chronique

L'Attrape Coeur

11:41

de J.D. Salinger


« Phénomène littéraire sans équivalent depuis les années 50, J. D. Salinger reste le plus mystérieux des écrivains contemporains, et son chef-d'oeuvre, " L'attrape-coeurs ", roman de l'adolescence le plus lu du monde entier, est l'histoire d'une fugue, celle d'un garçon de la bourgeoisie new-yorkaise chassé de son collège trois jours avant Noël, qui n'ose pas rentrer chez lui et affronter ses parents. L'histoire éternelle d'un gosse perdu qui cherche des raisons de vivre dans un monde hostile et corrompu. », L’Attrape CÅ“ur, édition  Pocket

Cette semaine c’est un roman d’adolescence que je vous présente. Mais attention roman d’adolescence ne signifie pas forcément roman pour adolescent. En effet, l’Attrape CÅ“ur est un roman je dirai « classique » au style et à l’histoire inédite et particulière ; donc il ne peut pas obligatoirement plaire à des lecteurs adolescents. C’est vrai que l’on retrouve l’histoire d’un jeune garçon de 17 ans en quête de soi et de ce qu’il va devenir, c’est un adolescent dans une phase de transition qui l’amène à expérimenter le monde. On pourrait, d’une certaine manière, rapprocher cela avec Le Monde de Charlie ; cependant malgré ces points communs, ces deux Å“uvres diffèrent l’une de l’autre.

Tout d’abord le style de l’auteur peut dérouter, et la traduction française faite du roman aussi. Par exemple, l’auteur n’emploie pas le mot « parce-que » mais « bicause » (venant du mot anglais « because »). C’est réellement un style unique, qui mélange familiarité, brutalité et vulgarité. C’est un style, je dirais, qui transparaît réellement les émotions d’Holden : un jeune garçon énervé en pleine crise d’adolescence, tiraillé entre l’envie de grandir et celle de demeurer un enfant. Le récit étant écrit à la première personne du singulier, on découvre de façon très personnelle ce jeune homme.

Holden Caufield est pensionnaire à Pencey, une école renommée des Etats Unis. Mais voilà que ses notes sont en chute libre, c’est un être un peu solitaire et  il navigue en sens inverse. On apprend qu’il s’est fait renvoyer et lui, qui pensait éviter ses parents jusqu’au dernier instant, se dispute avec son camarade de chambre à propos d’une fille et le voilà plier bagage, direction New York. Là-bas, on découvre en jeune homme indépendant,  il fait des rencontres inattendues, parfois déstabilisantes,  il n’hésite pas à mentir pour expérimenter, pendant plusieurs jours, un monde adulte à la fois si fascinant et effrayant. Au fil de l’Å“uvre, on nous livre une introspection développée de ce personnage, on le voit passer de l’ivresse à la solitude. La personne qui ne sera pas un détracteur pour lui est sa petite sÅ“ur Phoebe, qu’il apprécie beaucoup et qu’il n’aimerait pas voir grandir comme tous les enfants en général. C’est la vie d’un adolescent vulgaire et troublé, désireux de s’inscrire dans le monde, de connaître des expériences, mais aussi celle d’un jeune garçon sensible et froussard.

L’Attrape CÅ“ur est un roman particulier, déroutant et étrange et pourtant qui reste classique et reconnu, alors si vous voulez découvrir l’esprit tiraillé d’un garçon en transition entre l’enfance et le monde adulte je vous le conseille ! 

Gwendoline

2015

Rouge Rubis

12:17

 de Kerstin Gier


« Gwendolyn est une lycéenne comme les autres. Bon d'accord, elle voit les fantômes dans les couloirs de son lycée, mais d'abord elle n'en voit qu'un, et puis personne n'est parfait. (…) Mais lorsqu'elle se retrouve soudain projetée au début du siècle dernier, Gwendolyn panique. Ca ne dure pas très longtemps, mais quand même! Elle qui se croyait banale s'avère être marquée du sceau des veilleurs de temps. De ceux qui voyagent à travers les âges pour accomplir de mystérieuses missions. », Rouge Rubis, édition Macadam

Pour cette nouvelle lecture, je vous propose d’aller faire un tour dans le temps. Gwendolyn une jeune anglaise de 16 ans vit dans une famille peu banale. Vivant dans la grande demeure familiale avec son entourage, son majordome et son secret. Un secret qui lie les Montrose et les De Villiers. Ces deux familles sont liées depuis des générations à cause d’un gène inédit que chaque descendant hérite. Ces individus ont le don de voyager dans le temps, de rendre visite à leur ancêtres, de voguer d’époque en époque. Depuis leur enfance, les deux successeurs de chaque famille dotés de ce pouvoir sont encadrés par une organisation secrète qui se charge de les protéger, et leur apprendre les codes et les apprentissages des différentes époques : art de l’escrime, musique, histoire, latin. Très cultivés et de vrais combattants, ils ont une confiance aveugle en cette organisation. Ils ont aussi une mission lancée par le premier voyageur dans le temps : le comte de Saint-Germain. Chaque voyage dans le temps peut être programmé quand le sang du voyageur est récolté dans le chronographe. Un chronographe qui a été volé par deux ancêtres, violant le désir du comte : fermer le cercle du chronographe en récoltant le sang des 12 voyageurs,  pour révéler un secret méconnu.

Gwendolyn vit dans ce monde, depuis petite, sa cousine Charlotte est désignée comme étant le rubis, la dernière voyageuse dans le temps. D’un moment à l’autre, elle attend de vivre son premier voyage dans le temps. Pourtant à sa plus grande surprise, c’est elle qui va se retrouver doter de ce gêne. Que va-t-elle vivre ? Elle, qui n’a pas été préparé à vivre avec ce gêne. Son quotidien va être chamboulé.


J’avais vu le film il y a environ un an et j’avais adoré ce concept, je trouve cela vraiment original cette dimension de voyage dans le temps. C’est avec enthousiasme que je me suis lancée dans cette lecture et je n’ai pas été déçue. Déjà je dois vous avouer que j’ai beaucoup ri en voyant une héroïne porter le même nom que moi ! Et pour être honnête cette jeune femme est aussi maladroite que moi. La maladresse est assez présente dans le roman donnant ainsi un aspect léger et humoristique. Gwendolyn est réellement la personne opposée à sa cousine Charlotte, qu’on ne soupçonne pas être l’héritière de ce don : elle n’a pas hérité de la chevelure rousse familiale, elle n’est pas d’une grâce naturelle ni d’une connaissance poussée sur l’histoire ou le latin.  Pourtant on apprécie son côté « enfant sauvage » qui ne se laisse dompter par cette organisation secrète, elle n’a pas peur de tenir tête et d’entrer en conflit avec autrui. 

Dans cette aventure inattendue, elle est épaulé par sa meilleure amie, une jeune fille aussi délurée qu’elle, mais aussi de son équipier Gidéon De Villiers, l’héritier masculin de ce gêne. Et je vous promets qu’avec ces deux-là on ne s’ennuie pas. Gidéon, aux allures de l’aristocrate moderne avec son beau parler, ses longs cheveux, son arrogance et son talent pour l’escrime, n’est pas vraiment ravie d’être accompagné de Gwendolyn dans sa mission…

Dans ce livre, l’humour, l’action et les mystères font un. Dans ce premier tome, tant de questions se posent, certaines se résolvent mais une chose est sûre : on a juste envie de d’enchaîner sur le second tome pour découvrir la suite des aventures de Gwendolyn.

Si vous voulez passer un bon moment, passez du XVIIIème au XXème siècle, et suivre le parcours extraordinaire d’une jeune fille maladroite, Rouge Rubis est fait pour vous ! 


#prayforparis

Pray For Paris

07:12

#UNLIVREPOURPARIS

Aujourd'hui je n'ai pas grand chose à dire,c'est très difficile de parler de ces événements si tragiques et inhumains,  je préfère vous laissez visionner cette vidéo. Une très belle idée, une belle initiative lancée à Nathan (Le Cahier de Lecture de Nathan) et je voulais y participer pour témoigner mon soutien aux victimes et à leurs familles.

#Prayforparis

Prenez soin de vous.


Gwendoline.


2015

La Douce Empoisonneuse

07:39


de Arto Paasilinna


« Linnea, la douce veuve du colonel Ravaska, mène une existence paisible à soigner ses violettes et son chat. Pourtant chaque mois, le jour où elle touche sa pension, un trio maudit, conduit par son neveu, s’invite sous son toit pour la détrousser. (…) Elle résolut à en finir. Comprenez : à se suicider. Mais, surprise, concocter un poison mortel se révèle une activité beaucoup plus passionnante que tricoter. », La Douce Empoisonneuse, édition Folio

J’ignore pourquoi mais d’apparence ce livre me laissait perplexe. Le résumé me déroutait un peu, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Cependant ça ne m’a pas empêché à me lancer à corps perdu dans la lecture. Et heureusement. A bas les aprioris. Cette lecture m’a été très agréable, j’ai passé un très bon moment avec la petite dame finlandaise Linnea et j’ai surtout beaucoup ri ! Quoi tu as ri alors que la quatrième de couverture parle d’une vieille veuve au bord du suicide ? Oui ! Oui ! Je vous explique.
L’histoire commence dans un petit village près d’Helsinki où une petite vieille, veuve, occupe ses dernières journées tranquillement dans une minuscule maison. Mais cette pauvre Linnea est tous les mois humiliée et maltraitée lors de la visite de son neveu Kauko et ses amis venus lui enlever sa pension mensuelle. A chacun de leur passage, les jeunes hommes, vrais délinquants, retournent les lieux, les saccagent, sous l’emprise de l’alcool.  Et c’est Linnea qui en paie les pots cassés. Un soir, effrayée par leur animosité,  elle s’enfuit et part se réfugier chez un ami. Là-bas, elle a l’idée de créer un poison qu’elle dissimule dans des fioles et des seringues pour se suicider si le trio la retrouve et tente de l’assassiner. Je ne vous cache pas  qu’elle va se retrouver maintes fois en présence des trois garçons et je peux vous promettre que cela engendra une série d’évènements cocasses et de comique de situation.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce livre. Ce n’est pas néanmoins un coup de cÅ“ur ; mais cela n’entache rien l’enthousiasme ressenti pendant cette lecture. Le début du roman a vraiment une dimension pathétique, on plaint Linnea pour les persécutions qu’elle subit. Puis ensuite l’intrigue se crée et la création des poisons aboutit à de nouvelles conséquences aussi tragiques qu’ironiques. Enfin, plutôt comiques. Le macabre et le funeste demeurent présents dans la suite du roman mais accompagnés d’éléments drôles. L’auteur se livre à un vrai humour noir. Au cours de l’histoire, on suit les péripéties de cette petite dame qui ne contrôle rien mais fait évoluer l’action. Très ambiguë vous me direz, mais pas question de vous en dévoiler plus. Non, non il faut le lire.

Les personnages sont vraiment bien développés par l’auteur. Par exemple, même si les trois garçons sont d’une inhumanité presque excessive et un peu forcée on n’y croit. Il arrive que l’écrivain donne très rapidement à l’un d’eux un brin de sensibilité qui se dissipe une seconde plus tard. Ce sont des êtres qui frôlent le barbare et le sauvage, ils ne vivent que pour la violence envers quiconque et n’importe quoi. Des individus que le lecteur ne peut que détester. Et puis il y a Lienna cette petite vieille dame malheureuse qui se redonne un souffle de vie en échappant à ces trois chenapans. C’est une femme très intelligente qui vacille un peu entre l’honnêteté et le mensonge ; un personnage naïf, docile et affectueux qui connaît dans ce roman la peur, le risque mais arrive à échapper aux pires situations malgré lui…

Par conséquent, je conseille La Douce Empoisonneuse aux amateurs d’humour noir et des situations cocasses qui désirent découvrir les étonnantes péripéties d’une vieille dame (très bien écrites !) trompant la Mort elle-même !






LE BLOG VIENT D ATTEINDRE LES 1000 VUES ! MERCI ♥
Gwendoline

2015

Celle qui en savait trop

10:19

de Linwood Barclay 


« Pour arrondir ses fins de mois, Keisha Ceylon a eu LA bonne idée : troquer ses balais de femme de ménage contre une boule de cristal. Entre thème astral et marc de café, elle s'est fait une spécialité : faits divers et disparitions. Cinq mille dollars contre l'espoir de retrouver un être cher : certaines familles sont prêtes à tout. Et justement, Wendell Garfield est sans nouvelles de sa femme Ellie, volatilisée à la sortie du supermarché une semaine plus tôt. […] Wendell et sa fille sont affolés : l'heure est idéale pour l'arnaqueuse qui se prépare à livrer sa plus belle, sa plus troublante, sa plus dangereuse vision... Car, sans le savoir, la fausse voyante vient de frôler de très près une vérité meurtrière», Celle qui en savait trop, édition France Loisirs

Dernière lecture de ma sélection Hallowctober, j’étais impatiente d’entamer ce thriller étant donné que je n’en lis pas souvent, donc c’est toujours excitant de se confronter à un genre inhabituel. Tout d’abord je voudrais juste faire une remarque sur le titre du roman, le titre original se nomme « Never Saw It Coming » et pour être honnête ça résume parfaitement mon impression. Je n’ai rien vu venir. C’est-à-dire que je n’avais rien imaginé de tel ; l’auteur à bien fait son travail au niveau du suspense. Malheureusement je ne peux pas trop vous en dire au risque de vous révéler des Ã©vénements importants.

Cependant commençons par le début : Keisha Ceylon. Cette femme a fait de la voyance et l’escroquerie son domaine. Elle raconte à ses clients ses visions, utilise les cartes, boule de cristal, bref tout un matériel, pour berner des âmes désespérées.  Elle est assez douée dans l’art de la manipulation et n’hésite pas à justifier « ses dons » par un étalement de preuves et d’évidences inventées. Son petit ami Kirk est d’ailleurs un de ses meilleurs complices pour jouer le client satisfait. Une disparition étrange d’une femme. Un mari et une fille éplorés. Un tapage médiatique. Il n’en faut pas plus à Keisha. Elle rend visite au mari d’Ellie, la femme disparue, décidée à lui révéler une vision troublante sur son épouse. Mais cette entrevue ne va pas se passer comme prévue, et les faux talents de médium de Keisha vont lui jouer un tour. Ces « fausses » révélations vont lui causer du tort, elle frôlera la mort et sera entraîner dans un tourbillon infernal de péripéties…


Globalement c’était une bonne lecture. Rien à dire pour ce qui est de l’histoire en elle-même. L’action est là, les retournements de situations aussi. C’est très intriguant car vers les 150 pages on sait déjà ce qu’il est arrivé à Ellie puis s’en suit alors une seconde intrigue plus concentrée sur le personnage principal : Keisha.  Pas d’éléments paranormaux qui pourrait faire frissonner mais il y a bien une scène assez gore et riche en actions, que l’on ne peut pas oublier ; ça c’est clair, l’image est encore gravée dans ma tête : beurk ! L’héroïne se bat pour se sauver, elle et sa liberté (si vous lisez le livre vous comprendrez). La fin est assez étonnante, mais bien tournée quand même. Ensuite ce n’est  en rien un livre coup de cÅ“ur que je voudrais relire (après qui relit un thriller connaissant déjà la fin à part pour chercher des indices dans le texte ?), le style est très simpliste, un peu familier parfois. On lit ce livre pour vivre cette histoire, savoir ce qu’il s’est passé et comment va s’en sortir l’héroïne mais pas pour la beauté du texte. C’est dommage. Je ne demandais pas de la poésie non plus. Mais peut être une écriture plus recherchée. Après c’est un style direct qui peut plaire aussi pour sa vivacité.

Keisha est la maman d’un petit garçon et vit depuis peu avec Kirk, un ouvrier inapte à cause d’une blessure qui passe ses journées devant la télé. Sa relation avec ce dernier est un peu contradictoire, leurs disputes peuvent être violentes mais c’est un homme qui n’hésite pas à lui venir en aide, même si on se demande s’il le fait par amour ou par contrainte ? Bref. Keisha est un peu un anti-héros, elle se sert du chagrin des autres pour avoir de l’argent. C’est une femme indépendante surtout concernant son boulot d’arnaqueuse, elle veut agir seule. Même  si on devine un brin de remords dans le roman envers ses agissements, elle reste un personnage intelligent, cachant ses sentiments, hypocrite et cruel quand il est question de se protéger (je vous renvoie à la fin du livre). Cependant elle reste malgré tout un être humain qui demande de l’aide pour se tirer du bourbier dans lequel elle s’est fourrée et ne reste pas insensible et traumatisée par les Ã©vénements qu’elle a pu vivre. J’ai bien aimé les indications données par l’auteur sur son passé, ce qui peut expliquer le comportement de ce protagoniste. Donc c’est une héroïne qui vacille entre le héros et le méchant, assez originale mais qui ne me plaît pas plus que ça.

J’aimerai vous en dire mais ça m’est impossible. Alors, pour éviter de gâcher quelconques révélations, je m’arrête là. Je conseille Celle qui en savait trop, aux lecteurs désireux de trouver un thriller surprenant  Ã©crit simplement avec une héroïne plutôt originale !




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