2017

Inséparables

10:19

de Sarah Crossan


« Grace et Tippi sont deux soeurs siamoises qui entrent pour la première fois au lycée. Elles se soutiennent face aux regards des autres. Lorsque Grace tombe amoureuse, c'est tout son monde qui vacille. », Inséparables, édition Rageot

On connaît tous cette histoire de Platon : lors d’un banquet où les verres de vins débordent, où les mots roulent sur la langue, Aristophane dévoile un mythe énigmatique. Avant, l’Homme vivait constamment attaché, relié à un autre : il formait un être démultiplié doté d’une si grande vigueur qu’il effrayait les Dieux. Zeus scinda cet être en deux et chaque moitié, anéantie par cette punition, errait à la recherche de sa partie manquante. Un mythe, une conception de l’amour : l’âme sÅ“ur. Une « Ã¢me sÅ“ur ». SÅ“ur.

 Deux sÅ“urs dans un corps. Des sÅ“urs unies par la chair, le sang et  les os. Deux âmes qui s’entremêlent, dansent ensembles et tiennent dans leurs mains cet amour, cette affection inédite avec sa jumelle. Symbiose fraternelle, symbiose dans la peau. « Ma sÅ“ur me colle à la peau ». Littéralement. Grace et Tippi, deux sÅ“urs, deux entités distinctes glissées dans un corps. Elles se partagent un buste et deux jambes. Être différente. Être une bête de foire. Déclencher stupeur et dégoût. Des réactions devenues banales ; hocher les épaules, éclater de rire et continuer à avancer. C’est leur quotidien. Affronter des élèves préoccupés par l’unique bouton qui pousse au milieu de leur figure, c’est tout nouveau. Nouveaux visages. Nouvelles expériences. Mains liées, elles passent pour la première fois les grilles du lycée.

Inséparables, un roman intense et résonnant, illustrant avec simplicité et justesse la vie des jumeaux siamois et son rapport à l’autre, à son corps et à ses émotions.  Sous le regard de Grace, le lecteur se greffe à ces deux sÅ“urs et découvre les particularités que cette gémellité inédite induit. Attachée à sa sÅ“ur. Penser à soi et à l’autre. Une intimité collective. Le même air, le même sang qui circulent dans leur corps ; elles peuvent presque sentir leurs cÅ“urs respectifs taper à l’unisson. Deux émotions : étouffement et réconfort. Jamais seule. Toujours deux.

Jusqu’à ce que le texte, les mots traduits par Clémentine Beauvais, aident à reprendre notre respiration. Pour nous lecteur et pour ses personnages. C’est léger, fracturé, poétique. Construire le récit à la manière de vers libres est très ingénieux : des jeunes filles emprisonnées dans un corps pour deux et des mots qui se libèrent, qui se détachent, font voir l’espace dans le texte. Un point de vue interne : Grace, elle seule, sa parole, son individualité, son espace. Une mise en page épurée, miroir d’une fracture symbolique qui se dévoile lors des dernières pages. Et ramène au début du livre, à sa couverture, à son titre « Inséparables ». Cette construction littéraire m’a marquée tout en amenant un air de poésie à cette histoire. Pour moi, il y a un très beau travail de traduction de la part de Clémentine Beauvais  –je n’ai malheureusement pas lu le texte original mais il serait intéressant de comparer pour voir si la dimension littéraire reste la même-.

Des sÅ“urs siamoises, oui ; adolescentes, aussi. Ici pas de récit plaintif centré sur leur gémellité. Leur corps ne répond peut être pas aux codes de la normalité pour la société, elles n’en restent pas moins deux adolescentes des plus normales : vivre, s’amuser, se remplir la tête et les veines d’expériences. Sentiments amoureux peut être bien mais romance sûrement pas. C’est un roman sur l’amour indéfectible et indescriptible qui lie ces deux sÅ“urs attachées l’une à l’autre. Leur cadre familial n’est oublié. Pas idéalisé ni dramatisé. C’est une famille avec ses caractères, ses problèmes, ses disputes, ses joies. J’ai apprécié les différents arrêts sur image sur les membres de cette famille, attachants et presque aussi complexes que Tippi et Grace (une petite sÅ“ur danseuse, affectée par l’attention que prennent ces sÅ“urs extraordinaires, un papa désarmé et résigné noyant ses soucis chaque nuit ; et d’autres que je préfère taire pour que vous les découvriez par vous-même).

Inséparables depuis toujours, dans leur chair et leur vie. A deux dans un corps. Et dans le cÅ“ur de l’une, l’autre n’est jamais loin. Le destin les a liées l’une à l’autre, l’amour a réuni les deux âmes de ces sÅ“urs ! 
★    
Gwendoline

2017

A Monster Calls

10:44

de Patrick Ness


« The monster showed up just after midnight. As they do. But it isn’t the monster Conor's been expecting. He's been expecting the one from his nightmare, the one he's had nearly every night since his mother started her treatments, the one with the darkness and the wind and the screaming... This monster is something different. Something ancient, something wild. And it wants the most dangerous thing of all from Conor. It wants the truth. » A Monster Calls, édition Walker Books et illustration de Jim Kay

Le soleil se couche derrière les collines. La nuit tombe. Le vent se lève. L’horloge sonne minuit et Conor s’agite dans son sommeil. Minuit sept. Le monstre est de retour. Un arbre terrifiant et ancestral qui joue des mots et des éléments à la recherche d’une chose : la vérité. Une vérité qui doit venir de la bouche de Conor. Tous les soirs, ce même cauchemar lacère Conor dans ses bras.  Ses nuits d’angoisse ont débuté depuis sa mère a commencé ses traitements contre le cancer, une maladie qui a complètement fracturé son quotidien. Sa mère dort toujours quand il part à l’école, pour le dîner il sait qu’il aura droit à un simple plat surgelé mais il reste certain que sa maman va guérir. Alors qu’importe qu’un monstre le menace de l’engloutir, qu’importe qu’il rentre de classe avec des bleues sur le corps, qu’importe que sa grand-mère snob et son père expatrié aux Etat Unis refassent surface, la guérison de sa maman arrivera et il retrouvera la vie qu’il a perdue. Une vie à deux. Lui et sa mère contre le monde.

Faire appel au fantastique pour s’échapper de la réalité. Garder les yeux fermés pour ne pas voir la vérité. Se noyer dans l’espoir face à la maladie. Comment survivre, continuer à avancer quand notre monde s’effondre ? Quand la vie devient un cauchemar, une lutte permanente ? Combattre la maladie. Combattre les autres. Accepter la maladie. Accepter le regard des autres. Vivre avec la maladie. Vivre après la maladie. Quelques minutes après minuit est un roman bouleversant sur la maladie et le chaos qu’elle génère dans une famille ; le cancer se repend au cÅ“ur d’un foyer et noircit la vie du malade et de ses proches. Tout est gris. Tout est injuste. Tout fait mal. Un magnifique roman métaphorique et initiatique sur la souffrance de l’enfant et son rapport à la maladie.

Les visites du monstre sont ponctuées par le récit de trois contes. Trois contes, loin des histoires de fées, qui floutent les frontières du Bien et du Mal : n’y-a-t-il que bon ou méchant ? La vérité n’est pas si évidente, limpide et éclatante. S’interroger. Sur l’humain. Le monde. Et leur complexité. Conor d’abord renfermé et imperméable à toute conversation avec le monstre, les autres et même ses proches, voit son amure se fissurer. Douleur. Culpabilité. Le jeune garçon va difficilement poser des mots sur ce qui l’étouffe : être humain et éprouver des milliers d’émotions contradictoires.  Les illustrations de Jim Kay sont à l’image de ce drame familial : peur, angoisse, souffrance sont représentées par des dessins sombres, chaotiques, profonds.

A Monster Calls, un chef d’Å“uvre de littérature jeunesse poétique et saisissante : un récit lumineux débordant d’amour et d’espoir sur la maladie, la mort, le chagrin ! 

 COUP DE COEUR
Gwendoline

2017

Lait et Miel

11:27

de Rupi Kaur


« Construit autour de courts poèmes en prose, "Lait et Miel" parle de survie. De l'expérience de la violence, des abus sexuels, de l'amour, de la perte et de la féminité. Le recueil comprend quatre chapitres, et chacun obéit à une motivation différente, traite une souffrance différente, guérit une peine différente. "Lait et Miel" convie les lecteurs à un voyage à travers les moments les plus amers de l'existence, mais y trouve de la douceur, parce qu'il y a de la douceur partout si l'on sait regarder. » Lait et Miel, édition Charleston

Lait et Miel. Un recueil de poésie contemporaine. Ecrit par Rupi Kaur, une jeune canadienne d’origine indienne. Sur le papier, Rupi Kaur livre son histoire personnelle, elle se libère et se soigne par les vers. Mais pas seulement. Sa poésie peint les émotions et les expériences d’une femme, de la femme en général. Sa place dans le cadre familial, au sein  d’une société patriarcale où le leitmotiv est souvent « sois belle et tais toi » ; ou quand on préfère dire à une femme qu’elle est belle avant de saluer son intelligence ou son courage. Cette Å“uvre dévoile la femme et son intimité, ses élans amoureux, sa sexualité, son rapport au corps, sa beauté : de nombreux champs, chantés et questionnés par Rupi. Les poèmes sont rassemblés quatre sections comme un voyage, l’ascension d’une femme et son évolution émotionnelle : souffrir, aimer, rompre et guérir. « Souffrir » ouvre le récit poétique avec une grande intensité : les mots frappent, ils dessinent des images dures et terriblement bouleversantes. Douleur, noirceur, abus sexuel, invisibilité de la mère et l’enfant. Les dessins qui lient cette prose font écho à au vide, au traumatisme violent qui s’est installé chez la fillette qu’elle était. « Aimer » illustre l’éclosion des sentiments amoureux, la narratrice parle de cet homme à qui elle a donné son être, son cÅ“ur et son corps. Un amour qui s’enflamme, un amour passionnel mais toxique : « soit il [l’] éclaire / soit il [la] fait souffrir pendant des jours » (p67).  « Rompre » parle de la rupture et des milliers d’émotions qui traversent la femme : douleur, peine, colère, amertume, solitude. Perdre l’autre pour mieux se retrouver avec soi-même : « je ne suis pas partie parce que /  j’ai cessé de t’aimer / je suis partie parce que / plus je restais moins / je m’aimais » (p95). Puis vient « Guérir » : la femme blessée devient la femme guérisseuse. Une dernière étape aux airs de développement personnel où Rupi panse les blessures de ses lecteurs et enroule autour de ses vers des branches positives : déculpabiliser, accepter sa souffrance, se reconcentrer sur soi, s’aimer et apprivoiser paisiblement sa solitude et son corps. Elle s’applique à briser les critères de beauté définis par notre société : elle illumine le corps féminin, un corps avec ses attributs naturels (poils, vergeture).

Cher Lait et Miel, la douceur de ton miel m’a charmée, cependant ton lait a caillé. Un petit jeu de mots pour dire que la poésie de Rupi Kaur m’a laissée « mi-lait mi-miel ». Promis j’arrête. Je crois que c’est l’une des premières Å“uvres de poésie contemporaine que je lis et après avoir tourné deux fois les pages de cette Å“uvre, j’en viens au même résultat : j’ai aimé tout en étant déçue.

Déjà le squelette de ce recueil est déroutant : on sent qu’il y a le désir de construire un récit qui suit une continuité et qui avance vers une finalité : un sérénité de l’être avec ses émotions et qui il est. Pourtant j’ai ressenti un décalage entre les trois premières sections du livre qui ressemblent plus à des  « Ã©clats d’émotions sincères » et la dernière étape « guérir » qui se transforme en récit de développement personnel et féministe. Je n’ai rien de mal avec ça au contraire : Rupi Kaur fait un joli plaidoyer sur l’égalité homme-femme en reprenant les racines de son prénom ou dresse une image forte et bienveillante de la femme. Le problème est que ces messages ne collent pas vraiment avec les textes précédents où la narratrice est ballottée par ses émotion : son regard est plus subjectif –moins universel/général que dans « guérir »- et donc plus humain (par exemple l’étape « rompre » place la narratrice dans une aigreur face à la femme qui a pris sa place : une réaction naturelle mais loin de l’accent féministe montré dans la dernière partie du recueil). Est-ce qu’il faut alors voir « guérir » comme la preuve d’une évolution de la narratrice sur sa vision du monde – son aigreur envers l’autre femme dans « rompre » se métamorphose en solidarité féminine dans « guérir » - ? Je l’ignore.

La plus grande particularité de cette poésie reste son écriture. La brièveté de nombreux poèmes, le style très épuré étonnent comme ils font l’originalité de Lait et Miel.  Son écriture se veut directe et touchante –des mots qui piquent nos émotions comme des aiguilles : une sensation vive et instantanée-. Cette pratique me paraît aussi associée au passé et au présent créatif de Rupi Kaur qui a commencé par publier ses dessins et ses poèmes de manière singulière et désordonnée sur Instagram.  De plus, le silence et les dessins complètent la prose : derrière les vers se cachent du blanc, un trait, une douceur silencieuse. Par exemple de dessins dans « Rompre » symbolisent une perte, une incomplétude et une scission de l’être. Je retiens une belle image liée à la peau de serpent pour illustrer le processus de l’oubli et de la reconstruction : « tu es peau de serpent / et je continue de me dépouiller de toi (…) » (p119). En résumé, dans cet art minimal d’écriture, il y a un travail de poésie : on retrouve des anaphores, des comparaisons –de jolies associations sur l’art d’aimer avec la peinture ou la ville- et des jeux de répétitions. L’énonciation variable est intéressante : le « je » de la confession et en plus du « tu » adressé au lecteur tiennent également la main à un autre « tu ». La voix douce et forte de la Rupi guérie s’adresse à la Rupi effondrée après sa rupture, elle fait tomber le rideau des illusions : « (…) tu donnes et tu donnes / jusqu’à ce qu’ils extirpent tout de toi (…) » (p106). Je retiens de très jolis poèmes, des vers percutants et d’un autre côté, d’autres textes ne m’ont pas du tout ému : trop exagérés, trop niais, trop semblables à des phrases à coller sur son journal intime – comme « tu m’as touchée / sans même / me toucher » (p64)-.

Lait et Miel est un recueil poétique étrangement doux à lire comme difficile à aimer. Il m’a été impossible de vous en parler sans me scinder en deux hémisphères contraires : ses mots m’ont frappé de douceur comme ils m’ont fait lever les yeux au ciel.

Gwendoline

2017

Neverland

07:55

de Timothée de Fombelle


« Neverland est l’histoire d’un voyage au pays perdu de l’enfance, celui que nous portons tous en nous. À la fois livre d’aventure et livre-mémoire, il ressuscite nos souvenirs enfouis. », Neverland, édition L’Iconoclaste

La deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin : Neverland. Le pays imaginaire où Peter Pan et tous les gamins perdus ne grandissent jamais. L’enfance, cette douce contrée que l’on quitte tous un jour, sans trop savoir quand, ni comment. Quand passe-t-on la frontière du monde adulte ? Quand l’enfant qui sommeille en nous se fait de plus en plus petit ? S’est-il réellement évaporé ou se cache-t-il malicieusement en nous comme l’ombre de Peter Pan qui marche joyeusement dans ses pas et disparaît dès qu’il la cherche ? Des questions qui résonnent dans mon oreille après avoir fermé le premier roman pour adultes de Timothée de Fombelle. On le connaît pour ses romans jeunesses à succès comme Vango ou le Livre de Perle, des Å“uvres ancrées dans un imaginaire profond et onirique où se mêle toujours un rapport particulier avec le temps. Le temps qui s’écoule, l’enfant qui grandit, qui s’oublie. Neverland ré-ouvre ce carnet de l’enfance que de nombreux adultes ont abandonné dans un tiroir. Sortir l’enfance du tiroir. Remonter le fleuve de ses souvenirs enfantins à contrecourant pour y trouver sa source. Telle est la quête du narrateur de ce récit. Un voyage fantastique et métaphorique vers le pays de l’enfance. Les souvenirs tombent sur le papier, quelques instants d’un passé oublié s’accrochent à cette canne à pêche plongée dans la mare à mémoire. Tout se lie, se déroule, s’embobine vers un chemin brumeux. Est-ce que l’enfance l’attend au bout du chemin ?

L’écriture de Timothée de Fombelle est aussi ingénieuse et vagabonde que je l’imaginais. Cette introspection vers une notion aussi abstraite et impénétrable qu’est l’enfance se transforme en une épopée vers une terre inconnue. Sans carte, ni boussole, le narrateur s’arme de ses souvenirs, ses objets anciens, ses carnets oubliés dans des cartons. A chaque étape s’inscrit un possible évènement déclencheur de cette migration vers le sol adulte. A chaque étape, le narrateur se glisse dans la peau de l’enfant qu’il était : enfant et adulte se croisent, se regardent, se comparent. Il y a une dichotomie constante entre la quête d’un adulte vers son passé et la fuite de l’enfant qu’il était et qui vit par instants présents.

Le lecteur n’échappe pas lui aussi à son lot de réminiscence.  On se surprend à chercher dans notre petite boîte mémoire, à tirer ce fil qui nous mène à notre premier souvenir, à notre première rupture avec l’enfance (je me souviens des larmes que m’a arraché la fameuse révélation du père noël). Certaines anecdotes communes embaument ces souvenirs d’un halo de douceur : faire semblant de dormir juste pour être bordé par nos parents ou les périples imprévus, en famille, pendant les jours de classe.

Neverland : un récit intime, un récit poétique, un récit énigmatique, aussi magique et abstrait que l’esprit d’un enfant ! 

Gwendoline

2017

Les recommandations de l'automne

00:04

         ou comment passer un bon Hallowctober quand on veut frissonner mais pas trop non plus . . .    




                                                                                         H O C U S   P O C U S 

Une comédie familiale parfaite pour Halloween : 3 vilaines sorcières, des sortilèges en tout genre, un chaudron bouillonnant, un chat noir bavard et des enfants qui réveillent un mauvais sort. Trois sorcières à l'heure de leur mort prononcent une malédiction : une âme vierge les ramènera Ã  la vie. Des siècles plus tard, la ville est toujours hantée par l'histoire de ces trois sorcières. Max, un jeune garçon qui ne croit pas à ce folklore, se retrouve embarqué le 31 octobre avec une camarade classe dans l'ancienne cabane des sorcières et il va réveiller un grimoire maudit. Les 3 sÅ“urs sorcières sont de retour et espèrent jouir enfin d'une beauté éternelle en avalant toutes les âmes des jeunes enfants.

                         K I K I   L A   P E T I T E   S O R C I E R E 
Un chef d'oeuvre d'animation qui retrace le périple de Kiki, une jeune sorcière qui doit faire ses preuves dans le monde et débuter sa formation en sorcellerie. Elle pose ses valises dans une jolie ville en bord de mer et se fait embaucher dans une boulangerie en tant que livreuse à domicile. Accompagnée de son petit chat, elle fait de nombreuses rencontres, des amitiés se lient et notre Kiki grandit. Un film d'apprentissage, doux et magique avec un visuel à couper le souffle. Enfant, je l'ai regardé des milliers de fois et je crois que pour cet automne, Kiki va être le premier film de cette liste que je vais visionner. 


                                M A L E F I Q U E 
Quand Disney passe du côté des méchants. Maléfique est l'un des films des Disney que je trouve le plus intéressant : les scénaristes ont décidé de dépoussiérer l'image du méchant en choisissant Maléfique comme héroïne de ce film, cette femme effrayante qui promet un destin malheureux à la douce Aurore. L'histoire de ce conte se réécrit, le passé de Maléfique se révèle et une humanité se dévoile derrière ce personnage, que Angelina Jolie façonne avec charisme et de l’élégance. 


P S Y C H O S E 
Halloween c'est l'occasion de découvrir des classiques du cinéma et pourquoi pas avoir quelques frissons en bonus ? Psychose, on a tous déjà entendu parler de ce film pour sa musique, sa scène de douche ou son héros : Norman Bates. Marion Crane est une secrétaire lassée par son quotidien morose, alors quand l'occasion se présente, elle vole l'argent de son patron et prend la route. A cause du mauvais temps, elle est contrainte de s'arrêter dans un motel miteux : Bates Motel. Norman Bates, le gérant de ce motel, est un homme timide et mystérieux qui, une fois la nuit tombée, déchire le masque des apparences. Je vois que les personnes qui n'aiment pas les films d'horreurs s'enfuient à toutes jambes : pas de panique ! Psychose est un film psychologique à suspens. L'ambiance est stressante, palpitante mais pas de quoi rester caché derrière un coussin tout le long du film (croyez-moi, je suis une vraie trouillarde!). Par contre, il se pourrait que vous soyez moins serein la prochaine fois que vous prendrez une douche ! chut.

                                            E D W A R D   A U X   M A I N S   D' A R G E N T
Edward aux mains d'argent est un être fabriqué de toute pièce : il a un cerveau pour penser et créer, un coeur pour éprouver des sentiments mais son créateur est mort avant de lui faire ses mains. Alors tant bien que mal, Edward s'est débrouillé pour se les confectionner. Enfermé dans le château de son maître, il comble sa solitude en créant, sculptant tout ce qui l'entoure. Une rencontre inattendue le fait sortir de sa tour d'ivoire à la rencontre des habitants de la ville. A l'univers de Tim Burton, se mêle une histoire de coeur, une histoire sur la différence et son acceptation au sein de la société. Un film touchant sur un être jugé parce-qu'il avait des ciseaux à la place des doigts. 

                                                           S T R A N G E R   T H I N G S  
Direction les années 80, dans une petite ville au fin fond des Etats-Unis.Une ville sans histoire jusqu'à la disparition d'un jeune garçon. Une bande de gamin se lance à sa recherche et font la rencontre d'une jeune fille étrange. Au coeur d'une double enquête -menée d'un côté par les enfants et de l'autre par les adultes- s'ajoute une atmosphère mystérieuse, inquiétante, paranormale. Une série à suivre de tout urgence si vous voulez savoir ce qui se cache derrière ces choses étranges. D'ailleurs, la sortie de la saison 2 est imminente ! 


S H E R L O C K : T H E   A B O M I N A B L E   B R I D E 
"Élémentaire mon cher Watson ?" Les fans de Sherlock Homes n'ont pas pu passer à côté de la série de la bbc Sherlock avec Benedict Cumberbatch et Martin Freeman. Je suis complètement amoureuse de cette série, de ces enquêtes à nous retourner la tête, de ces acteurs qui interprètent Ã  la perfection ce couple mythique du détective Sherlock et du médecin Watson (oui! quand j'aime beaucoup je vous le dis et sans modération!). Il m'était donc évident de placer dans cette liste The Abominable Bride, un épisode spécial, inséré entre deux saisons. Les scénaristes ancrent cette fois nos héros dans l'époque victorienne pour résoudre une nouvelle enquête : une mariée se suicide et revient d'entre les morts pour assassiner les hommes qu'elle traque. Une enquête qui s'inscrit dans un univers gothique et frissonnant avec des thématiques pas si éloignées de notre XXIème siècle. Alors oserez-vous passer la nuit dans un château hanté avec Sherlock Holmes ? 

                               R E L E A S E    T H E     H O U N D S 
Qui a dit que le frisson n'était pas aussi à la télévision ?  Release the hounds est une émission de télévision anglo-saxonne qui promet d'effrayer ses participants et les spectateurs derrière leurs écrans. Le concept est simple : récupérer des clés à chaque épreuve (oui un peu comme fort boyard) pour gagner de la distance et creuser un écart avec la meute de chiens qui cherche à vous arrêter dans votre course vers le gain. Pour remporter plusieurs milliers de livres, les candidats sont prêts à nous faire vivre quelques frayeurs.
                        b a n d e   a n n o n c e  d e  l ' é m i s s i o n


         L E   C E R C L E   D E S   P O E T E S   D I S P A R U S 
Si pour toi l'automne ne rime pas du tout avec Halloween, peur et nuit de frissons alors rejoins Le cercle des poètes disparus. Entre douceur et poésie, les arbres se dénudent de leurs feuilles. Une nouvelle année à la prestigieuse académie Welton et un nouveau professeur, Mr Keating, qui chamboule les règles établies à coups de mots et de philosophie. Carpe diem. Penser par soi-même. Un petit groupe de copains influencés par les paroles de Mr Keating créent en secret le cercle des poètes disparus. Un film (et aussi un roman) d'amitié, de poésie, de liberté : aussi doux et fort que cette brise d'automne qui nous balaye le visage et brouille nos yeux de larmes. 



Well, well, est-ce que cela vous surprend vraiment que je place Taylor Swift dans cette sélection ? Même si je suis un petit peu trop fan, que je n'ai pas pu m'empêcher de parler d'un album de Taylor, j'ai de bonnes raisons (c'est promis!). Red est l'album à écouter en automne. Et pas juste parce que plusieurs paroles renvoient à cette saison : "Loving him is like trying to change your mind/ Once you're already flying through the free fall / Like the colours in autumn, so bright just before they lose it all" (Red). Red est un peu un album de transition entre la country et la pop : on retrouve à la fois des sonorités fortes et punchy et d'autres plus douces et mélancoliques. A 16 ans, pour moi, l'album se résumait à I knew you were a trouble, We are never ever getting back together et 22. Je n'écoutais pas le texte. A l'époque j'ai raté une grosse part de l'album et de ce qu'il renferme, car plus que dans les précédents disques, les paroles sont presque plus importantes que la musique elle-même par leur sens et leur richesse. Les textes et les compositions de Taylor renferment quelque chose de plus mâture, intime ; de plus poétique. Et non, toutes les chansons ne parlent pas que de relations amoureuses : il est aussi question d'émotions, de changements ou de célébrité (The lucky one). Je vous conseille fortement d'écouter State of Grace et surtout All too well, un petit plaisir pour les oreilles! En bonus, l'album contient deux duos avec Ed Sheeran (forcément j'adooore) et Gary Lightbody, le chanteur de Snow Patrol. Peut-être que cet automne, comme moi, vous tomberez Red-dingue de Red !

En attendant je vous laisse avec ma playlist de l'automne, mijotée sur spotify : 


Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un très bon automne chers lecteurs. J'espère que ces recommandations vous mèneront dans les pages de bons livres, vous promettront de bonnes matinées douillettes devant la télévision ou vous feront vivre de belles rêveries musicales. Je m'en vais en vous laissant un dernier conseil : un chocolat chaud ou un thé bien chaud avec une part de carrot cake ou de flan à la citrouille pour un automne réussi jusqu'au bout des lèvres. Bon automne ! 

Gwendoline

2017

Mon petit coeur imbécile

09:46

de Xavier-Laurent Petit


« Toudoum… Toudoum… Chaque matin, Sisanda commence par compter les battements de son coeur et le nombre de jours qu’elle a vécus depuis sa naissance. Puis, elle regarde sa mère se glisser hors de la case pour aller courir dans les collines : Maswala, sa Mamantilope, cavale pour le plaisir pendant des heures, pieds nus, là où même les bergers ne vont pas avec leurs troupeaux. Sisanda, elle, ne peut pas courir. Ni sauter, ni jouer avec les autres, ni rien, à cause de son petit coeur imbécile et de sa maladie idiote. Le médecin lui a dit qu’elle avait beaucoup de chance d’être encore en vie. Vraiment beaucoup. Ici, il ne peut rien faire, il faudrait opérer Sisanda dans un hôpital spécialisé à l’étranger. Et ça coûte cher… Un million de kels ! », Mon petit cÅ“ur imbécile, édition l’Ecole des Loisirs

Le jour se lève. Toudoum. Toudoum. Toudoum. Le cÅ“ur de Sisanda bat toujours. Comme tous les jours, elle compte sagement chacun de ses battements. Les chiffres, elle est les connaît bien. A cause de son « petit cÅ“ur imbécile » elle  compte, compte et recompte. Son petit cÅ“ur bat depuis trois mille quatre cent dix-huit jours, neuf ans quatre mois et neuf jours pour être plus simple. Un miracle ; chaque jour est une victoire. Mais sa malformation cardiaque la contraint à une immobilité constante : marcher, rire, se mettre en colère ou faire un effort pourrait la tuer. Il lui faudrait un cÅ“ur tout neuf, un cÅ“ur qui se trouve à des milliers de kilomètres loin de son petit village africain. Trop loin et surtout trop cher pour sa famille. Tap Tap Tap. Les pieds de Maswala galopent dans les collines. Cette « Mamantilope » -aussi agile et rapide qu’une antilope- vit en courant. Elle court pendant des heures, pieds nus, sans s’arrêter : courir contre l’attente, contre l’immobilité de sa fille, contre cette maladie injuste qui tue son enfant. Un article de journal glisse entre ses doigts, une opportunité de sauver la vie de Sisanda : un marathon et une récompense à plusieurs chiffres ! Maswala court pendant que sa fille s’essouffle, sera-t-elle assez rapide ?

Comment garder son souffle en lisant Mon petit cÅ“ur imbécile, j’ai eu souvent l’impression que mon cÅ“ur aller lâcher avant d’arriver à la dernière page. Ce roman jeunesse est un réservoir à émotion : enfant comme parent, on est émus par le lien indéfectible qui lie Sisanda à sa mère, on s’attache à Sisanda : cette petite fille intelligente et courageuse, bien consciente de sa maladie du haut de ses neuf ans. Le décor de ce récit se plante loin de nos repères occidentaux et aiguise notre perception du monde : un petit village en Afrique, au milieu d’un paysage aride et poussiéreux, une petite école, un troupeau de chèvres, des incantations ancestrales et un hôpital à des kilomètres en voiture qui menace de s’effondrer. Un roman plein de courage qui m’a donné envie de sourire, pleurer, courir et même hurler de toutes mes forces le nom de cette maman antilope en pleine course vers la ligne d’arrivée !

Toudoum Toudoum, Mon petit cÅ“ur imbécile pourrait vous essouffler, accélérez votre rythme cardiaque mais promis vous franchirez la ligne d’arrivée, enchantés ! 

 COUP DE COEUR
Gwendoline

2017

Jamais assez maigre : journal d'un top model

13:00

de Victoire Maçon Dauxerre 


«Ã€ 17 ans en pleine révisions du bac Victoire fait du shopping à Paris, quand elle est repérée par un chasseur de mannequins. Engagée par l’agence Elite, elle mesure 1,78 m et pèse 56 kg. Trop grosse ! Ou pas assez maigre. Elle va perdre 9 kg en ne mangeant que trois pommes par jour, afin de répondre aux exigences tyranniques des maisons de couture. […]Un récit sans fard de la vie d’un top model d’aujourd’hui. Un témoignage bouleversant. », Jamais Assez Maigre : Journal d’un Top Model, édition Les Arènes

Beauty queen of only eighteen. She had some trouble with herself…” Les paroles de la chanson She Will Be Loved des Marron 5 ont amèrement résonné dans mes oreilles pendant la lecture de ce livre. A 18 ans, Victoire est la reine de beauté que tous les grands couturiers s’arrachent. Être reine de beauté, mais à quel prix ? Tout démarre d’une façon incongrue. Une balade dans le marais avec sa mère. Un agent la repère. Une grande déception après avoir été recalée aux concours de Science Po. A peine le temps de souffler, car Victoire devient le nouveau top prometteur d’Elite et s’envole pour la grosse pomme. Cette pomme et ses buildings, elle ne peut pas la croquer savoureusement : les castings s’enchaînent à rythme effréné. L’attente, le claquement des talons sur le parquet, les chuchotements moqueurs des autres tops. Des repas qui sautant et seulement trois pommes dans son frigo. Pas plus. Que trois minuscules fruits se balancent aisément dans son estomac, depuis que l’agence lui a dangereusement murmuré tout bas : « pour les défilés, il faut rentrer dans une taille 32 sinon personne ne voudra de toi ». Refusant un nouvel échec, elle fait confiance à la petite voix qui lui dit « tu es trop grosse, arrête de manger ! ». Son ventre se vide. Sa peau tire. Sa silhouette se creuse. Ses cheveux tombent. Son corps s’émiette pendant que les flashs crépitent sur elle, pendant que les plus belles créations haute couture glissent sur sa peau.  Le monde l’appelle, l’adule, elle fait les couvertures de magazines jusqu’à ce que ce le feu des projecteurs s’éteignent brutalement. Le rêve, le cauchemar a duré 8 mois.


On connaît la mode avec sa célébrité, ses défilés, sa fortune et sa beauté. Que se passe-t-il quand les caméras se coupent, quand les ampoules grillent et que le rideau se lève. Le témoignage de Victoire Maçon Dauxerre dévoile les coulisses de ce monde aussi envoûtant qu’inconnu. J’ai été extrêmement touchée par l’histoire de cette adolescente embarquée sur le fleuve machiavélique de l’industrie de la mode. Surtout pour les mannequins. L’identité s’efface derrière un nombre (celui de leurs mensurations), ces jeunes femmes se transforment en poupée de chiffon qu’on habille, qu’on coiffe et qu’on pique avec des aiguilles. Ce récit est d’autant plus poignant que Victoire partage ses émotions : comme face à son journal intime, le lecteur découvre ses angoisses, sa solitude, son changement physique et psychologique. Les mots sont vrais, naïfs et innocents, représentatifs de cette ancienne lycéenne, plus enfant, ni encore adulte, plongée dans l’arène calculatrice et insensible des professionnels de la mode. Cette arène n’est pas complètement noire : des visages amicaux et des élans protecteurs atténuent son cauchemar.  De l’excitation sur les podiums aux crises lors des castings, Victoire démystifie la vie idéalisée du mannequin illustrée par les médias.

Strass, paillettes et talons aiguilles ; régime, jalousie et faux-semblants : Jamais Assez Maigre ou le récit d’un top model brisée par ce que cache les photos glacées d’un magazine de mode ! 

Gwendoline

★    

2017

La Cave

08:34

de Natasha Preston


« Imaginez une maison comme n’importe quelle autre. Dedans, une pièce. Dans cette pièce, une armoire. Derrière cette armoire, une porte. Au-delà de cette porte, des escaliers. Et en bas, une cave. Une cave où sont séquestrées trois filles, Rose, Iris et Violette, soumises à la folie maniaque et meurtrière d’un homme : Trèfle. Dans une autre maison, dans une ville où il ne se passe jamais rien, Summer mène une vie parfaitement banale. Elle a des parents, un frère, des copines, un petit ami. Mais un soir, sa route croise celle de Trèfle, et Summer ne rentre pas chez elle. Elle se retrouve enfermée dans une cave en compagnie des autres filles et rebaptisée Lila. », La Cave, édition Hachette

C’est l’histoire d’un jeu. D’une main détraquée amoureuse des fleurs. Elle les arrache à leurs tiges, à leurs familles et les enferme dans une boîte. Une toute petite boite, isolée du monde. Comme des poupées, cette main habille ces fleurs et les emprisonne dans un rôle. Obsédée par leur beauté, elle ne voit pas que ces fleurs perdent leurs couleurs et menacent de se faner. Rose, Iris, Violette : trois pétales condamnés et un espoir desséché. Lila est une fleur fraîchement coupée. Enlevée de ses parents, son frère et son petit ami, elle veut quitter cette boîte par tous les moyens. Cette jeune fille refuse d’agir comme les autres fleurs dociles : elle ne sera jamais Lila, l’objet de ce monstre. Elle reste Summer et l’adolescente est déterminée à s’enfuir. Seulement pour s’échapper, il faut déjà survivre aux règles imposées dans cette cave…

Peu habituée aux récits angoissants et psychologiques, je me suis lancée dans la lecture de La Cave, intriguée. Rapidement, le quotidien de Summer bascule, une nuit où elle se rend à une fête. Adieu ses préoccupations d’adolescente, la voilà jetée dans une cage, fermée à double tour, avec des jeunes femmes toutes aussi étranges que son kidnappeur. Un combat intérieur s’enclenche avec elle-même : coincée entre quatre murs elle doit jongler entre deux personnalités pour survivre : la jeune femme qu’elle est vraiment qui garde l’espoir d’une délivrance et Lila, cette fleur muette, pure et soignée que chérit Trèfle, le gardien de ce jardin. Autour de la détresse de Summer se noue d’autres points de vue : Lewis, le petit ami, et Trèfle. Ces variations ont l’avantage d’inclure du dynamisme au récit mais révèlent également la bête noire de l’histoire : les personnages et leur construction.

Tous les protagonistes et surtout les héros manquent de profondeur ; ce roman tend vers le young adult à cause notamment de ses thèmes forts (séquestration, viol, syndrome de Stockholm, troubles psychologiques) sauf que la psychologie des personnages est survolée. Le point de vue de Lewis ne sert qu’à montrer l’avancement extérieur de l’intrigue. Le point de vue de Trèfle reste décousu, même si l’auteur s’appuie beaucoup sur l’enfance et les souvenirs de son héros, l’esprit détraqué de cet homme reste insaisissable. D’autres personnages auraient mérité un petit peu plus de développement, comme Rose, l’une des séquestrée les plus touchées par le syndrome de Stockholm. Malgré tout, j’ai été agréablement surprise par le détournement final et la conclusion  du récit qui révèlent les séquelles de cette séquestration. J’ai eu le sentiment que l’auteur avait privilégié son héroïne principale et son caractère psychologique au détriment du reste. C’est dommage car l’intrigue reste stressante et déroutante.


Descendez dans La Cave et ouvrez la porte d’un thriller young adult glaçant et psychologique où pour survivre il faut endosser le rôle d’une fleur soumise et délicate. 

★   ✩ 

Gwendoline

2017

Appuyez sur étoile

12:28

de Sabrina Bensalah


« Quelques saisons ? Quelques mois ? Avril ne sait pas combien de jours il reste à sa mémé avant « d'appuyer sur Étoile ».La maladie est revenue, et ça fait peur. Mais Avril est prête à tout pour tenter de rendre les derniers jours de sa mémé plus beaux, moins durs. Il faut dire que mémé, ce n'est pas le genre chandail & tisane. Elle a passé sa vie dans les lumières tamisées d'un bar à champagne ; elle a chanté, dansé, aimé plus que d’autres en mille vies ; alors, pas question pour elle de mourir les yeux rivés sur un plafond blanc ! », Appuyez sur étoile, édition Sarbacane

Levons les yeux de nos écrans, penchons nos têtes vers le ciel. Autour de notre nuage urbain, les étoiles sont là, immobiles, elles nous attendent. Chaque nuit elles se parent de leur voile lumineux. Prêtes à étinceler les pupilles de l’individu qui la contemple. Quand le regard d’Avril se tourne vers les étoiles, elle voit un rêve : devenir une coiffeuse renommée foulant les plateaux de cinéma munie de ses pinces et son sèche-cheveux. Pour sa mémé, les étoiles sont sa délivrance ; elle attend le jour où elle « appuiera sur étoile », où leurs rayons berceront son corps fatigué. Vous l’aurez compris Appuyez sur étoile est une histoire de vie. Avril entre dans le printemps de sa vie : le monde l’attend, son esprit fleurit d’idées et de projets. Avec des parents en pleine crise sentimentale depuis leur divorce, la jeune fille s’accroche à sa grand-mère, une vieille dame aimante et délurée. Elle se bat contre la maladie mais sentant que l’hiver de sa vie se termine, elle confie à sa petite fille son dernier souhait : se rapprocher des étoiles. Avril va remuer corps et âme pour apporter les étoiles au chevet de sa mémé.

En lisant le synopsis ce roman, un mot m’a sauté au visage : l’émotion. Tout au long de ma lecture, j’ai attendu cette émotion qui ne s’est pas présentée. J’espérais être davantage impliquée émotionnellement dans ce récit, si bien j’ai été déçue de ne pas éprouver de l’empathie que ces personnages et leur histoire. Peut-être attendais-je quelque chose de plus grandiose, de plus bouleversant. Puis j’ai éteint mes peut être et mes espérances et c’est à ce moment-là qu’une étoile s’est allumée et que j’ai compris ce livre. C’est l’histoire de la vie, authentique, vraie, sans artifices. Une vie avec ses rêves, ses doutes, ses amitiés, ses choix, ses débuts, ses fins et surtout ses grandes doses d’amour. Je n’ai peut-être pas été émue mais j’ai été témoin d’une belle peinture de la vie : j’ai vu un lien indéfectible entre une grand-mère et sa petite fille, j’ai vu une jeunesse optimiste, acharnée et rêveuse, j’ai vu des êtres qui avancent malgré la perte. C’est un livre juste sur la beauté imparfaite de la vie. Cette idée s’illustre également dans l’écriture de Sabrina Bensalah : son style se balance entre poésie et authenticité. Il incarne cette délicatesse qui hante notre quotidien.  


Appuyez sur étoile, pour écouter la vie et la mort se chamailler, pour observer le tracé que laisse une âme déterminée, pour admirer ce débordement d’amour qui fait descendre les étoiles jusqu’à nous. 

Gwendoline

2017

the revolution of ivy

00:08

d'Amy Engel


« Condamnée à l'exil pour ses crimes, Ivy se retrouve seule au-delà de la barrière qui protège les siens d'un monde hostile, dévasté par l'arme atomique. Trahie par sa famille, abandonnée par Bishop, elle doit quitter Westfall et s'enfonce dans la nature sauvage. », The Revolution of Ivy, édition Lumen

*c e t t e   c h r o n i q u e   p e u t   c o n t e n i r   d e s   s p o i l e r s.   S i   v o u s   n ’ a v e z   p a s   l u   l e   p r e m i e r   t o m e ,   j e   v o u s   c o n s e i l l e   d e   n e   p a s   l i r e   c e t   a r t i c l e *

Ivy avait un destin tout tracé. Elle s’est mariée à Bishop, un couteau à la main. Son destin scellé par un meurtre qu’elle devait accomplir pour rétablir l’honneur d’une famille toute entière. Fait pour se détester, obligés de se marier, l’amour ne faisait pas partie du plan et pourtant il a frappé ces deux adolescents. Au début de ce second tome, Ivy et Bishop se retrouvent séparés.  Bishop fulmine dans sa tour d’ivoire pendant qu’Ivy affronte l’hostilité de ce monde caché par les barrières de Westhfall.

Un peu plus d’un an après la lecture de The Book of Ivy, j’ai décidé de découvrir le mot de la fin de ce diptyque. Je savais à quoi m’attendre : la suite d’une romance plantée dans un décor post-apocalyptique.  J’ai regretté à l’époque et je regrette encore aujourd’hui que l’auteur ait choisi de privilégier son histoire d’amour adolescente à son univers, mais j’avais globalement apprécié le premier tome alors j’étais heureuse de retrouver les personnages d’Amy Engel. Les premiers chapitres m’ont légèrement déroutée : de vagues souvenirs me sont apparus, néanmoins certaines situations ou protagonistes m’ont échappé au départ. Autant lire ces deux romans à la suite  pour apprécier pleinement sa lecture, et ne pas attendre aussi longtemps que moi.

The Revolution of Ivy s’est révélé moins palpitant que le premier. Peut-être parce qu’une grande partie de livre se concentre exclusivement sur Ivy.  D’un côté c’est une héroïne que j’ai beaucoup aimé voir s’affirmer, s’endurcir ; de l’autre elle m’a énormément agacée. Elle noie ses pensées dans le souvenir de Bishop et quand la fortune les réunit, son tempérament vacille et elle agit comme une enfant capricieuse. J’ai le sentiment que l’auteur cherchait à entretenir une tension dans sa romance au risque de transformer son personnage principal en girouette. Je ne vais pas vous mentir, le déroulement de l’intrigue suit doucement son rythme, je n’ai pas été secouée par un amas d’évènements surprenants ou d’éléments en tout genre avant le dernier tiers du livre. Par contre, j’ai été très satisfaite du dénouement final : l’action s’enchaîne et cette ville fracturée par la rivalité de deux hommes sombre dans le chaos pour renaître de ses cendres.  Je garde en tête deux scènes poignantes qui donnent au récit une force et clôturent cette série sur une note juste.

The Book et the Revolution of Ivy plairont aux lecteurs qui veulent désespérément une romance adolescente à la Roméo et Juliette, dans un monde sur le point de s’effondrer. 

★   ✩ 

Gwendoline

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