans mon coeur : c'est la première série que j'ai regardé et qui m'a filé le virus. Inspirée des livres de Sarah Shepard, cette série nous plonge dans le quotidien de quatre adolescentes qui sont soudainement harcelées par un mystérieux "A" depuis que le corps de leur meilleure amie, Alison, ait été découvert par la police. Qui est cette personne qui connaît tous leurs secrets ? Suspens, énigme, amour et amitié sont mêlés. Je vous conseille surtout les saisons 1 à 3, qui restent d'après moi les plus pertinentes.  Comptant maintenant sept saisons, cette série manque parfois de vraisemblance et pourtant je ne rate pas un épisode. (Pour les curieux, mon personnage fav est Spencer :)  


                        G O S S I P  G I R L

On continue dans les classiques avec Gossip Girl ! J'ai commencé cette série quand la dernière saison sortait aux Etats-Unis. Gossip Girl est une teenage série qui se passe au coeur de New York et illustre la vie de la jeunesse dorée de Manhattan. Depuis la fuite précipitée de Serena Van Der Woodsen, son ex-meilleure amie Blair Waldorf est la reine du lycée. Elle a tout pour elle : la popularité, le petit ami idéal et les plus belles robes de créateurs. Néanmoins l'harmonie de cette élite va trembler lorsque Serena revient en ville. En plus, de plonger au coeur des rumeurs et des péripéties amoureuses de ces étudiants, on découvre les vilains secrets de ces familles de hautes sociétés, dissimulés derrière une apparence tirée à quatre épingles, et que la mystérieuse blogueuse Gossip Girl tente de révéler aux grands jours.


                                                                            R E V E N G E

Cette série est une histoire de revanche. Pas de gentille héroïne prête à pardonner. Non. Revenge, c'est une série avec une héroïne bad-ass. Amanda Clarke a eu une enfance ruinée : son père a été accusé à tort. Capturé par le FIB et mort en prison, son père a été haï par l'Amérique tout entière pour un attentat qu'il n'a pas commis. En sortant de la prison de jeunes délinquants, Amanda découvre les carnets de son père : il nomme tous ceux qui l'ont trahi, et il explique cette machination dont il a été la victime. Malgré les voeux de son père, Amanda choisit la vengeance au pardon. Tous les associés de son père qui ont contribué à sa chute et l'ont abandonné doivent tomber. Elle revient dans les Hamptons sous une autre identité (Emily Throne) et elle se rapproche de la famille Grayson, les conspirateurs de ce complot. Pourra-t-elle mener sa vengeance à bien ? Cette série est addictive et bourrée d'actions. Pendant 4 saisons, cette série ne s’essouffle pas, et  nous offre des palpitations en terme de péripéties et de révélations.  


                                     S H E R L O C K


"Élémentaire mon cher Watson !" Le célèbre détective de Sir Arthur Canon Doyle est revenu en force depuis quelques années. Alors que les adaptations cinématographiques restaient dans un décor victorien, en 2011 la BBC innove en transposant les aventures de Sherlock au XXI ème siècle. Cette série est du génie, une vraie pépite. Benedict Cumberbatch et Martin Freeman dans les rôles de Sherlock et Watson sont excellents. Chaque épisode est une enquête ; pendant 1h30 on rit, on s'émeut, on est étonné par l'intelligence du détective anglais (sauriez-vous résoudre l'enquête avant nos héros ? mission impossible pour moi). Une série british comme on les aime ! Le seul bémol : attendre 2 ans entre chaque saison qui ne fait pas plus de 3 épisodes !  



                                                                                    D O W N T O N    A B B E Y

Une autre de mes séries britanniques préférées. Cette série conte le quotidien de la famille Crawley et de ses domestiques dans les années 1900. Tout commence en 1912, lorsque les héritiers du domaine meurent dans le naufrage du Titanic. C'est un problème épineux pour ce couple d'aristocrates et leurs trois filles. Le domaine est légué à un jeune cousin éloigné, Matthew Crawley, qui tient un petit cabinet d'avocat. L'arrivée de Matthew et de sa mère va changer le quotidien du comte Grantham et de ses proches. Entre secrets d'étages et secrets en cuisine, nobles comme domestiques vivent au rythme du manoir et des événements historiques. En 6 saisons, Downton va connaître la guerre, les rivalités, le changement, des moments de joie et de peine. Les personnages sont très attachants, pas de méchants ni mauvais, juste des "héros gris" avec leurs qualités et leurs travers. En plus de son contenu, on est éblouis par de magnifiques décors et de très beaux costumes. A la fin de la saison 6, on quitte les Crawley dans les années 30, le coeur pincé. Même si les séries historiques ne sont pas votre tasse thé, laissez vous surprendre par  Downton Abbey


                                             
                                     T H E    1 O O

Si vous êtes un utilisateur régulier de Twitter, cette série n'a pas pu vous empêcher. Dès la diffusion de la saison 1, The 100 a déchaîné l'engouement des internautes. Le roman de Kass Morgan du même nom dont s'inspire la série, avait déjà fait parler de lui sur Booktube. La Terre est devenue toxique pour l'être humain à cause d'une guerre nucléaire, alors, depuis 100 ans , les Hommes sont contraints de vivre dans une arche spatiale. Les ressources en oxygène chutant en flèche, les dirigeants de cet arche décident d'envoyer 100 prisonniers sur Terre. Jetés contre leur grès dans un monde qu'ils n'ont jamais connu, les prisonniers vont devoir apprendre à survivre sur Terre, ils devront se battre contre les éléments naturels et contre eux-même. Je ne suis pas une grande fan des séries de science fiction ou post apocalyptique et pourtant The 100 est l'exception à la règle. Trois saisons sont déjà disponibles : alors bloquez vos week ends si vous  n'avez pas encore commencé cette série ! 



                                                                                                                Q U A N T I C O

Quantico, une nouvelle série addictive que j'ai suivi tout cet été. Entre drame et thriller, cette série se passe en deux temps : d'abord on suit la formation des jeunes recrues du FBI à Quantico et on les retrouve 9 mois plus tard lorsqu'un attentat touche la gare de Grand Central à New York. La major de la promo, Alex Parrish est accusée à tort de cet acte terroriste et avec ses anciens compagnons elle tentera de démasquer celui qui a monté ce complot contre elle. Mais à qui faire confiance quand le coupable fait partie de sa promo ? C'est le genre de série qui capte toute notre attention : impossible de quitter l'écran sous peine de louper une action ou une révélation. La première saison a fait ses preuves avec un dénouement palpitant, étonnant et émouvant ; j'espère que la saison 2 gardera le même dynamisme. 



  M O D E R N   F A M I L Y

Modern Family est le genre de série TV idéale pour l'été ou pour faire une petite pause entre deux livres. Les épisodes ne durent pas plus de 20 min. Rire assuré ! Cette série est un documentaire fictif où on retrouve trois familles américaines, et trois générations. Jay Pritchett est un père, un grand père mais aussi le nouveau mari de Gloria, une jeune colombienne. La fille de Jay, Claire Dunphy, est une mère au foyer qui mène sa fratrie à la baguette ; c'est le sport à la maison entre un enfant turbulent, deux adolescentes et un mari excentrique. Et enfin le frère de Claire, Mitchell, vit avec son compagnon Cameron et tous deux vont accueillir un heureux événement qui va chambouler leur quotidien, comment réagira leurs proches ?


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                  W A R  &  P E A C E

War & Peace est une mini-série britannique de six épisodes. Cette série s'attaque au célébrissime roman de Tolstoï du même nom. Etant un peu effrayée par la longueur de l'oeuvre littéraire (plus de 1000 pages), cette récente adaptation est une bonne initiative pour se familiariser avec l'univers de Guerre et Paix et ses personnages. L'histoire se déroule en 1805, la Russie est en guerre contre la France. On suit les péripéties de trois personnages : Pierre Bézoukhov, fils illégitime d'un riche comte et admirateur de Napoléon qui se retrouve du jour au lendemain avec la fortune de ce père presque méconnu. Le prince André Bolkonsky fatigué du monde mondain et de sa femme enceinte, part à la guerre. Et enfin Natacha Rostov, jeune fille espiègle et bonne amie de Pierre, aime se préoccuper des relations sentimentales de sa famille tout en rêvant elle aussi au grand amour. Ces jeunes gens de la haute société vont se croiser, s'aimer et se détester... 

EPISODES :    01    02     03    04     05     06 


T H E   P A R A D I S E

Vous avez adoré Au Bonheurs des Dames de Zola ? Ou peut être hésitez vous encore à lire ce classique ? Alors, The Paradise est fait pour vous ! Cette série historique britannique s'attaque à ce chef d'oeuvre français et s'en inspire. L'intrigue reste à peu près la même : Denise, arrive de la petite ville de Peebles, pour chercher un travail auprès de son oncle. Malheureusement les opportunités sont minces depuis que le premier grand magasin a ouvert. The Paradise est dirigé par un jeune commerçant ambitieux : John Moray, que convoite Katherine, la fille de son principal financier. Denise fascinée par ce nouveau magasin, réussit à obtenir un travail de vendeuse et fait ses preuves avec des idées innovantes et ingénieuses. Les tissus volent, secrets et rivalités ricochent entre les rayons...


EPISODES :     S1     01    02     03    04     05     06    07    08     S2  



V I C T O R I A

La chaîne de télévision britannique ITV a lancé au mois de septembre au mini série de 7 épisodes qui retrace les débuts de la Reine Victoria :  de son couronnement à l'âge de 18 ans à son mariage. Jenna Coleman est resplendissante dans ce rôle de monarque. Les décors et les costumes sont magnifiques. C'est une série historique qu'on prend beaucoup de plaisir à suivre. Alors si vous voulez suivre le destin d'une des reines d'Angleterre les plus emblématiques de l'Histoire, Victoria ne vous décevra pas. "God Save The Queen !"




EPISODES :     01    02     03    04     05     06    07  

& MORE ( Desperate Housewives , The Reign, The Tudors ...)





 HOW TO GET AWAY WITH MURDER     •     THE CROWN     •   STRANGER THINGS 

Et toi, quelles sont tes séries préférées ?

Gwendoline

5 étoiles

Everything Everything

09:50

de Nicola Yoon


« Ma maladie est aussi rare que célèbre, mais vous la connaissez sans doute sous le nom de "maladie de l'enfant-bulle". En gros, je suis allergique au monde. Je viens d'avoir dix-huit ans, et je n'ai jamais mis un pied dehors. Un jour, un camion de déménagement arrive. Je regarde par la fenêtre et je le vois. Le fils des nouveaux voisins est grand, mince et habillé tout en noir. Il remarque que je l'observe, et nos yeux se croisent pour la première fois. Dans la vie, on ne peut pas tout prévoir, mais on peut prévoir certaines choses. Par exemple, je vais certainement tomber amoureuse de lui. Et ce sera certainement un désastre», Everything Everything, édition Bayard

Quand votre monde se résume à un espace entre quatre murs. Quand l’extérieur se limite à un paysage derrière une vitre. Quand votre unique compagnie est une infirmière, une mère ou un professeur d’architecture (une fois tous les ans). Quand votre vendredi soir rime avec  le scrabble phonétique. Respirez. Même l’air qui remplit vos poumons n’a rien de naturel. Ce quotidien c’est celui de Madeline Whittier, une jeune adolescente de 17 ans atteinte d’une maladie rarissime, la DICS – Déficit Immunitaire Combiné Sévère-, plus vulgairement appelée la « maladie de l’enfant-bulle ». Les particules microscopiques qui circulent dans l’air, les microbes qui nous entourent ; ces millions des choses invisibles et insignifiantes pour nous, sont de potentiels dangers pour Maddy. Aller dehors avec un système immunitaire aussi fragile, c’est comme jouer au funambule pour la première fois sans filet. Alors, depuis toute petite, elle demeure enfermée dans un environnement sain pour elle : fenêtres verrouillées et blindées, l’air est changé toutes les heures, la température est contrôlée, aucun objet, morceau de nourriture ou forme humaine ne sont autorisés à entrer. Pour ceux qui ont l’opportunité de pénétrer dans la maison de Maddy, c’est une vraie opération de décontamination qui les attend.

Vous vous imaginez bien que des visages familiers, Maddy en a peu. Et pourtant, elle garde le moral. Elle apprécie ses journées aux côtés de son infirmière, aime les soirées jeux de sociétés avec sa mère, et passe volontiers ses après-midis à lire ou à confectionner son projet pour son devoir d’architecture. Elle sait que jamais elle n’aura la vie d’une adolescente normale. Elle ignore la sensation du vent dans les cheveux, ni celle du soleil sur la peau. Elle peut seulement se l’imaginer. S’imaginer comment tourne le monde grâce à ses lectures. Postée à sa fenêtre, la main contre les carreaux, elle est loin d’imaginer où est ce que le regard qu’elle échange avec Olly, le fils de ses nouveaux voisins,  va la mener…

Pensant être confrontée à « Nos Etoiles Contraires » 2.0 , j’ai été agréablement surprise. Je ne vais pas vous mentir, cette histoire d’amour est toute aussi légère, rapide et fleur bleue que celle de John Green. Mais vous savez quoi ? Cela m’a plu parce que je ne m’attendais pas à autre chose. On a deux jeunes personnages au physique très lisse –sans imperfections, ni un bouton sur le visage- avec leurs particularités, leurs problèmes qui tombent amoureux pour la première fois et se jurent un amour éternel. J’avais surtout porté mon exigence sur le retournement de l’histoire, car j’appréhendais de trouver une fin dramatique et prévisible. Et bien, l’auteur m’a rassurée en me proposant une perspective que je n’avais pas envisagée. Il ne m’en fallait pas plus pour me convaincre.

C’est un très bon livre de divertissement, très rapide à lire. Il ne faut pas espérer un récit avec un enchaînement de situations complexes pour nos personnages, la trame de l’histoire est assez simple et attendue. Néanmoins Nicola Yoon cherche vraiment à divertir son lecteur et à dynamiser sa lecture avec une situation finale surprenante et une mise en page ludique. Dans ce roman, on tombe sur de nombreux dessins, tableaux, conversations électroniques ou petits mots qu’on croirait écrit par l’héroïne. Avec une mise en page aussi originale, on ne peut pas s’ennuyer ou lâcher le livre. C’est la première fois où je vois qu’on accorde autant d’importance à la mise en page et où on diversifie autant les supports de narration. On croirait presque lire le journal intime de Maddy.  

Everything Everything, c’est une histoire de maladie, une histoire d’amour, une histoire de famille. Certes une histoire d’amour déjà vue sentant la guimauve, mais qui peut dire non un peu de sucre ?  Surtout quand l’auteur sort des sentiers battus en proposant une fin inattendue. 

(Ai-je précisé en plus que l’on faisait souvent référence au Petit Prince de Saint-Exupéry ? : ) 



Gwendoline

2016

Le Petit Chose

11:51

d'Alphonse Daudet


« Le premier roman d'un célèbre écrivain qui cache à peine une autobiographie à la fois tendre et violente. L'histoire est celle d'un petit provincial pauvre et fragile dont on va suivre le parcours semé d'embûches, d'une enfance difficile à une maturité douloureuse. Cette sorte d'Education sentimentale avant l'heure s'adresse tout particulièrement aux adolescents à l'âme romantique et joue sur une identification très forte du lecteur à ce Petit Chose souvent si démuni devant la terrible école de la vie. Le style, de facture classique, fait de cette Å“uvre un des romans les plus représentatifs de la littérature du 19e siècle et a valu à son auteur le surnom de "Dickens français". », Le Petit Chose, édition Le Livre de Poche

L’histoire d’un enfant. Un enfant devenu grand. Qui nous conte son enfance, ses robinsonnades, l’éclatement de sa famille et son indépendance forcée. Le Petit Chose c’est un roman  qui puise ses sources dans la vie de son auteur : Alphonse Daudet. Peut-être que certains le connaisse pour Les Lettres de Mon Moulin. Ici on est face à une Å“uvre d’apprentissage. Ce jeune garçon maigrichon et tout petit, Daniel Eyssette, est contraint de grandir trop vite. Fini les aventures de Robinson dans les locaux de son père, toute la famille déménage vers le nord, à Lyon, sans sou en poche. On espère y retrouver la fortune perdue. Cette famille exilée devient une famille déchirée quand quelques années plus tard, la misère n’a plus seulement envahi leurs visages mais aussi les murs. Il ne reste plus qu’à se séparer  et  combattre cette perfide pauvreté chacun de leur côté. Le petit Daniel réintègre les bancs de l’école mais pas en tant qu’étudiant ; dorénavant il est pion. Son unique quête est de reconstruire cette harmonie familiale détruite. Y parviendra-t-il ? Réussira-t-il à s’élever de sa simple condition de surveillant ? Le Petit Chose est le récit d’une enfance privée, d’une lutte constante pour s’imposer dans un monde de misère et de désillusions au XIX ème siècle.

Après Pagnol, continuons avec les auteurs français et leur rapport avec l’école. Alphonse Daudet a également inscrit l’école comme un de ses décors majeurs du roman. L’école, un luxe pour les petites gens, où les distinctions sociales sont inévitables et où les moqueries fusent pour un simple cartable usé. L’école, un lieu d’enseignement pas toujours facile à contrôler, où l’autorité est nécessaire. Notre héros principal va passer un bout de sa vie dans ce lieu rempli d’encre, de craie et de pupitres. Elève puis pion il est toujours victime des autres. Ne croyez pas que ce livre contient autant d’action qu’une épopée ou autant d’amusement qu’une comédie. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle un peu Daudet le « Dickens français » : l’univers y est lugubre, une série de malheurs s’enchaînent et au milieu de cette constante noirceur très rarement dissipée par des éclats de bonheur : on a un héros  qui encaisse très jeune toutes les tristesses du monde. Daniel Eyssette n’échappe au modèle du vilain petit canard : un joli minois, une innocence et une faiblesse de caractère, une incapacité à se prendre en charge et un besoin de se réfugier dans les bras d’un amour maternel. Une âme d’enfant dans un corps d’homme, je dirai. Même si ce roman retrace des épisodes émouvants et joyeux, ces moments sont vite effacés face au quotidien malheureux de ce personnage, en pleine détresse émotionnelle et qui a certain penchant pour faire les mauvais choix. Malgré tout, cet homme qu’on surnomme «  Le Petit Chose », m’a touché. Après toutes les épreuves qu’il a dû traverser dans l’enfance, on juste envie de le voir réussir ; et quand la déprime l’enferme on aimerait le prendre dans nos bras et lui dire de s’accrocher. On irait presque jusqu’à le sermonner à haute voix quand il part à la dérive et empire sa condition en choisissant le mensonge, l’irrationalité ou les élans colériques de son cÅ“ur. C’est un héros qui nous prend par les sentiments et qu’on  plaint sans cesse.

L’écriture favorise peut être aussi ce rapport si intime que l’on entretient avec Daniel. A la première personne du singulier, il s’adresse souvent à nous lecteur : il nous raconte son histoire, nous interpelle sur les évènements à venir. Il y a une réelle importante accordée au personnage que « Le Petit Chose » incarne : il arrive couramment à ce narrateur fictif de se présenter à la troisième personne du singulier pour renforcer la condition pathétique dans laquelle il se trouve.

Lire Le Petit Chose, c’est accepter de découvrir la vie ordinaire et malheureuse d’un garçon du XIXème siècle, au milieu d’un univers dicté par les classes sociales, l’hypocrisie et la misère. 

Gwendoline

2016

L'élégance du Hérisson

09:45

de Muriel Barbery


« Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même... », L'Élégance du Hérisson, édition Gallimard


Renée à 54 ans est la concierge d’un immeuble huppé de Paris. Elle est l’archétype de veille concierge avec son chat, ses robes négligées et son physique repoussant. Et pourtant Renée a un secret : derrière son tablier se cache une femme intelligente et passionnée. Tolstoï. Peinture Hollandaise. Films japonais. C’est une vraie érudite. Ses voisins, aux portes monnaies lourds et aux comportements guindés, n’y voient que l’image de cette pauvre concierge banale et stupide. Une image que Renée entretient, et pour combien de temps ? L’arrivée d’un nouvel habitant menace de rompre la carapace pleine de clichés dont elle vêt en public. A cette histoire s’ajoute les confessions d’une enfant de 12 ans, Paloma, terriblement mature et philosophe pour son âge,  et terriblement triste et solitaire dans sa cage dorée. Que vaut la vie dans ce monde de luxe, d’apparence et de faux sentiments ? C’est l’une des questions à laquelle elle essayera de répondre, dans ses « pensées profondes ».

Que de labeur m’a demandé ce livre ! Si vous êtes des visiteurs constants sur le blog, vous l’aurez remarqué : que de retard ! Je peux accuser la rentrée, et son organisation. Pour être honnête, ma lecture de « L’Elégance du hérisson » a été très sectionnée, hachée – 10 pages par-là, 20 pages par ici, 5 pages d’un côté, 30 de l’autre-  durant les deux premières parties du roman. Comment expliquer ensuite que les secondes parties ont été lues très rapidement ? L’histoire a vraiment attisée ma curiosité dès l’installation du nouveau propriétaire. Je pense que j’ai eu un peu de mal à rester concentrer sur ce récit au départ. Le roman nous présente deux héroïnes très intelligentes par conséquent les mots et l’écriture de Muriel Barbery ne sont que plus « lettrés ». Je m’explique. C’est un style très bien mené, très bien écrit, les tournures de phrases sont mûrement réfléchies et ne font d’embellir les réflexions de nos personnages. Des réflexions qui nagent entre philosophie, poésie, le tout dans une réalité assez banale où la culture et les mots ont une place majeure dans le texte et dans le cÅ“ur de nos protagonistes. Les yeux ne se contentent d’effleurer les mots, ils les apprivoisent. Apprivoiser ces mots et les comprendre requiert donc plus de concentration. C’est un roman qui demande une implication au lecteur. Il m’est arrivée de relire des phrases pour en saisir parfaitement le sens, de réfléchir aux propres remarques que faisaient les héroïnes, et même d’aller chercher la définition exacte  de certains mots. Même quand la dernière page est tournée, l’histoire nous hante. Ces séries d’Å“uvres littéraires, artistiques, et cinématographiques citées tout au long  du roman et que j’ignorais pour la plupart, nous invite à les découvrir à posteriori. En plus d’être un récit fictif c’est une mine d’informations culturelles.

Ce style soutenu et singulier et ce besoin de montrer cette richesse culturelle peuvent effrayer, peuvent parfois ennuyer (si si je l’admets),  et surtout peuvent s’avérer complexes pour certains d’entre vous mais il ne faut pas désespérer. Le tout n’est pas de terminer au plus vite cette lecture mais de savoir ce que l’on veut retenir de celle-ci. Voir au-delà des préjugés. Ne pas juger par l’apparence. La culture générale, les connaissances ne se limitent pas à des rangs d’études mais à la détermination que l’on a d’apprendre et de se cultiver. Chacun est libre de lire ou non. La littérature nous rend tous égaux (pour reprendre l’idée d’Alan Bennett dans La Reine des Lectrices ) donc pourquoi une concierge ne pourrait pas être une championne de grammaire ou devenir  une très bonne critique littéraire ?

Ce roman est bourré de réflexions sur la nature humaine et d’interrogations sur l’Homme ; c’est un vrai tremplin à méditation. Mais n’oublions la fiction. Car c’est aussi pour son histoire émouvante que l’on apprécie. Une enfant et une veuve, toutes deux malheureuses. Elles ont une vie morose et elles cherchent le bonheur, la lumière dans les moments ordinaires de la vie. La trouveront-t-elles ? A vous de me le dire.

Pour simple conclusion je me vous laisse avec ces mots : « Mme Michel, elle a l'élégance du hérisson : à l'extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j'ai l'intuition qu'à l'intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des petites bêtes faussements indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes. »



Gwendoline

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