Un palais d'épines et de roses
13:31
de Sarah J. Maas
« Partie chasser pour subvenir aux besoins de
sa famille, Feyre, 19 ans, abat un loup. Sans le savoir, elle a tué un
immortel, créature redoutée par les humains. Et les conséquences ne se font pas
attendre. Un être terrifiant se présente chez elle et lui ordonne de la suivre
à Prythian, le royaume des immortels. Là-bas, Feyre découvre que son ravisseur
n’a rien d’un monstre. Chez lui, Feyre est traitée comme une princesse et rien
ne lui est refusé. Mais dans sa prison dorée, elle fait d’étranges découvertes
et commence à se poser des questions. Pourquoi tout le monde au château
dissimule-t-il son visage derrière un masque ? Quel est ce mal qui a gagné les
terres des immortels et menace de s’étendre au monde des hommes ? », Un
palais d’épines et de roses, édition La Martinière Jeunesse
Il était une fois une belle qui
tuait une bête. La belle n’avait pas le nez enfoui dans ses romans, non. Elle
maniait peut être mal les mots, mais pas ses flèches. Feyre se rendait chaque
jour dans les entrailles d’une forêt paralysée par le froid, pour nourrir son
père et ses trois sœurs. Un loup immense croisa son regard ; les yeux d’une
affamée qui percèrent d’une flèche le corps robuste de l’animal. Grave erreur.
Sous cette fourrure, se cachait un Grand Fae, c’est-à-dire un être puissant et
presque divin. Immortels et mortels vivaient en paix, jusqu’à ce que les orgueils
s’échauffent et inondent les terres de sang. Depuis, un mur et des contrats
magiques séparent ces deux catégories d’êtres. Feyre est contrainte de suivre
un monstre qui réclame vengeance. L’humaine traverse la frontière et découvre
un monde qui dépasse les limites de son imagination. Paysages féeriques.
Créatures maléfiques. Une magie au goût métallique. Emprisonnée dans un palais
somptueux, elle apprend à connaître la bête qui dirige les lieux, Tamlin, et
les domestiques qui l’entourent. Très vite, des doutes se matérialisent et
embarquent Feyre dans une aventure périlleuse.
Sarah J. Maas ne se contente pas
de reprendre le conte de La Belle et La
Bête, elle le complexifie et l’enrichit grâce à des personnages originaux
et un univers inédit, coincé entre l’humain et l’immortel, entre le réel et l’imaginaire.
Un roman fantasy, comme je les aime ! J’ai beaucoup apprécié l’écriture de
Sarah J. Maas ; elle expose ce royaume enchanté de façon assez poétique et
sensorielle.
A la lecture des premiers
chapitres, Feyre, notre chasseuse aguerrie, s’impose avec ses airs de Katniss Everdeen. Ses jeunes épaules
supportent un foyer entier, la survie passe avant les sentiments : elle n’a
pas peur d’égorger un animal et de passer le pas de la porte, les mains
collantes de sang après s’être réchauffée dans les bras d’un des fermiers du
village. On nous offre une héroïne indépendante, courageuse et un brin
insolente. Mais une fois les grilles du palais passées, un changement étrange
assaillit le personnage. Rapidement le cœur féroce de Feyre se ramollit comme
de la guimauve. Heureusement la dernière partie du roman ranime ce personnage
fort que j’avais vu un peu s’effondrer.
Une grande majorité du roman se
révèle descriptive et narrative. Des lenteurs que je pense nécessaires même si
elles ont un peu freiné ma lecture. L’auteur pose correctement les bases de son
univers complexe avec ses royaumes, sa géographie, ses règles et ses dons
surréalistes. La dernière phase du livre rattrape notre soif de rebondissements :
c’est un véritable ascenseur émotionnel où les protagonistes ne sont pas
ménagés. De nouveaux décors et de nouveaux personnages secondaires se
dévoilent. Le dénouement aiguise fortement la curiosité du lecteur : de
nouveaux enjeux attendent Feyre et annoncent un second tome prometteur sur le
plan de l’intrigue principale et amoureuse.
Un palais d’épines et de roses :
autour d’une réécriture de la Belle et la Bête pousse un décor original et des
personnages qui piquent l’intérêt du lecteur ! Feyre va se frôler aux
épines pour percer le mystère de ce palais de masques et de roses !
★ ★ ★ ★ ★
Gwendoline
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