2017

the revolution of ivy

00:08

d'Amy Engel


« Condamnée à l'exil pour ses crimes, Ivy se retrouve seule au-delà de la barrière qui protège les siens d'un monde hostile, dévasté par l'arme atomique. Trahie par sa famille, abandonnée par Bishop, elle doit quitter Westfall et s'enfonce dans la nature sauvage. », The Revolution of Ivy, édition Lumen

*c e t t e   c h r o n i q u e   p e u t   c o n t e n i r   d e s   s p o i l e r s.   S i   v o u s   n ’ a v e z   p a s   l u   l e   p r e m i e r   t o m e ,   j e   v o u s   c o n s e i l l e   d e   n e   p a s   l i r e   c e t   a r t i c l e *

Ivy avait un destin tout tracé. Elle s’est mariée à Bishop, un couteau à la main. Son destin scellé par un meurtre qu’elle devait accomplir pour rétablir l’honneur d’une famille toute entière. Fait pour se détester, obligés de se marier, l’amour ne faisait pas partie du plan et pourtant il a frappé ces deux adolescents. Au début de ce second tome, Ivy et Bishop se retrouvent séparés.  Bishop fulmine dans sa tour d’ivoire pendant qu’Ivy affronte l’hostilité de ce monde caché par les barrières de Westhfall.

Un peu plus d’un an après la lecture de The Book of Ivy, j’ai décidé de découvrir le mot de la fin de ce diptyque. Je savais à quoi m’attendre : la suite d’une romance plantée dans un décor post-apocalyptique.  J’ai regretté à l’époque et je regrette encore aujourd’hui que l’auteur ait choisi de privilégier son histoire d’amour adolescente à son univers, mais j’avais globalement apprécié le premier tome alors j’étais heureuse de retrouver les personnages d’Amy Engel. Les premiers chapitres m’ont légèrement déroutée : de vagues souvenirs me sont apparus, néanmoins certaines situations ou protagonistes m’ont échappé au départ. Autant lire ces deux romans à la suite  pour apprécier pleinement sa lecture, et ne pas attendre aussi longtemps que moi.

The Revolution of Ivy s’est révélé moins palpitant que le premier. Peut-être parce qu’une grande partie de livre se concentre exclusivement sur Ivy.  D’un côté c’est une héroïne que j’ai beaucoup aimé voir s’affirmer, s’endurcir ; de l’autre elle m’a énormément agacée. Elle noie ses pensées dans le souvenir de Bishop et quand la fortune les réunit, son tempérament vacille et elle agit comme une enfant capricieuse. J’ai le sentiment que l’auteur cherchait à entretenir une tension dans sa romance au risque de transformer son personnage principal en girouette. Je ne vais pas vous mentir, le déroulement de l’intrigue suit doucement son rythme, je n’ai pas été secouée par un amas d’évènements surprenants ou d’éléments en tout genre avant le dernier tiers du livre. Par contre, j’ai été très satisfaite du dénouement final : l’action s’enchaîne et cette ville fracturée par la rivalité de deux hommes sombre dans le chaos pour renaître de ses cendres.  Je garde en tête deux scènes poignantes qui donnent au récit une force et clôturent cette série sur une note juste.

The Book et the Revolution of Ivy plairont aux lecteurs qui veulent désespérément une romance adolescente à la Roméo et Juliette, dans un monde sur le point de s’effondrer. 

★   ✩ 

Gwendoline

2017

Wonder

14:17

de R. J. Palacio


« "Je m'appelle August. Je ne me décrirai pas. Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire. Né avec une malformation faciale, August, dix ans, n'est jamais allé à l'école. Aujourd'hui, pour la première fois, ses parents l'envoient au collège... Pourra-t-il convaincre les élèves qu'il est comme eux ? », Wonder, édition Pocket Jeunesse

Wonder. Une merveille en français. Comment décrire ce mot si abstrait et étincelant ? Une merveille, elle se présente à nous, elle illumine notre champ de vision. De son simple éclat, elle éclipse tout ce qui l’entoure. La merveille de ce roman se nomme August. August adore Star Wars, le jour d’Halloween et câliner sa chienne Daisy. Ce petit garçon a tout d’une enfance normale, sauf que parfois il préfèrerait cacher son visage pour toujours sous son casque d’astronaute. Dès sa naissance, August a rencontré de nombreux problèmes : il est né sourd et incapable de mastiquer un seul aliment. Ses différentes opérations ont amplement réussi à la rendre autonome, seulement son visage reste marqué. Il a l’habitude de provoquer l’étonnement des passants mais jamais il n’a fréquenté une cours d’école. Epaulé par ses parents et sa sœur, il rentre au collège. Supporter le regard des autres, les jugements et les moqueries. Être cet élève que tout le monde remarque. Wonder est un magnifique roman sur l’acceptation de la différence.

R. J. Palacio n’a pas choisi le titre de son livre par hasard. Dans la société actuelle, où la différence dérange ; ici R. J. Palacio la souligne et la soutient. La différence est une force. Et August en est la preuve. J’ai été soufflée par le courage de ce jeune garçon : depuis son enfance, il connaît par cœur ces yeux qui le dévisagent, ces regards qui s’arrêtent sur lui et écorchent chaque millimètre de sa peau. Alors, autant dire qu’entrer dans une classe de sixième, devient une véritable épreuve. Dans ce microcosme où les élèves se fragmentent en catégories, définissent ce qui est cool et ce qui ne l’est pas, ce qui est beau et ce qui ne l’est pas, August vient tout chambouler. Il invite à voir au-delà des apparences. Lui et ses camarades ne sont pas uniquement un visage ou une étiquette mais un individu avec des émotions et des centres d’intérêt. C’est une forte leçon de vie qui ne s’adresse pas qu’à un jeune lectorat.

Un autre avantage de ce livre est qu’il se divise en plusieurs points de vue. Même si August demeure le narrateur principal, on découvre également le quotidien de son entourage, ses amis et la manière dont ils le perçoivent. L’auteur retranscrit ces autres voix avec une grande sincérité et honnêteté : comme Jack qui ne cache pas son dégoût face au visage de son ami mais l’oublie vite tellement il rigole avec lui, ou comme sa sœur, Olivia qui aime énormément son frère mais souhaiterait que l’univers familial ne tourne plus exclusivement autour de lui.

Un roman vrai, fort et inspirant qui m’a émue aux larmes. Chacun de nous à cette différence, cette part de merveille en nous et R. J. Palacio a choisi de la mettre pleinement en lumière. C’est un peu comme si, elle nous disait « ne cache pas ta différence, montre la. Si August a réussi à la faire accepter, alors pourquoi pas toi ? ». 

Gwendoline

 COUP DE COEUR

2017

outsiders

00:29

de Susan Eloise Hinton


« 1966. Tucsa, Oklahoma. Deux bandes rivales, les Socs – la jeunesse dorée de la ville – et les Greasers – sortes de blousons noirs aux cheveux gominés –, se livrent une guerre sans merci. Ponyboy Curtis, quatorze ans, est un Greaser. Il traîne dans les rues avec ses copains qui, comme lui, sont des loubards. Mais le meurtre d’un Soc bouleverse brutalement sa vie insouciante, le mettant hors la loi. Au fil d’événements dramatiques, le jeune garçon va devenir adulte et faire l’apprentissage de l’amour et de la mort. » Outsiders, édition Le Livre de Poche

1966. Oklahoma. Au milieu de ce brouhaha citadin, au milieu de ce champ d’habitations, vivent deux bandes : les Socs et les Greasers. Les Socs et leurs belles voitures, leurs chevelures laquées et leurs chemises bien repassées. Et les Greasers, ces gamins de la rue : le visage caché derrière une cascade de cheveux, le col de leur veste en jean retroussé et une cigarette au bord des lèvres. Deux gangs. Un terrain de jeu : la rue. Une seule règle : éviter les coups. A 14 ans, le greaser, Ponyboy est élevé par ses frères aînés. Sous sa veste en jean brille une âme de poète : il aime les livres, le cinéma, les couchers de soleil et la campagne. Mais il vit dans l’univers de ces garçons perdus, sans le sou, sans attaches familiales. La rue marque la peau, elle laisse des cicatrices. La rue a formé cette bande, cette famille de substitution. Ces frères de rue sont inséparables et se jurent protection « à la vie à la mort ». Une nuit, les cadets du groupe –dont Ponyboy- se regroupent en mauvaise posture ; ils sont embarqués dans une histoire de meurtre qui les force à dépasser les frontières de la ville. Un roman initiatique, humain et bouleversant. Outsiders a fait chavirer mon cœur. Alors, avant de vous donner intimement mon avis, j’enfile mon blouson en cuir et je nous emmène au croisement d’une rue déserte, tout près du terrain vague…Let’s go.

Outsiders est un tiroir à émotions. Je n’aurais jamais pensé être aussi touché par le récit de PonyBoy et sa bande. Plusieurs fois, j’ai eu la boule au ventre, le cœur serré, les larmes au bord des yeux. Loyauté. Sincérité. Amitié. Fraternité. Des concepts qui unissent les membres du gang les uns aux autres. Chaque jeune a sa propre histoire, sa place définie dans le groupe. Ponyboy endosse la voix du narrateur, c’est d’autant plus émouvant que la simplicité de ses phrases reflète l’affection qu’il porte à ses frères et à ses copains de rue. Des mots presque innocents qui contrastent avec ce décor violent, précaire et effrayant qui l’entoure. Même si il est facile de démasquer la jeune auteur de seize ans derrière les traits de Ponyboy, elle donne une sensibilité insoupçonnée à ce gang, elle rend humains ces « voyous » en nous ouvrant leurs cœurs. Un magnifique roman que j’ai du mal à quitter. Je prévois de  retrouver très vite Ponyboy, Sodapop, Darry, Johnny et les autres dans l’adaptation de Francis Ford Coppola.

Outsiders, ces gamins à l’extérieur de la société qui vivent d’alcool, de cigarette et de bagarres. Ces gamins qui font vibrer les cœurs car ils font résonner les valeurs de l’amitié, l’entraide et la loyauté. 

Gwendoline
 COUP DE COEUR

2017

La tresse

06:10

de Laetitia Colombani


« Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté. […] Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité. », La Tresse, édition roman grasset

Et si quelques mèches de cheveux reliaient le destin de trois femmes ? C’est l’histoire de La Tresse. Un roman poignant et audacieux qui plonge son lecteur dans l’esprit de trois femmes, dans le cœur de trois pays, dans le sein de trois modes de vie. Après la Femme au Miroir d’Eric Emmanuel Schmitt, je me suis lancée dans la lecture du premier roman de Laetitia Colombani, qui s’appuie également sur le portrait de trois femmes, séparées par des étendues d’eau et des kilomètres de terre, unies par un lien infime –presque invisible- : des cheveux. Cette incarnation de la féminité. Et aussi ce symbole d’une force féminine qui enveloppe nos trois héroïnes.

La Tresse est le récit d’un même combat : ces femmes ont des quotidiens différents, des croyances et des chemins divergents ; seulement, un désir commun les anime : prendre leur vie en main et continuer à avancer même si le sol vibre sous leurs pas. Première escale en Inde. Smita rêve d’un avenir pour sa fille. Elle s’apprête à renverser le lourd fardeau qui se transmet de génération en génération : le statut d’Intouchable. Sa fille ira à l’école. Peu importe les sacrifices, peu importe le danger. Ce périple continue en Sicile. Giulia travaille paisiblement dans la petite entreprise familiale jusqu’à ce qu’un incident l’incite à tenir les rênes de sa vie sentimentale et d’un atelier tout entier. Les valises se posent à Montréal. Sarah est une wonder woman ; cette avocate réputée mène d’une main de fer son rôle de maman et de femme. Un jour, le monde se fige autour d’elle, sa plus grande bataille l’appelle…


Ce roman m’a enchantée, m’a émue, m’a bouleversée. Un hymne à la femme et à son courage. Un voyage dépaysant autour du monde. Des sujets profonds : un tableau renversant sur condition de la femme en Inde, l’appel à une tolérance envers l’autre, la vision de la maladie au sein de la société. Une œuvre complète, magnifiquement écrite. Entre les chapitres, Laetitia Colombani tisse un lien poétique et symbolique avec son histoire, son propre récit. Les mots s’enchaînent, glissent et s’enlacent comme les brins d’une tresse. C’est beau, léger, rapide à lire ; les phrases roulent de mèche en mèche et on arrive déjà au bout de la tresse.                                                                       
   Gwendoline
 COUP DE COEUR 

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