The princess saves herself in this one
12:53
de Amanda Lovelace
“Ah, life- the thing that
happens to us while we're off somewhere else blowing on dandelions &
wishing ourselves into the pages of our favorite fairy tales." The princess saves herself in this one, ed Andrews McMeel Publishing
Un peu de poésie. Quelques mots échoués sur une
page blanche. Un recueil qui ressemble à un conte. Une princesse. Une
demoiselle. Une reine. Une tour, des dragons et des épines. Mais attention à ce
qu’il se cache derrière ce conte de fées : les cendres d’une réalité
cruelle et injuste. Une réalité dure mais existante. Maltraitance. Maladie.
Mort. Anorexie. Traumatisme. Rupture. Les éclats d’une âme brisée déteignent
sur le papier. Des éclats que les mots recollent. C’est l’histoire d’une
renaissance. D’une belle au bois dormant qui se réveille après un sommeil
éternel.
« this is not a fairy tale
there is no princess
[…] there is simply a girl
faced with the difficult task
of learning to believe in
herself »
« warning II : happy ending ahead »
Un
peu de poésie contemporaine. En anglais. Après Rupi Kaur, j’ai à nouveau laissé
quelques vers se mettre sur mon chemin de lecture. Un voyage plus apaisé, moins
contradictoire que Lait et Miel. J’en
encore cherche les raisons. Un instant propice à la poésie ? Dépasser les
barrières de la traduction et marcher librement dans l’œuvre en suivant la voix
originale de l’auteur ? Quand Rupi Kaur parlait majoritairement de
féminité et de ses expériences en tant que femme, Amanda Lovelace retrace l’ascension
d’une princesse en quête d’elle-même, d’une princesse qui prend confiance en
elle, d’une princesse qui ignorait que le chevalier qu’elle attendait pour la
sauver était enfoui en elle. Est-ce les raisons qui m’ont fait aimer ce recueil ?
Peut-être bien.
« the princess
locked herself away
in the highest tower
hoping a knight
in shining armor
would come to her
resccue
- i din’t realize i could be my own knight »
Un
recueil de poésie, une danse en 4 temps. Une princesse enfermée dans sa tour
passant ses journées avec des êtres de papiers et savourant chaque page qu’elle
engloutit comme des bonbons sucrés. Une échappatoire pour oublier les odeurs de
vomi sur le tapi et les remarques devant le miroir aussi fortes que l’alcool
avalé par sa mère tous les jours. Une demoiselle avec un cœur piétiné par l’amour.
Deux pertes tragiques. Le chagrin marqué sur sa peau. Hantée par le passé
jusque dans ses os. Dans cette tour en feu, elle renaît de ses cendres.
« who would
i have
been without
the inspiration
behind my
demons ?
- probably not a poet »
Une
reine qui porte fièrement sa couronne. Une reine prête à prendre sa vie en
main. Encore des batailles à mener mais la reine a gagné plusieurs alliés :
la confiance, l’apaisement, l’amour.
« once upon
a time
the princess
rose from the ashes
her dragon lovers
made of her &
crowned
herself
the
motherfucking
queen of
herself
- how’s that for a happily ever after ? »
Et
surtout elle renoue avec ce “you”, cette poésie, ce goût des mots qui ne l’a
jamais quitté. Des vers sur le pouvoir de la fiction.
« Fiction :
the ocean
i dive
headfirst
when i
can
no longer
breathe
in
reality
- a mermaid escapist II »
Des
vers éparpillés. Des pensées placées dans un même tiroir. Catastrophe
naturelle. Culture du viol. Homosexualité. Harcèlement moral. Règles. Diktats
auxquels sont soumises les femmes. C’est une voix libérée qui s’exprime. Et une voix qui invite à faire de même :
faire couler l’encre sur le papier. La princesse silencieuse a transformé le
verre brisé dans ses mains en une couronne qu’elle porte fièrement.
« I. You will
Come across people
Who simply cannot wait to watch you fail.
II. There will be many times
In which you
Will fail
(miserably)
III- But your failures
Are just what happened-
They don’t have to be
Who you are
IV. All you can do is
Take those mistakes
& use them as fertilizer
To help you grow
V. You have to
Keeping moving forward
No matter what
Their voices say»
Il
était une fois un petit livre de poésie qui parlait de princesses et de
dragons. Cette princesse vivait dans un royaume compliqué appelé « la
réalité » : elle a attendu le Prince Charmant, elle a affronté les
ronces du destin et a trouvé en elle la magie qu’il lui manquait pour écrire
une fin heureuse à son histoire. Une poésie délicate et intime !
★ ★ ★ ★ ★
Gwendoline
0 commentaires