2016

Cité 19

11:35

de Stéphane Michaka

TOME 1 VILLE NOIRE


« Que faisait le père de Faustine à minuit au sommet de la tour Saint-Jacques ? Et qui l'a précipité dans le vide ? Convoquée pour identifer le corps, Faustine ne reconnaît pas les mains de son père. Persuadée qu'il a été kidnappé par une secte mystérieuse, elle se lance sur la piste d'un inquiétant personnage. Elle suit l'homme dans une station de métro, trébuche, perd connaissance et se réveille... 150 ans plus tôt ! Pour Faustine, c'est le début d'une série d'aventures, aux confins du thriller, de la science-fiction et de l'Histoire. », Cité 19, édition Pocket Jeunesse

Mêler Histoire et science-fiction semble paradoxal et pourtant Stéphane Michaka relève ce défi dans Cité 19. Paris. XXI ème siècle. Faustine, passionnée d’Histoire et du XIXème siècle, est une jeune adolescente un peu pommée. Une mère absente. Un père aimant gardien au musée d’Orsay.  Elle se forge une carapace de voyou, pas très à l’aise avec son corps, elle cache toute féminité. Elle ne sait pas trop qui elle est. Se cherche. Fais des erreurs. Au moment où elle pense avoir repris son destin en main, tout s’effondre. La police lui annonce que son père a sauté d’une tour. Pourtant le corps à la morgue ne correspond pas à celui de son père. Elle décide de mener secrètement sa propre enquête et elle soupçonne rapidement l’organisation des Illuministes qui harcelaient son père en l’invitant à des soirées nocturnes étranges. Dans une course poursuite avec l’un des hommes de cette organisation mystérieuse, elle atterrit en plein Paris du XIX ème. Une allure de thriller qui se complexifie par la suite. Sans avoir le temps de crier garde, la science-fiction s’ajoute au récit. Cet élément inattendu chamboule l’histoire. L’enjeu n’est plus le même. Passé et présent se répondent, se confondent…

En quête d’une histoire sur le voyage dans le temps, j’ai été agréablement  surprise de découvrir un roman qui jongle entre thriller et science-fiction. Le tout dans un décor très vintage. L’action et l’originalité sont les points majeurs du roman ; et j’admets être impatiente de savoir comment cette histoire va se terminer.


J’ai eu un peu de mal avec les personnages au départ mais ensuite j’ai commencé à apprécier l’héroïne principale : Faustine. Son originalité et son côté androgyne interpellent. Elle se fond avec une immense facilité dans ce Paris de 1800. Un monde où elle a sa place. Où le bac n’est plus la priorité. De nouvelles aventures. De nouvelles rencontres. Qui sont parfois un peu précipitées, notamment celle avec Marion. Les meilleurs amis de Faustine, Morgane et Vikram sont les personnages qui m’ont le moins séduite, ils manquaient de sympathie, de sincérité pour ma part. Néanmoins leur présence dans le récit reste mineure. De nombreux portraits défilent, chacun avec une histoire, une position sociale, un enjeu ; cette grande diversité m’a plu. Tant de personnages que croisent Faustine dans son périple, et qui influencent ses actes. Des actes qui pourraient s’avérer subversif.

Par conséquent, Cité 19 plaira aux lecteurs appréciant l’Histoire et la science-fiction. Redécouvrez Paris, soyez surpris et suivez les péripéties d’une héroïne inédite ! 


chronique

Divergente (T2)

02:32

TOME 2

de Veronica Roth



« DIFFÉRENTE. DÉTERMINÉE. DANGEREUSE.  Abandonnant une ville à feu et à sang, Tris est en fuite.  Grâce à ses facultés de Divergente, elle a réussi à échapper au programme des Érudits qui a manipulé et lancé les soldats Audacieux à l'assaut des Altruistes. En trois jours, Tris a perdu sa faction, ses amis, ses parents. Pourtant, elle n'a pas le droit de baisser les bras. Elle seule peut se dresser face aux Érudits. Avec son frère Caleb et son petit ami Tobias, elle doit trouver des alliés parmi les autres factions, les Fraternels et les Sincères. Mais ceux-ci se montrent méfiants. Or les combats ont repris, et le temps presse... », Divergente T2, édition Nathan

Retrouver l’univers de Veronica Roth. Prendre les armes et fuir en compagnie de Tris et Tobias. Après avoir suivi leurs aventures à l’écran, il était temps de les vivre au fil des pages. Quand on termine le tome 1, la ville de Chicago est en feu, la panique règne, les factions sont meurtries suite à la manipulation des Erudits qui ont forcé les Audacieux a massacré une partie des Altruistes. Tris et Tobias parviennent à arrêter Jeanine, la leader des Erudits, avant que cette mission arrive à son terme. Néanmoins Jeanine toujours en vie, Tris et Tobias sont contraint de fuir. Dans ce second tome, nos héros et une poignée d’audacieux trouvent refuge chez les Fraternels. Très vite les images des récents évènements ressurgissent et les questions fusent. Pas le temps de souffler pour nos personnages qui vont voguer de factions en factions, vont se retrouver au repaire des sans-factions, jusqu’à risquer leur vie chez les Erudits. Derrière ce deuxième  tome se cache un secret, dangereusement gardé par Jeanine, qui chamboulera tous les habitants de Chicago et leur avenir. Ce volet promet des trahisons, de l’action, des désillusions. Les personnages sont mis à rude épreuve et notamment la relation entre Tris et Tobias. 

N’ayant vu que le film, j’ai redécouvert cette histoire. L’enjeu et la révélation finale restent les mêmes mais le déroulement est différent. J’ai beaucoup apprécié la manière dont a été traité les personnages, leur relation entre eux et leur psychologie. On en apprend davantage sur leur caractère. J’ai découvert une Tris plus fragile, détruite par la perte de ses parents, et par la mort de son ami Will.
Une des qualités du livre sont les personnages secondaires. Le film se contente de centraliser l’action sur les deux héros principaux : Tris et Tobias. Ce n’est pas le cas dans le roman.  De nombreux individus côtoient Tris et évoluent au fil de la narration.  Marlene. Uriah. Lynn. Shauna. Cara. Des noms qui vous sont inconnus si vous n’avez pas lu le livre. Et pourtant ils tiennent une place plus ou moins importante dans le quotidien de Tris.

L’action s’enchaîne très rapidement. On ne s’ennuie pas durant sa lecture, même si l’instabilité émotionnelle de Tris peut parfois créer des longueurs. L’écriture de Veronica Roth reste simple et directe ; la narration est fragmentée par de nombreux dialogues. Elle accompagne l’action, sans la ralentir. Je regrette de n’avoir pas vu adapté au cinéma certaines scènes.  Si comme moi, vous avez vu le film, attendez-vous à redécouvrir cette histoire et laisser votre imagination vous donner une autre vision des aventures de Tris. C’est un récit beaucoup plus centré sur le combat intérieur de Tris, ses visites dans les différentes factions et la relation qu’elle tisse avec les autres jeunes insurgés. C’est une héroïne secouée par les doutes et le manque de confiance en elle, qui doit se battre pour retrouver la paix avec elle-même, avec ses proches en vue de délivrer son peuple.  



En conclusion, Divergente séduira les fervents lecteurs de dystopie en quête d’une histoire pleine de rebondissement, où l’héroïne doit faire face à ses actes, affronter ses peurs, sa culpabilité pour combattre les Erudits prêt à tout pour détruire les divergents ! 

Gwendoline

chronique

D'après une Histoire Vraie

12:23

de Delphine de Vigan


« Tu sais parfois, je me demande s’il n’y a pas quelqu’un qui prend possession de toi. », D’après une Histoire Vraie, édition JC Lattès

Premier roman de Delphine de Vigan que je découvre. Première découverte. Première surprise. En commençant ce livre, j’avais l’impression que quelque chose de gros se cachait derrière histoire et je ne suis pas trompée. Dénouement inattendu malgré les scénarios que j’avais tissé dans mon esprit. Très bon thriller psychologique, que je vous conseille fortement.

J’en dirai peu. Si avec seulement ces quelques lignes le récit vous tente, alors ne lisez pas la suite et partez dans l’inconnu découvrir « D’après une histoire vraie », vous n’en serez que plus étonnés.

C’est un récit ingénieusement construit et produit. Tout s’ouvre avec un point de vue interne, une narratrice que l’on associe rapidement à l’auteur en elle-même. Cette femme veut s’expliquer. Expliquer cette page blanche qui l’a hanté pendant 2 ans. Une raison : L. , cette femme envoûtante et déstabilisante qu’elle rencontre lors d’une soirée. Son quotidien entouré de ses enfants, ses amies, et son compagnon se perturbe par pigments.  La narratrice nous raconte en détails ces deux années. Certes cet attrait du détail et de la narration peut parfois ralentir le récit et l’action, néanmoins ce sont ces « effets du réel » qui font le succès de ce récit. Le pouvoir de la littérature et des mots. Un jeu délicat entre la réalité et la fiction. On peut rapidement croire à un témoignage si on ne se rattache pas à la mention « roman » en couverture. Tout au long de ma lecture, je gardais en tête ce mot jusqu’à la révélation finale.

C’est un roman sur la manipulation. Suite aux indices semés dans le récit, le lecteur ne doute pas de la manipulation dont est soumise la narratrice mais inconsciemment il baisse sa garde et il finit par devenir l’être manipulé. L’auteur dévoile sa force lors du dénouement et montre son art de persuasion et de tromper.

D’après une Histoire Vraie est un roman dans lequel on se plonge les yeux fermés, ne sachant comment on va ressortir de cette lecture. Attendez-vous à confondre la fiction au réel, à être surpris par la dimension psychologique de ce livre ! 

COUP DE COEUR
Gwendoline

avant toi

Avant Toi

01:59

de Jojo Moyes


« Quand Lou apprend que le bar où elle est serveuse depuis des années met la clé sous la porte, c'est la panique. En pleine crise, dans ce trou paumé de l'angleterre, elle se démène pour dégotter un job qui lui permettra d'apporter à sa famille le soutien financier nécessaire. On lui propose un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. C'est alors que la jeune femme découvre Will, un jeune tétraplégique qui rêve de mettre fin à ses jours. Lou n'a que quelques mois pour le faire changer d'avis. », Avant Toi, aux éditions Milady

Avant Toi. L’histoire de deux vies. Deux vies différentes mais qui vont se croiser. L’une menait une vie d’instant et d’aventure jusqu’à ce qu’un tragique tour du destin le paralysa.  Ses membres s’immobilisèrent, sa joie de vivre disparut. L’autre se contentait d’une vie simple et modeste dans une petite ville d’Angleterre entourée de sa famille, de son petit ami, occupée par son job de serveuse jusqu’à ce qu’on ferme boutique. On cherchait une aide-soignante pour Will. Louisa cherchait un nouveau travail pour subvenir aux besoins de sa famille. Pendant six mois ils devront se supporter. Chacun réapprendra à l’autre à vivre. Ces six mois s’annonceront riches en émotions et en leçons de vie. Une histoire qui marquera nos personnages, et, nous, lecteurs, nous ne sortirons pas indemnes de ce roman.

Ce récit nous est compté principalement par Louisa, mais il arrive que d’autres protagonistes nous confient leurs sentiments ce qui nous permet de comprendre et d’apprécier davantage ces personnages secondaires. Louisa est une femme de vingt-six ans, chaleureuse, optimiste et un brin délurée –notamment lorsqu’on s’intéresse à son style vestimentaire ; elle craque pour les chaussettes à rayures- . Elle apprécie sa vie telle qu’elle est, elle n’a jamais rien connu au-delà de sa vie natale et de sa famille, chez qui elle passe beaucoup de temps étant donné que son petit ami n’a pas encore daigné l’accueillir dans son appartement. Elle vit donc dans un cercle familial inédit où parents, enfants, grands-parents et petits enfants vivent ensembles. Louisa est un personnage très attachant, elle est un peu maladroite mais prête à tout pour ceux qu’elle aime.

Puis, nous avons Will. Un trentenaire qui a totalement perdu goût la vie après son accident. Il est terriblement malheureux et affecté depuis qu’il est devenu tétraplégique.  Il déteste cette dépendance constante qu’il doit à autrui. C’est un oiseau aux ailes coupées qui a été contraint de renoncer à sa liberté pour retourner au nid familial. Néanmoins, on ne peut que constater le courage de Will qui est un homme courageux qui cherche désespérément à reprendre le contrôle de sa vie.

Les premières rencontres entre Will et Louisa  n’annoncent rien d’encourageant, et pourtant on ne veut pas quitter ces deux personnages qui s’apprivoisent au fil des pages : réapprendre à vivre est un chemin tortueux où se mêle peine, échec, joie, victoire mais c’est surtout la découverte de l’autre. Les personnages de Jojo Meyes sont beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît : derrière ces êtres d’apparence généralisés – le tétraplégique ronchon et déprimé et l’optimiste extravagante- se cachent des blessures enfouies.


Ce roman dégage une certaine réalité. Derrière cette romance se cache une profonde morale pas toujours facile à accepter (QUE JE NE CONSEILLE DE LIRE QUE SI VOUS AVEZ LU LE LIVRE) : on ne peut pas sauver quelqu’un qui ne veut pas l’être.

Je n’ai pu qu’être émue et comblée par cette lecture. Je ne voulais plus lâcher ce roman, on s’implique pleinement dans l’histoire et on a envie d’aider ces personnages. Le cÅ“ur se serre à la lecture des dernières pages. C’est une romance réellement émouvante qui dépasse le simple thème de la maladie. Quand on ferme ce livre, on réalise qu’on est face à un hymne à la liberté et une illustration de la notion de carpe diem, c’est-à-dire profiter de l’instant présent, prendre des risques, affronter l’inconnu et découvrir le monde.

Par conséquent, Avant Toi, est un roman bouleversant, une romance émouvante et touchante, un récit teinté de réalisme !

J’ai intérêt à préparer mes mouchoirs le 22 juin, jour de la sortie au cinéma du film.

COUP DE COEUR
Gwendoline

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