2019

07:23


de Angie Thomas

"Starr a 16 ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres de gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic; tous les jours , elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d'enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu'elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère; et à redresser la tête.", The Hate U Give, edition Nathan

Un roman, écho du mouvement #BlackLivesMatter. Starr est un adolescence de 16 ans qui vit entre deux mondes qui se croisent mais ne se rencontrent jamais : son ghetto régi par la rivalité entre deux clans où se trouve sa famille, le magasin de son père, ses amis d'enfance et son lycée en banlieue chic où elle retrouve son petit ami et ses meilleures amies. Deux mondes que Starr fait exprès de séparer : pas question que son père rencontre son petit ami blanc ni que ses deux meilleures amies passent chez elle récupérer les devoirs. Chaque monde a sa Starr avec son attitude et même son langage particulier. Mais il suffit de trois balles pour que tout s'écroule. Khalil, l'un de ses amis d'enfance, est tué sous ses yeux. Par le policier 95. Sans raisons. Sans explications. L'adolescente est la seule témoin de cet évènement. Elle est la seule à pouvoir en parler. Quand son quartier crie de rage dans les rues, quand cette affaire, devenue médiatique, arrive aux oreilles de ses amis, Starr sait qu'elle ne peut plus nager entre deux eaux. Le choc, le silence et la peur se transforment en un chant de révolte dans un mégaphone. La Starr du ghetto n'existe plus. La Starr, élève noire dans un lycée blanc non plus. Elle est les deux et aucunes à la fois. Elle a trouvé sa voix.Une voix jeune et courageuse qui ne tolère plus le racisme et l'injustice.


" Soyez les roses qui poussent dans le béton." dit Angie Thomas dans ses remerciements. Cette rose, c'est Starr qui fait de sa peine et de sa colère une force pour dénoncer les violences dont sont victimes les Noirs, pour dénoncer le racisme "banalisé" dans la société américaine et les préjugés raciaux. Tuer un jeune car on a confondu son peigne à cheveux avec une arme. Associer une manière de manger à une population. Starr n'accepte plus ce manque de remise en question de la part de la police, de la justice ou même de ses amis les plus proches. Ce récit libère la voix des minorités, et des mixités. Les références à Harry Potter et le Prince de Bel Air.


Ce ghetto, personnage à part entière, où tout le monde se connait, où les échanges de coups de feu se répètent. Il y a un vrai désir de réalisme, de dépeindre une réalité sans artifices ni exagération. Juste la vérité où rien n'est jamais que blanc ou noir. Une vérité qu'on retrouve dans le langage des héros ou les scènes entre les personnages. Angie Thomas retranscrit tout : de l'anecdote que poste la mère sur l'héroine du Facebook, au travail de Starr dans le magasin de son père, jusqu'à l'avancée du procès. Certaines scènes ralentissent le récit et le font perdre en dynamisme. Mais jamais en émotions. L'auteur dose parfaitement l'atmosphère de son roman : on alterne entre la douceur de l'instant et cette cruelle réalité qui nous prend aux trippes.

La haine qu'on donne, pourrait vous faire rire, pleurer, crier ou réfléchir mais jamais hair. Un roman poignant porteur de changement, d'égalité, de respect et d'amour !

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