anti déprime

11:38


La rentrée est là (BOOOUUU!) et on regrette déjà ces deux derniers mois d'été où notre réveil ne sonnait pas, ou notre journée n'était pas programmée à l'avance. Ce début de mois septembre peut se révéler être un lundi sans fin alors si ta bonne humeur est restée dans tes valises de vacances, j'ai peut être un remède pour apprécier plus sereinement ces premières semaines de rentrée... 

Et si, finalement, on voyait la rentrée avec douceur et positivité ?

Allez hop, petit écolier, sors ton cahier et écoute ma leçon pour une rentrée anti-déprime. 
D'abord, replonge-toi lentement mais surement dans cette ambiance "back to school" grâce à des livres tout doux et réconfortants. 

Oui, la rentrée c'est effrayant et c'est pas marrant mais c'est aussi un lieu où chaque année on commence une nouvelle aventure, on grandit et on noue de belles amitiés.  Regarde les héros de ces histoires ils y sont bien arrivés, alors pourquoi pas toi ? :)

Tends l'oreille et écoute mes recommandations, spécial rentrée.


7 teen movies parfait pour la rentrée. 7 bonnes raisons de décompresser après une journée de cours bien chargée. Je t'entends grincer des dents en lisant "teen movie", ta-ta-ta on me l'a fait pas à moi. On a tous un teen movie qu'on adore regarder en secret ; cette petite gourmandise niaise et sucrée qui nous réconforte après un échec en math, après avoir apprisla nouvelle situation amoureuse de son crush (oui! on continue dans les clichés) ou  après s'être fait attraper en train d'envoyer des messages à votre ami d'à côté. Ou tout simplement il te rappelle que le lycée, ça n'a jamais été comme ces "teen movies"(hein? avouons-le ! qui a porté du rose tous les mercredis ? ou c'est fait brodé un A sur la poitrine ?).

Malgré tout, on les aime ces "teens movies", chacun à leur manière, ils nous permettent d'appréhender cette rentrée avec légèreté. Je ne dis pas que ta vie au lycée ou à l'université, se transformera en "teen movie"mais au moins tu pourras manger du pop corn devant toutes ces dramas sans passer pour être exécrable (et au fond ils peuvent être criant de vérité sur certains effets de mode et renfermer des messages forts).

Nouveau chapitre. Saut à la ligne. Je te présente quelque uns de mes "teens movies" préférés à regarder pour ce retour sur les bancs de l'école.
MEANS GIRLS : Cady entre pour la toute première fois au lycée. L'année dernière, l'école rimait avec devoirs à la maison et safari en famille. Maintenant la jungle elle la trouve dans les couloirs du lycée : un lieu où chaque adolescent a une place bien définie (l'intello, le geek, le sportif, les artistes). Les reines de cette immense ruche sont les "Plastics" : 3 nanas qui ne se déplacent jamais sans leur gloss ni leurs talons aiguilles et portent du rose tous les mercredis. Regina George, la reine-mère, toujours en quête d'une nouvelle proie à piquer, décide d'intégrer la douce et naïve Cady dans son groupe. Mais laquelle de ces "Plastics" sera la plus méchante ? 

TO ALL THE BOYS I'VE LOVED BEFORE : Okay okay c'est une adaptation mais étant donné qu'il est sorti tout récemment sur Netflix, je ne pouvais pas ne pas vous en parler. Lara Jean préfère vivre des histoires dans les livres plutôt qu'en vrai. Elle a écrit une lettre à chaque garçon qui a touché son coeur. Tomber amoureuse dans sa tête, ça lui convenait. Jusqu'à ce que ses lettres soient envoyées. Par un hasard de circonstances, elle conclut un pacte avec l'un de ses anciens "crush". Tout le lycée les pense ensemble mais ignore les vrais sentiments qui naissent entre les deux lycéens ...

BREAKFAST CLUB : Un classique. 5 adolescents. Coincés une journée en retenue. La fille à papa. Le sportif. L'excentrique. Le rebelle. L'intello. Ils ne se connaissent pas et pourtant ces quelques heures ensemble vont les réunir à jamais. Une amitié inédite contre cette société qui les enferme dans cases. Ces personnages clichés en apparence se complexifient ; derrière ces masques codifiés se cachent une critique de la pression parentale, du système scolaire et éducatif. Une journée pour grandir. Ils sortiront de cette retenue peut être encore plus différents mais unis.
 

SHE'S THE MAN : Viola Hastings ne répond pas aux attentes "très genrées" de sa mère : elle ne porte pas de robe rose, déteste les cours de maintien et surtout elle adore le football. Alors quand son frère Sébastian prend les voiles dès les premiers jours au lycée, Viola prend sa place dans l'équipe de football masculine et espère bien se faire repérer par un recruteur de l'université. Sauf que sa double identité pourrait lui jouer de drôles de tours!

WILD CHILD : Un pensionnat dans une petite région pluvieuse d'Angleterre contre le soleil bling bling de Los Angeles. Voilà la punition de Poppy après avoir détruit toutes les affaires de sa belle mère. Cette jeune américaine pourrie gâtée va devoir se plier aux règles très strictes et "british" de sa nouvelle école. L'uniforme, l'interdiction des téléphones, le partage de sa chambre avec 4 autres filles. Elle se lance dans une course contre le règlement pour se faire renvoyer jusqu'à ce que ses rencontres et ses nouvelles amitiés lui donnent envie de rester.

EASY A : Olive est une lycéenne discrète et invisible aux yeux de tous jusqu'à ce qu'elle vienne en aide à l'un de ses camarades de classe. Tout le lycée croit qu'elle a perdu sa virginité. Les rumeurs s'intensifient. Un "A" rouge gravée -pour adultère- sur sa poitrine en référence au roman "La Lettre Ecarlate". Et Olive se retrouve bloquée dans le personnage qu'elle incarne. Alors, elle allume sa caméra et rétablit la vérité.

SORIRTY WARS : L'université. Version américaine. Avec ses sororités : des groupes qui accueillent les étudiants de certaines familles de générations en générations. Chaque club a sa maison, ses règles, ses fêtes et ses idéaux. Katie fait sa rentrée à l'université avec sa meilleure amie Sarah et espère qu'elles seront toutes les deux accueillies chez les Deltas (le club de sa mère et ses meilleures amies). Sauf que rien ne se passe comme prévue. Les rumeurs, les cachotteries et les faux semblants des Deltas poussent Katie à choisir un autre groupe : les Kappas. Ce choix entame une guerre sans merci entre les deux sororités. 

Maintenant l'école s'invite dans tes films et tes lectures, mais ce n'est jamais trop contre la "déprime de rentrée" ! 

Gwendoline

août 2018

La vérité sur l'affaire Harry Quebert

11:53

de Joel Dicker


« Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente: il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l'innocence d’Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. », La vérité sur l’affaire Harry Quebert, éditions de Fallois

Une histoire d'écriture devenue le récit d’un meurtre raconté, d’une vérité rétablie pour sauver l’innocent. Marcus Goldman (le Formidable du lycée); un jeune homme qui a appris à perdre aux côtés de son professeur et mentor, Harry Quebert, pour devenir l'écrivain qu'il a toujours idéalisé. Premier roman. Des millions d'exemplaires vendus. Son visage, placardé sur toutes les vitrines de librairies. Il incarnait son rêve. La célébrité. La reconnaissance. L'argent. Formidable, il l'était. Jusqu'à que cet écran de fumé fragile et éclatant s'évapore. Son appartement se vide. Les affiches dans les librairies se décrochent. Une seule personne le harcèle au téléphone : son éditeur, bavant devant les juteux bénéfices qui lui procureront son deuxième roman. Un deuxième roman aussi vide qu'une page blanche. Un an s'écoule et Marcus n'a pas écrit un mot. Alors il retourne chez le seul le seul homme qui avait démasqué l’imposture du Formidable : Harry Quebert. Ancien professeur. Écrivain à succès. Amoureux en secret. Un amour dévoué et interdit qui a inspiré son plus grand roman : Les Origines du Mal. Un amour destructeur qui propulse Quebert derrière les barreaux ; le jour où le corps de la jeune Nora, 15 ans, disparue 20 ans plus tôt, est trouvé dans son jardin. Quebert est accusé. Sa réputation part en feu.

Marcus ne peut croire en la culpabilité de son plus proche ami. Il décide de percer les secrets qui se cachent derrière les yeux bleus Nora Kellergan. Il plonge sa plume dans les entrailles de cette petite ville du New Hampshire où chaque habitant a déjà croisé le visage angélique de la douce Nora.

La vérité sur l'affaire Harry Quebert. Un titre qui tournait sur internet. Un titre qui tournait en librairie. Mais moi j'avais commencé avec Le Livre de Baltimore. Tout en gardant cette fameuse affaire Quebert dans ma tête. Sans même connaître un mot de cette histoire. Cet été, je l'ai trouvé sur la table de chevet de ma mère et c'est ainsi que j'ai quitté  New York avec Marcus Goldman pour éclairer les recoins les plus sombres qui habitaient les âmes de New Hampshire.

Joël Dicker modèle son récit comme un roman américain. Il plante le décor d'une Amérique en soif de consommation et de succès; une Amérique en soif de scandale ; une Amérique conservatrice ; une Amérique antithétique (de la grosse pomme à la petite ville hors du monde; de l'American Dream à la destruction d'une réputation). Un premier coup d'œil pour tracer les traits lisses de nos personnages : l'écrivain vénéré à succès; la douce fille du Pasteur au cœur léger et travailleur, la serveuse amoureuse, le flic trop timide pour avouer ses sentiments... En surface ils sont des archétypes : des visages déjà vu et faciles à cerner. Un deuxième coup d'œil : Marcus gratte avec la pointe de son stylo le masque de ces personnages qui se révèlent bien plus secrets et complexes qu'il n'y paraît.

L'auteur s'attarde ; il multiplie les détails. Sans pour autant endormir son lecteur grâce à un entrecroisement constant de récits : l'été 1975 (le temps de cette romance cachée), l'année 2008 (corps retrouvé, romance révélée, le scandale Harry Quebert est lancé) et les années d'université de Marcus (quand petit protégé du grand écrivain apprend à écrire). Je ne me suis pas ennuyée un instant. J'étais certes bien plus impliquée dans la résolution de cette enquête que dans la romance très pure et  un peu '' gnangnan'' entre Quebert et Nora.  Comme Marcus, j’épiais chaque indice et mettais en scène des scénarios les plus farfelues les uns que les autres. Certaines déductions se sont confirmées ; d'autres non.

La vérité sur l'affaire Harry Quebert est un bon roman à suspens. Des pistes s’ouvrent, d’autres se ferment, certaines restent condamnées jusqu’au dénouement final. Le récit ne manque de rebondissement et de petites révélations qui donnent à cette intrigue son aspect addictif.

« Lorsque vous arrivez en fin de livre, Marcus, offrez à votre lecteur un rebondissement de dernière minute. … il faut garder le lecteur en haleine jusqu'au bout »

La vérité sur l’affaire Harry Quebert ; un roman addictif, un jeune écrivain qui change sa plume contre un dictaphone de détective pour innocenter son plus proche ami. Un combat vers la vérité qui ternira une histoire d’amour gardée sous cloche pendant des années…

★    

2018

Trouble vérité

00:55

de E. Lockhart


« Que fait Jule dans un hôtel de luxe au Mexique, avec une valise pleine de perruques, de maquillage et de tenues différentes ? Et où a disparu la mystérieuse et charismatique Imogen ? De Las Vegas à New York, en passant par Londres et San Francisco, on déroule le fil de l'histoire d'une amitié dangereuse entre une héritière en fuite, orpheline, tricheuse, et une sportive, caméléon social que rien n'arrête. Mais qui est Jule ? Et qui est Imogen ? », Troublé vérité, ed. Gallimard Jeunesse

Un roman à pendule : tourner la manivelle, remonter les poids lentement sous le cliquetis des engrenages qui inversent le temps. Un texte labyrinthique : le lecteur remonte le fil d’Ariane ; il ne cherche pas la sortie mais le cÅ“ur du labyrinthe ; là où loge le monstre, l'immonde vérité, qu'on ligote et cache dans les profondeurs de notre esprit.

Quelques mots pour poser le décor, pour rencontrer l’héroïne principale. L'intrigue n'attend pas. Elle avance en nous laissant dans un nuage d'interrogations. Ou plutôt elle recule. Un hôtel de luxe au Mexique. Une jeune femme à l'accent britannique qui fuit en catimini une soirée devinette, à l'arrière d'une voiture. Un billet d'avion. Une perruque. Passeport numéro 3 et le sablier s'écoule. Les chapitres s'égrainent ; et de page en page, on revient à la source de cette histoire : Jule Williams et son amitié avec Imogen; cette gosse de riche au cÅ“ur vagabond. Une amitié intime et destructrice qui amène Jule à fuir le reste du monde.

La fin de ce roman n'a pas été aussi soufflante que Nous Les Menteurs mais tout comme son premier roman j'ai dû prendre un temps de recul pour réaliser toute la complexité de ce récit notamment dans la construction de son héroïne et son état mental. E Lockhart reprend les codes qui ont fait le succès de Nous Les Menteurs : une complexité narrative et psychologique évoluant dans une atmosphère secrète, pesante et glaçante. Son écriture reste tout aussi frappante et épurée. Ses phrases se tissent autour du lecteur ; une fois la lecture commencée on ne peut se délivrer de leurs liens. On grignote chaque mot jusqu'à la dernière page sans s'arrêter car ce sont dans les dernières bouchées qu'on tombe sur la vérité.

Quelques écrans de fumée survolent les pages. Ces zones d'ombres se révèlent dans les souvenirs ou les pensées brumeuses de Jule. On s'interroge sur ces instants sans réponse. Est-ce un oubli ? une incohérence ? le personnage nous ment-il ?  transforme-t-il la réalité ? Ce sont de courts moments, insignifiants dans l'avancée de l'intrigue. De courts moments de libre interprétation qui jouent sur la vraisemblance et ce pacte de sincérité entre le narrateur et le lecteur qu’E. Lockhart a toujours aimé chatouiller. Des instabilités sûrement volontaires pour illustrer la richesse du personnage et sa psychologie instable ; et ainsi comprendre les traumatismes qui ont créé ce portrait caméléon.

Aujourd'hui rien n'est plus bancal et abstrait que cette chronique comme l'était celle de Nous Les Menteurs; comme le sont chaque roman d’E. Lockhart qui mêle une part de mystère et de non-dits avec une dimension psychologique très bien travaillée.

Trouble vérité : une femme caméléon en fuite, victime d'un furieux désir d'être aimé ; elle court contre les souvenirs du passé qui défilent dans ce sablier que le lecteur tient entre ses mains.

★   ★ ✩ 

Gwendoline

2018

Qui ment ?

00:38

de Karen MacManus


« Dans un lycée américain, cinq adolescents sont collés : Bronwyn (l'élève parfaite), Addy (la fille populaire), Nate (le délinquant), Cooper (la star du baseball) et Simon (le gossip boy du lycée). Mais Simon ne ressortira jamais vivant de cette heure de colle...  Et les enquêteurs en sont vite sûrs, sa mort n'est pas accidentelle. Dès lors qu'un article écrit par Simon contenant des révélations sur chacun d'eux est découvert, Bronwyn, Addy, Nate et Cooper deviennent les principaux suspects du meurtre. », Qui Ment ?, édition Nathan

La cloche sonne. Les portables résonnent dans quatre sacs. La sanction tombe : une heure de colle. Cinq adolescents rejoignent la classe en traînant des pieds. L’aiguille tourne. Jusqu’à ce que le « clic clac » de l’horloge se bloque. Tout s’arrête. Il tombe. Il s’étouffe. Il meurt. Une mauvaise journée qui vire au cauchemar. Le quotidien banal de 4 lycéens bascule en une seconde ; quand le monde se remet en marche, ils deviennent les seuls témoins d’un meurtre.  Mais aussi les seuls suspects. Les médias s’emparent de cette affaire mystérieuse. Les premières pages des journaux diffusent les portraits de Bronwyn, Addy, Nate et Cooper et se posent la même question : qui a tué Simon –le garçon qui lâchait sur son blog chaque petit secret de ses camarades- ? La petite fille modèle promise à Harvard ? La princesse du lycée qui ne décolle jamais les yeux de son petit-ami ? Le jeune délinquant avec un père alcoolique à la maison ? Ou le sportif aimé de tous ?

Un roman à suspense au goût de mensonge. Un mensonge amer et un peu trop stéréotypé pour moi. Une lecture agréable mais en rien surprenante. Quelques sursauts, quelques inattendues et une révélation que je souhaitais plus renversante.  Trop d’attentes ? Un titre et un synopsis trompeur ? J’espérais me faire tromper, malmener par ces héros narrateurs qui dévoilent à chaque chapitre leur point de vue sur ce meurtre, cette enquête et son avancée. J’avais plus l’impression de lire une enquête du Club des Cinq avec le Breakfast Club. Bon, j’exagère un peu.

La fin n’est en rien mauvaise. Les personnages sont attachants et on les voit se libérer des stéréotypes qui collent à leur peau au fil du roman même s’ils gardent une enveloppe très lisse – leurs petits secrets n’ont rien d’exceptionnels et font juste de ces êtres de papiers des ados normaux et humains-.Nate et Addy restent les personnages que j’ai préféré suivre : bien plus complexes notamment à cause de leur contexte familial, bien plus travaillés ; cette enquête les invite à se remettre en question sur eux-mêmes et ils connaissent une belle évolution (surtout Addy) !

 Quand les complices sortent de l’ombre, la révélation finale nous éclate au visage et l’action monte crescendo. Contrat rempli. Néanmoins ce roman se termine avec un murmure de déception : « j’espérais mieux ».

Qui ment ? est un bon roman à suspens jeunesse, sauf si vous avez trop d’attentes ou que vous êtes le genre de détective-lecteur à échafauder les scénarios les plus hallucinants.

★   ✩ 

Gwendoline 

2018

The princess saves herself in this one

12:53


de Amanda Lovelace


Ah, life- the thing that happens to us while we're off somewhere else blowing on dandelions & wishing ourselves into the pages of our favorite fairy tales." The princess saves herself in this one, ed Andrews McMeel Publishing

Un peu de poésie. Quelques mots échoués sur une page blanche. Un recueil qui ressemble à un conte. Une princesse. Une demoiselle. Une reine. Une tour, des dragons et des épines. Mais attention à ce qu’il se cache derrière ce conte de fées : les cendres d’une réalité cruelle et injuste. Une réalité dure mais existante. Maltraitance. Maladie. Mort. Anorexie. Traumatisme. Rupture. Les éclats d’une âme brisée déteignent sur le papier. Des éclats que les mots recollent. C’est l’histoire d’une renaissance. D’une belle au bois dormant qui se réveille après un sommeil éternel.

« this is not a fairy tale
there is no princess
[…] there is simply a girl
faced with the difficult task
of learning to believe in
herself »
« warning II : happy ending ahead »

Un peu de poésie contemporaine. En anglais. Après Rupi Kaur, j’ai à nouveau laissé quelques vers se mettre sur mon chemin de lecture. Un voyage plus apaisé, moins contradictoire que Lait et Miel. J’en encore cherche les raisons. Un instant propice à la poésie ? Dépasser les barrières de la traduction et marcher librement dans l’Å“uvre en suivant la voix originale de l’auteur ? Quand Rupi Kaur parlait majoritairement de féminité et de ses expériences en tant que femme, Amanda Lovelace retrace l’ascension d’une princesse en quête d’elle-même, d’une princesse qui prend confiance en elle, d’une princesse qui ignorait que le chevalier qu’elle attendait pour la sauver était enfoui en elle. Est-ce les raisons qui m’ont fait aimer ce recueil ? Peut-être bien.

« the princess
locked herself away
in the highest tower
hoping a knight
in shining armor
would come to her
resccue
- i din’t realize i could be my own knight »

Un recueil de poésie, une danse en 4 temps. Une princesse enfermée dans sa tour passant ses journées avec des êtres de papiers et savourant chaque page qu’elle engloutit comme des bonbons sucrés. Une échappatoire pour oublier les odeurs de vomi sur le tapi et les remarques devant le miroir aussi fortes que l’alcool avalé par sa mère tous les jours. Une demoiselle avec un cÅ“ur piétiné par l’amour. Deux pertes tragiques. Le chagrin marqué sur sa peau. Hantée par le passé jusque dans ses os. Dans cette tour en feu, elle renaît de ses cendres.
« who would
i have
been without
the inspiration
behind my
demons ?
- probably not a poet »

Une reine qui porte fièrement sa couronne. Une reine prête à prendre sa vie en main. Encore des batailles à mener mais la reine a gagné plusieurs alliés : la confiance, l’apaisement, l’amour.

« once upon
a time
the princess
rose from the ashes
her dragon lovers
made of her &
crowned
herself
the
motherfucking
queen of
herself
- how’s that for a happily ever after ? »

Et surtout elle renoue avec ce “you”, cette poésie, ce goût des mots qui ne l’a jamais quitté. Des vers sur le pouvoir de la fiction.
«  Fiction :
the ocean
i dive
headfirst
when i
can
no longer
breathe
in
reality
- a mermaid escapist II »

Des vers éparpillés. Des pensées placées dans un même tiroir. Catastrophe naturelle. Culture du viol. Homosexualité. Harcèlement moral. Règles. Diktats auxquels sont soumises les femmes. C’est une voix libérée qui s’exprime. Et  une voix qui invite à faire de même : faire couler l’encre sur le papier. La princesse silencieuse a transformé le verre brisé dans ses mains en une couronne qu’elle porte fièrement.
« I. You will
Come across people
Who simply cannot wait to watch you fail.

II. There will be many times
In which you
Will fail
(miserably)

III- But your failures
Are just what happened-
They don’t have to be
Who you are

IV. All you can do is
Take those mistakes
& use them as fertilizer
To help you grow

V. You have to
Keeping moving forward
No matter what
Their voices say»

Il était une fois un petit livre de poésie qui parlait de princesses et de dragons. Cette princesse vivait dans un royaume compliqué appelé « la réalité » : elle a attendu le Prince Charmant, elle a affronté les ronces du destin et a trouvé en elle la magie qu’il lui manquait pour écrire une fin heureuse à son histoire. Une poésie délicate et intime !

★    
Gwendoline

2018

Swimming Pool

10:06

de Sarah Crossan

(traduction de Clémetine Beauvais)

 
« Kasienka est polonaise
et elle vient d'arriver
en Angleterre avec sa mère.
Mais la vie ici n'a rien d'une vie rêvée.
Heureusement, il y a la piscine,
il y a l'eau. Et dans l'équipe de natation,
il y a William...
 », Swimming Pool, édition Rageot

Plonger.
Dans un monde sourd
Corps en apesanteur
Des bulles d’airs dansent autour de lui.
Tout est calme et serein.
Libre de ces bruits et ces pensées parasites.
Seule avec l’eau.
Avancer, onduler, glisser.
Nager à en perdre le souffle.
Nager sur plusieurs longueurs
Aussi rapide et délicate qu’une anguille
Elle trouve la paix à la piscine
Quand le poids de l’eau l’entoure.

Swimming Pool nous emmène à Coventry. Là où le ciel est aussi gris et pluvieux que la vie de Kasienka : elle a quitté sa Pologne natale pour suivre sa mère dans son désir de retrouver l’homme qui les a abandonnées, celui qui est partie en fracturant leur famille. Ce rêve de famille réunie libère un goût amer : une petite chambre miteuse pour deux, un quotidien troué et effiloché, fait de moqueries, de jugements, d’indifférences et d’espoirs perdus. Sur le visage de Kasienka des traits rayonnent et portent en eux des thèmes forts : le regard de la société sur les jeunes immigrés, l’acceptation de l’autre, le harcèlement scolaire. Du haut de ses 13 ans, Kasienka est une jeune fille touchante : elle porte les décisions de sa mère sur ses épaules et accepte cette nouvelle vie et ses conséquences en silence. Sans rien attendre en retour. Juste un peu d’affection et de considération. Quelques bulles d’air lui permettent de reprendre son souffle : les repas chez son voisin, William et la natation.

Une nouvelle fois j’ai été charmée par l’écriture de Sarah Crossan. Une histoire en vers libres. C’est innocent, délicat mais aussi percutant et réaliste. Pas d’ornements. Chaque mot compte et résonne dans le texte. Je trouve que les vers transcrivent assez bien l’adolescence : on a une certaine insouciance, une douceur qui se mêle à une criarde vérité. L’adolescent ne pèse pas ses mots, il dit les choses comme elles sont, il crie ses émotions. La délicatesse des premiers sentiments amoureux. L’apaisement une fois dans l’eau. La colère qui consume l’héroïne, notamment, face à la minimisation du harcèlement scolaire.

J’ai aimé retrouver la plume de Sarah Crossan et son atmosphère si bien retranscrite par Clémentine Beauvais. J’ai aimé ralentir le rythme, lire chaque page de ce roman avec lenteur comme pour profiter un peu plus longtemps de ces mots qui s’enchaînement comme des notes de musique (c’était presque trop rapide). J’ai aimé cette douceur adolescente tout comme cette réalité naturellement racontée.

J’ai plongé dans la Swimming Pool avec Kasienka : je l’ai vu retenir son souffle quand elle a posé les pieds sur le sol anglais et le libérer dès qu’elle entrait dans l’eau. Un récit adolescent court et délicat !

★    
Gwendoline

2018

Hier encore c'était l'été

08:36

de Julie de Lestrange


« Alexandre, Marco, Sophie et les autres se connaissent depuis l’enfance. Ensemble ils sont nés, ensemble ils ont grandi, en toute insouciance. Mais lorsque la vie les prend au sortir de l’adolescence, la chute est brutale. En une décennie, cette jeunesse perdue mais pas désillusionnée va devoir apprendre à se battre pour exister. À travers les drames subsistent alors l’amitié, les fous-rires et les joies. Et l’amour, qui les sauvera», Hier encore c’était l’été, édition le Livre de Poche

Merci à Julie de Lestrange de m’avoir envoyé son roman pour je puisse le découvrir.

Les premières pages s’ouvrent sur une brise d’insouciance et de légèreté. L’air dégage l’odeur salée des embruns, le goût sucré des pêches et le bourdonnement des abeilles. L’été est là et emporte avec lui des envies de vacances et des rêves adolescents. L’été est cet adolescent qui vit chaque jour de vacances avec intensité et liberté. Un esprit croquant l’instant à pleines dents sans penser à demain. Ni au futur. C’est comme ça que commence notre histoire. Une bande d’adolescent à la frontière de l’âge adulte célébrant leurs années lycée sous un soleil de plomb avec des blagues,  des bières et des baisers volés. Ces jeunes doivent leur amitié à deux chalets. Deux chalets voisins où deux familles ont posé leurs bagages de vacances : les Frenais et les Lefèvre. Des parents qui y ont amené leurs enfants puis leurs petits-enfants espérant que la magie des lieux pourrait en réunir deux d’entre eux pour transformer cet îlot d’amitié en îlot familial.

Ce roman c’est l’histoire d’une génération. Les années 2000 sonnent l’entrée dans un nouveau millénaire mais aussi le début d’un grand changement pour les petits enfants de ces deux familles. L’été se termine et emporte avec lui les douceurs de l’adolescence. La rentrée sépare cette petite trouve qui découvre les responsabilités, les études supérieures et tous les changements qui accompagnent la vie d’un jeune adulte. Alexandre est le personnage autour duquel gravite tout le récit. On suit les étapes importantes de sa vie et les instants qui rythment son quotidien : une séparation, un déménagement, les visites chez sa grand-mère, sa première copine, sa lutte pour faire le métier de ses rêves, la rébellion de sa sÅ“ur ou la chute libre de son meilleur ami. Des moments simples et vrais. Des sursauts entre drames et euphorie, attentes et désillusions. C’est le portrait d’une jeunesse qui perd son halo d’innocence et qui se confronte à la réalité du monde et du travail. Elle rit, pleure, aime et  crie. Elle s’arrête, se perd et recommence pour trouver qui elle est. Il n’y a pas de mode d’emploi pour devenir adulte. Mais il existe cette amitié qui, tel en mât en pleine tempête, fait tenir le navire debout. Ce voyage, cette bande le vit et l’expérimente ensemble.

Ce roman est un récit doux et lumineux sur la vie, l’amitié et la famille. Plusieurs visages défilent sous nos yeux : Marie, Sophie, Alexandre, Marco et d’autres. Liens fraternels. Liens amicaux. Liens amoureux. Les fils se font et se défont. Ils grandissent sous nos yeux. Chapitre par chapitre. On s’attache à eux sans y prendre garde. On encaisse leurs échecs, on salue leurs victoires. Ces adolescents de 18 ans se métamorphosent en adultes de presque 30 ans. Une décennie racontée avec simplicité et sincérité.

Hier encore c’était l’été et le temps de l’innocence pour cette bande d’amis mais aujourd’hui leur adolescence n’est plus qu’une photo cornée qu’on regarde avec amertume et douceur : une époque délicate et inoubliable, où on ne pensait pas à demain, ni à l’adulte qu’on deviendrait, ni au chemin qu’on parcourrait pour devenir cet individu !  

★   ★ ✩ 
Gwendoline

2018

Six of Crows

02:26

de Leigh Bardugo


T O M E   1

« Ketterdam – Quartier du Barrel : une ville grouillante de malfrats où tout s’achète si on y met le prix. Ce principe, personne ne l’a fait autant sien que Kaz Bekker, dit « les Mains Sales ». Quand le voleur se voit offrir une mission impossible mais qui le rendra riche, il réunit son équipe : un soldat assoiffé de vengeance, un tireur d’élite accro au jeu, un jeune fugueur des beaux quartiers, une espionne défiant les lois de la gravité, et une Grisha aux puissants pouvoirs magiques. Six dangereux hors-la-loi seuls capables de sauver le monde – s’ils ne s’entretuent pas avant… », Six of Crows, édition Milan

Quand le bandit porte la couronne du sauveur. Six of crows. Six rois de la rue. Six criminels qui se réunissent pour une mission aussi grandiose que périlleuse : sauver le scientifique qui a conçu une drogue, capable d’enclencher la guerre et la destruction de leur monde.

Le décor se plante dans un univers qui mêle fantaisie et magie. Plusieurs lieux se superposent : de la ville portuaire noircie par la fumée et les affaires clandestines, à la redoutable forteresse étouffant entre ses quatre murs des âmes condamnées, aux terres de glace. Contrées lointaines, royaumes inaccessibles et civilisations rivales. Des hors-la-loi. Des grishas. Des magiciens. Des soldats. Des tueurs. Des fugitifs.

C’est au cÅ“ur de la ville de Ketterdam que notre bande voit le jour. Des rencontres, des retrouvailles et des alliances menées par Kaz, le leader, alias « Dirtyhands ». Un jeune homme énigmatique, calculateur et impénétrable. En apparence seulement. Car ses mains gantées dissimulent un lourd passé.  Plusieurs personnages accompagnent ce voleur rusé dans cette aventure. Inej est une ombre discrète, acrobate et muette, possédée par une grande soif de liberté qui accorde une confiance aveugle à Kaz. Jasper compte parmi les virtuoses de la gâchette ; il ne rate jamais sa cible tout comme il cache au monde ses plus profonds atouts. Wylan a fui sa cage dorée et baigne pour la première fois dans les eaux du banditisme. Voleur apprenti. Mine d’informations. Et finalement, il n’est pas si différent de ces gamins écartés de la société qui croient à cette mission qui les rendra riches. Mina, une grisha rongée par le remord, se bat contre les désirs de son peuple et ceux de son cÅ“ur. Et enfin, le lecteur rencontre Mathias, un soldat avide de vengeance, ruminant sa colère en silence.  Des visages qui défilent, des caractères affirmés et hétéroclites. Des personnages qu’on est censés détester auxquels on s’attache. Les traits de nos héros s’adoucissent au fil de la lecture. Les chapitres libèrent la voix de chaque personnage, et soudain ces bandits séduits par l’appât du gain se révèlent avec leurs failles, leur passé et leur histoire. 

Des antihéros à la première page et des voleurs attachants à la dernière ligne. Leigh Bardugo fait de ses personnages sa force. Pas de héros esquissés par quelques caractéristiques censées les rendre sympathiques. Dès le premier tome, ces hors-la-loi dévoilent une identité et une histoire bien définies. L’auteur tisse  subtilement les prémices de plusieurs relations à venir entre certains personnages. Des affinités apparaissent et se complexifient sans prendre le pas sur l’intrigue principale. En effet, sentiments et situations amoureuses sont comme des petites broderies qui s’entrelacent autour d’une finalité centrale : retrouver le scientifique et le libérer.

C’est un jeu d’équilibre entre la présentation des voleurs et la part de mystère qui plane sur eux. Entre poser les bases d’un univers tout en parsemant le texte de petites péripéties pour inviter le lecteur à continuer sa lecture. Entre la réalisation d’une mission et créer des liens profonds entre les personnages. Leigh Bardugo manie à la perfection ce balancement entre tension et développement ; elle donne ainsi du rythme à son histoire et offre un premier tome riche en action. Son univers, extrêmement bien construit, n’en reste pas moins complexe et il est difficile d’être à l’aise dans l’intrigue dès le départ. Un monde très large défile devant nos yeux avec ses règles, ses rivalités, ses frontières et ses peuples. Une deuxième lecture est presque nécessaire pour comprendre et apprécier pleinement l’histoire dans toute sa complexité. Peut-être qu’un glossaire ou qu’un chapitre sur les origines de ce monde et ses habitants auraient aidé. Mais accrochez-vous aux 100 premières pages et ne fuyez pas devant cette avalanche de noms, de lieux ou de visages car ces six voleurs méritent qu’on s’y intéresse. Une fois qu’on rattrape nos héros dans leur course pour sauver leur monde, on ne peut plus les lâcher.

Six of crows ou comment s’attacher à des voleurs, avides d’argent et de reconnaissance qui ne sont autres que des adolescents avec leurs failles qui cherchent à survivre et s’imposer dans un univers instable et violent.
 COUP DE COEUR




Gwendoline


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