2017

La Bibliothèque des Coeurs Cabossés

13:45

de Katarina Bivald


« Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine. Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance. », La bibliothèque des cÅ“urs cabossés, édition J’ai Lu

Une Bridget Jones libraire, un peu moins drôle et gaffeuse que l’originale. Un petit coin pommé aux Etats-Unis. Une rencontre littéraire qui se transforme en mission pour redonner vie à une petite ville éteinte. Une histoire d’amour  pas vraiment mémorable. Et des tonnes de livres. On mélange le tout et on obtient La Bibliothèque des CÅ“urs Cabossés de Katarina Bivald.

Sara approche de la trentaine et sa vie n’a rien d’un roman d’aventure. Cette suédoise mène une existence tranquille –pour ne pas dire ennuyeuse- entre son job de libraire et ses livres qui remplissent son appartement. La lecture est son unique activité ; avec un livre à la fois ami, compagnon et amant, elle se rassure en se disant qu’elle comble son manque de sociabilité par les milliers de vies que lui procurent ses romans favoris. La chose la plus folle qu’elle n’ait jamais faite, c’est correspondre avec une lectrice à l’autre bout du globe : Amy Harris, une vieille américaine, figure emblématique de sa petite ville, Broken Wheel (« La Roue Cassée »). Alors quand Sara perd son emploi après la fermeture de sa librairie, elle débarque sur la terre des cow-boys et des mangeurs d’hamburgers pour rendre visite à Amy. Seulement une fois arrivée, c’est le drame : Amy est décédée ! Elle se retrouve seule, au milieu d’étrangers à l’affût de la moindre nouveauté, et doit assister à l’enterrement de son amie. Sara va devoir faire face cette étrange situation ; et, toujours protégée derrière les couvertures de ses livres, elle va faire la connaissance de cette ville et de ses habitants dont Amy parlait tellement dans ses lettres. Et si Sara était cet oiseau rare qui éloignerait des nuages gris les volatiles de Broken Wheel ?

Un livre qui parle de livres. Je ne pouvais qu’être séduite. Et même si j’ai apprécié la compagnie de Sara et des habitants de Broken Wheel, plusieurs éléments n’ont cessé de perturber ma lecture. Le premier : les longueurs. Ce livre aurait largement mérité d’être raccourci ; j’ai eu énormément de mal à entrer pleinement dans ma lecture et à y rester. C’est un roman où l’histoire progresse tout en étant dépourvue réellement d’action. Le dénouement est assez prévisible, la romance ne m’a pas personnellement charmée mais le problème vient surtout de l’héroïne principale. Pendant les deux tiers du roman, elle dégage une passivité déconcertante. Elle accepte trop facilement la situation dramatique dans laquelle elle met les pieds, et, elle se plie sans objections aux recommandations des habitants. Sara incarne « ce second rôle » qu’elle tente de ne pas avoir dans sa vraie vie, car parfois j’ai préféré suivre les péripéties de certains personnages secondaires plutôt que les siennes.

Les traits de l’héroïne principale ternissent mon sentiment sur ce roman alors qu’il contient aussi de jolis instants. Les habitants de cette « Roue Cassée » sont aussi hétéroclites qu’intéressants ; ils sont tous liés, chacun avec une histoire particulière alourdit par des casseroles et des problèmes qui traînent derrière. De plus, ce roman a un grand pouvoir : il invite à lire. Dans notre aventure littéraire, on découvre de nombreux livres, de nombreuses lectures qui tiennent à cÅ“ur les personnages et que nous aussi on aimerait bien découvrir. Et surtout, le dénouement nous offre un beau message sur le pouvoir des livres et leurs capacités à réunir une communauté qui s’était enfermée dans une routine vieillissante.

La Bibliothèque des CÅ“ur Cabossés, c’est une liaison épistolaire qui donne naissance à une renaissance : la renaissance d’une femme perdue dans une existence morose, la renaissance d’une ville et de ses habitants qui avaient besoin de quelques livres pour retrouver une harmonie endormie. 

★ ★    
Gwendoline

2017

Culottées (tome 1)

00:50

de  Pénélope Bagieu


« Guerrière apache ou sirène hollywoodienne, gardienne de phare ou créatrice de trolls, gynécologue ou impératrice, les Culottées ont fait voler en éclat les préjugés. Quinze portraits de femmes qui ont inventé leur destin. », Culottées, édition Gallimard BD

Des femmes audacieuses qui ont pris en main leur destin sans se soucier des standards ou des codes qui dominent leur époque. Des femmes qui font ce qu’elles veulent et « portent la culotte » comme on dit ! Dans sa bande dessinée « Culottées », Pénélope Bagieu s’attaque à quinze femmes, quinze femmes au portrait hors du commun qui ont gravé leur nom dans l’Histoire. Une vraie démarche féministe qui met en lumière des histoires oubliées et rappelle que le combat pour l’égalité homme/femme ne date pas d’hier. L’Å“uvre se divise en petites biographies colorées, légères et humoristiques. C’est un défilé dans le temps, un défilé dans le monde : des femmes de toutes époques, de toutes horizons, de toutes coutumes, de tous milieux sociaux et de toutes religions sont présentées et contiennent en elles une détermination incroyable. Continuer coûte que coûte pour exister. Des modèles beaux et inspirants !  


Je vais honnête avec vous : aucuns de ces visages ne m’étaient connus excepté celui de Joséphine Baker, et quel dommage ! car chacune de ces femmes méritent qu’on écoute leur histoire et qu’on s’y intéresse. C’est tellement enrichissant que j’ai envie d’en savoir davantage sur ces personnages.

L’Antiquité. Le Moyen-Âge. Le XIXème siècle. Le XX ème. La Finlande. La France. Les Etats-Unis. La Chine. L’Italie. L’Angola et plus encore. Une sirène. Une exploratrice. Une gynécologue. Une femme à barbe. Une impératrice. Un gang de sÅ“urs rebelles et tant d’autres. Quelle immense bouffée d’air frais, d’être face à une si grande diversité ! Cette Å“uvre, un « melting pot »  à elle toute seule de portraits féminins remarquables au fils des siècles.

On sort de ce court voyage, comblé par la force de ces femmes et la beauté de la liberté qu’elles affichent. Impossible de s’ennuyer en route : le texte et l’image sont remplis d’humour et de couleurs. Je suis amoureuse de ces dessins à la fois simples et délicats. Et les doubles pages clôturant chaque biographie transforment cette bande dessinée en véritable objet-livre : elles reflètent la beauté et la force de ces destins.


« Culottées » est une bande dessinée qu’on exhibe fièrement dans notre bibliothèque pour son « girl power », sa bonne humeur et son originalité ! Alors, n’ayez pas peur d’être un peu culotté ! 

 COUP DE COEUR 
Gwendoline

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