2018

Une braise sous la cendre

04:49

de Sabaa Tahir


« Laia est une esclave. Elias est un soldat. Aucun d'entre eux n'est libre. Sous l'Empire Martial, la défiance est synonyme de mort. Ceux qui ne dédient pas leur sang et leur corps à l'Empereur risquent l'exécution des personnes qu'ils aiment et la destruction de tout ce qui leur est cher. C'est dans ce monde brutal, inspiré de la Rome ancienne, que Laia vit avec ses grands-parents et son frère aîné. Sa famille survit comme elle peut dans les allées sombres et pauvres de l'Empire. Ils ne défient pas l'Empire. Ils ont vu ce qui arrive à ceux qui osent le faire. Mais quand le frère de Laia est arrêté pour trahison, Laia doit prendre une décision. En échange d'aider les rebelles qui ont promis de secourir son frère, elle doit risquer sa propre vie pour jouer les espionne à l'intérieur même de la plus grande académie militaire de l'Empire. », Une braise sous la cendre, édition Pocket Jeunesse

Une brume épaisse t’aveugle. Des grains de sable glissent sous tes lèvres et croquent sous tes dents. Le voile qui te couvre le visage n’empêche pas les bourrasques de vent de te griffer la peau. Sens-tu cette odeur de fumée froide ? Vois-tu, au milieu de ces ruines, la résistance qui rougit silencieusement ? Non. Et pourtant une braise est là. Sous la cendre.

Un monde où les édifices sont faits de sang, de chair et de larmes. Dystopie.  Fantasy. Martiaux contre Érudits. Sur ce territoire asséché par le soleil, léché par des vagues de sables : l'oppression siffle dans les rues. Les Martiaux et leurs sabres puissants ont écrasé les Érudits et leur savoir aiguisé. Opprimée, tuée, séquestrée, cette classe vit dans la peur. Laïa aidait sa grand-mère à confectionner des confitures, épaulait son grand père pour soigner des malades, restait éveillée toute la nuit jusqu'au retour de son frère et ses escales nocturnes mystérieuses. Jusqu'à. Un nom murmuré au bord des lèvres. Les Masks. Des guerriers aussi rapides qu'un sabre. Des machines à tuer.  Le sang coule. Laïa prend la fuite. Elle court vers un appel à l’aide, une chance, un espoir. Sauf que l’espoir se paye. Durement. Laïa s’introduit dans la gueule du loup : Blackliff, l’école qui transforme des âmes innocentes en soldats sanguinaires. Espionne sous sa tunique d’esclave. Esclave de la femme à la tête de cette armée. Une minuscule fourmi dans l’antre de la reine impériale. Sa mission : survivre sans se faire écraser.

Une braise sous la cendre m’a transporté dans un univers instable et chaotique. Un univers régi par une seule règle : survivre ou mourir. Un panorama de personnages. Un enchaînement de combats. Des mythes et des monstres oubliés qui apparaissent comme un mirage dans les dunes. Des épreuves à surmonter. Autant vous dire que ce livre ne manque pas d’action ! Une série de péripéties présentes dès le début du roman. Et pourtant je ne me suis pas transformée en papivore. Une lecture fracturée, des pages difficiles à digérer. Pour la première partie du roman. Uniquement. Des personnages principaux et secondaires bien dessinés et réactifs dans le récit. Ce manque d’immersion complète dans le roman tient au décor construit par l’auteur. A mon goût, il manque de descriptions et de détails. J’aurais aimé en connaître davantage sur le monde de Laïa et Elias, car l’histoire de ce roman et ses composantes offrent une richesse infinie d’interprétation et d’imagination.

 Les personnages et leurs interactions sont la clé du récit. Deux héros aussi attachants que différents : Laïa, la jeune fille fébrile qui endosse courageusement le rôle d’esclave pour sauver son frère, et Elias, le prochain guerrier influent de son régiment, assoiffé de liberté. Helen. Cuisinière. Marcus. Keenan. Des noms en arrière-plan mais tout aussi captivants. Sans parler du Gouverneur, la femme qui emprisonne dans sa main de fer le destin de ces jeunes. Elle est imprévisible, insensible et détestable. Dès qu’elle se apparaître entre deux mots, on retient son souffle. Des personnages et leur complexité. Bon ou mauvais. Bien ou Mal. L’auteur dissipe toute vision manichéenne, aucun personnage, aucune situation n’est aussi tranchée. Derrière cette barbarie et cette angoisse constante, une humanité rayonne. Ce roman illustre l’humain et ses élans naturels, ses choix, ses doutes, son égoïsme, sa peur, son orgueil, sa générosité. Éclatement de sentiments contradictoires, ces émotions si complexes qui constitue l’Homme. Le chaos n’empêche pas l’affection. Sabaa Tahir prend le choix audacieux de construire dans ce premier tome « un quatuor » amoureux. Étrangement, cette caractéristique n’a pas entaché le plaisir de cette lecture : pas de romance au détriment de l’intrigue principale, pas d’émotions superflues pour dynamiser le texte. Une romance qui s’immisce naturellement dans le récit et s’éclaircit dès le dénouement. Une romance sans excès aussi bien menée, je ne peux que valider !

Avec Une braise sous la cendre, aiguisez vos armes, ouvrez l’œil et préparez-vous à vous confronter à vos plus grandes peurs et mêmes à vos amis ! Un roman fantasy porté par une action intense et des personnages travaillés : découvrez les origines de cette braise destinée à brûler ! 

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Gwendoline

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