2015

La Face Cachée de Margo

01:01

de John Green


« Margo Roth Spiegelman, le nom aux six syllabes qui fait fantasmer Quentin depuis toujours. Alors forcément, quand elle s'introduit dans sa chambre, une nuit, par la fenêtre ouverte, pour l'entraîner dans une expédition vengeresse, il la suit. Mais au lendemain de leur folle nuit blanche, Margo n'apparaît pas au lycée. Elle a disparu. Quentin saura-t-il décrypter les indices qu'elle lui a laissés pour la retrouver ? Plus il s'en approche, plus Margo semble lui échapper. », La Face Cachée de Margo, édition Gallimard Jeunesse

Après avoir était chamboulée et conquise par Nos Etoiles Contraires, puis déçue par Qui es-tu Alaska ?, je me suis attaquée à la Face Cachée de Margo. Un énorme merci à Juliette, ma super copine, qui tient un super blog (http://petitesculottesetgrandsdebats.blogspot.fr/), pour ce cadeau.

Ici, John Green nous amène à Jefferson Park un lotissement en Floride pour y découvrir Quentin un adolescent en année de terminale, voisin d’une des filles les plus intrigantes et charismatiques du lycée : Margo Roth Spielgelman.  Quentin, fasciné par Margo depuis son jeune, et à la personnalité réservée, n’a jamais osé aborder cette fille si populaire et mystérieuse. Leur dernière rencontre remonte à leurs neuf ans quand ils sont tous deux témoins d’une scène tragique. Ils perdent tout contact ; jusqu’à ce qu’une nuit, Margo se faufile par la fenêtre de Quentin et lui demande de l’aide pour une mission vengeresse. Comme promis, Quentin va vivre une nuit inoubliable, pleine de rire, d’inattendus et d’interdis. Pensant enfin pouvoir tisser un lien avec la jeune fille, il s’attend à un changement. Mais ce changement est des plus imprévisibles : Margo a disparu, elle s’est enfuit sans dire un mot à personne.

Cette fugue va entraîner un réel bouleversement dans le quotidien de Quentin, au départ adepte de la routine, qui va se mettre à la recherche de Margo. L’adolescente devient un mystère à résoudre : laissant des indices derrière elle. Dans cette aventure, Quentin emmène avec lui ses meilleurs amis, Ben et Radar, ainsi que des personnages dont les garçons n’auraient pas pensé. Le dénouement de cette énigme les mène dans un road trip chargé en émotions, tous réunis par un but commun : retrouver Margo. Ce trajet est à la fois le reflet d’une amitié, d’une détermination mais aussi d’une désillusion.



J’ai passé un bon moment avec ce livre. La quête perpétuelle vers des indices ou des réponses nous pousse à tourner les pages. On veut tous savoir où est caché Margo, si elle est vivante ou non. Bien que l’histoire se concentre sur Quentin et ses recherches, on suit également en parallèle sa vie au lycée et la relation qu’il entretient avec ses meilleurs amis. A partir de là, se crée des moments drôles et attachants. Et heureusement. Car il est vrai que je pourrai reprocher à Quentin son obsession parfois excessive pour Margo et son désir de la retrouver, qui peut l’amener à négliger ses amis ou même lui-même. Il est trop impliqué, à certains instants, sa quête l’isole d’autrui. Notamment plus il essaye de s’approcher de Margo (par ses indices) plus il s’en éloigne.

 Évoquons Margo : c’est réellement un personnage surprenant, qui n’a pas froid aux yeux. Elle fascine tous ceux qu’elle entoure. Même le lecteur. Impossible de la cerner complètement, même (SURTOUT) à la fin de l’ouvrage ! Elle voit le monde autrement, c’est assez intéressant mais parfois un peu cliché quand, par exemple, elle cite plusieurs auteurs classiques pour argumenter ses propos. Ensuite, je me suis sentie tirailler entre l’envie de la plaindre face au manque d’affection qu’elle reçoit dans son cercle familial et  celle de la détester suite au comportement égoïste et égocentrique qu’elle peut avoir. Ce protagoniste demeure un mystère, une équation pour le lecteur, du moins pour moi. 

L’écriture de John est toujours remplie de métaphores, d’images et de légèreté qui dissimule de profondes vérités sur les sentiments et la vie de jeunes adultes enclin à se découvrir et découvrir le monde. C’est un plaisir de le lire.

Alors un conseil si vous croisez une fille aussi énigmatique que Margo Roth Spiegelman ne devenez pas son ennemi !  Sinon, je vous conseille cette lecture si vous voulez connaître l’histoire d’un garçon attaché à une routarde, prêt à tout pour retrouver cette fille sans attache, incarnant une énigme à elle seule !



2015

Darkwind

07:29

de Sharon Cameron




« Angleterre, 1852. Katharine est envoyée par sa tante et tutrice au manoir de Darkwind où vit son oncle Tulman. Elle doit prouver que celui-ci a perdu la raison et le faire interner pour qu’il cesse de dilapider la fortune familiale. […]  Katharine décide de rester un mois à Darkwind. Trente jours au cours desquels elle se rendra complice d’espionnage, échappera de justesse à la mort et tombera amoureuse…. », Darkwind (tome 1 : Mécanique Infernale), édition Bayard

J’apprécie énormément toutes les œuvres qui peuvent se dérouler en Angleterre durant l’époque victorienne. Alors en lisant ce résumé, j’ai été charmé. On nous promet de l’action, des palpitations, une affaire d’héritage et une petite romance à la clé. Darkwind remplit ces attentes. Mais attention, attendez-vous à vous ne pas être secouer avant le milieu du livre (environ vers les 200 pages). Et oui, le seul inconvénient, que je peux trouver à ce roman, c’est sa réelle lenteur à démarrer. L’auteur nous pose le décor de façon détaillée de même que l’entourage et les personnages évoluant autours. Alors, je dois avouer, qu’au départ, je me suis posée pas mal de questions : mais où est-ce que l’auteur veut nous amener ? Quand est-ce qu’arrive cet élément déclencheur ? Pour ma part, j’ai trouvé son arrivée un peu tardive et discrète. L’avantage dans ce procédé, choisi ou non par l’auteur, c’est que la seconde moitié du roman défile à grande vitesse. Soudainement le lecteur est chahuté par une succession d’évènements, d’incohérences et de péripéties qu’on ne le lâche plus jusqu’à la fin. Tout arrive rapidement et on n’a pas le temps de digérer les choses.


On vit l’histoire à travers le point de vue interne de Katharine une jeune fille orpheline, âgée de dix-sept ans qui vit sous l’autorité de son odieuse tante Alice. Le confort de la jeune femme dépend de son obéissance envers sa tante et la réalisation de toutes ses requêtes. Elle accepte donc sans broncher de séjourner chez son oncle Tulman méconnu, pour le déclarer fou, et aider sa tante à reprendre sa fortune et son domaine : Darkwind. On découvre une Katharine obéissante, centrée sur son intérêt propre –faire plaisir à sa tante pour obtenir ses vivres-, froide et pas très ouverte à connaître l’un de ses parents. Il faut dire que Darkwind et ses occupants ne seront pas plus accueillants. Comme Katharine, on est un peu perdu en découvrant le manoir et ceux qui y travaillent. Mais la rencontre avec cet oncle peu commun va changer sa vision sur le monde et les autres, et va l’amener à reconsidérer la question de sa venue. Car cet acte s’annonce beaucoup plus dramatique en conséquence qu’elle aurait pu y penser. Plongée dans un autre univers loin de l’ambiance londonienne, la jeune femme va oser s’affranchir de certains codes, faire taire un peu son sérieux pour découvrir les joies et le quotidien qui rythment le domaine et ses habitants, tous dévoués à son oncle. Homme au caractère enfantin et innocent,  on s’attache rapidement à ce personnage décalé et attendrissant ; à l’écart du monde mais un génie vivant pour ses créations. Concernant notre héroïne, je l’apprécie aussi pour sa force, c’est une femme qui change au fil de son arrivée tout en restant une femme dynamique, sensible et courageuse. Son portrait a vraiment été travaillé car elle demeure un protagoniste principal qu’on aime et qu’on admire et qui demeure humain par ses défauts.

Dans ce livre, vous ferez aussi la rencontre d’autre individus plus ou moins importants, alliés ou non de notre chère Katharine, que vous aimerez ou détesterez, et que vous apprenez à connaître tout le long ce premier tome. Je n’en cite aucuns car je vous laisse le plaisir de les découvrir.

Parlons du style de Sharon Cameron. Honnêtement il m’a charmé. C’était beau, élégant et travaillé. Je ne suis en rien une professionnelle mais la traduction était vraiment pas mal. Dans les contemporains, je regrette parfois ce manque de beauté, d’approfondissement de la plume, mais ici, c’était parfait. Très agréable à lire. Cependant, je préfère prévenir, l’auteur aime décrire les lieux, ce qui pour ma part ne dérange pas mais pourrait en lasser quelques-uns.

Maintenant abordons les choses sérieuses : la fin du livre. SANS vous spoilez bien entendu. Durant deux cents pages, l’intrigue s’est épaissie, on s’interroge, on essaye de démêler le vrai du faux, on a des réponses et on en reçoit plein la figure. On pense que c’est terminé mais l’auteur s’amuse à jouer avec nos sentiments et remettre un élément déclencheur, qui une fois la dernière page tournée, nous met à taire. On en veut plus. Je suis très très impatiente de lire le tome 2 même si l’attente va être longue (ce n’est pas insoutenable mais l’auteur a aiguisé juste assez ma curiosité pour me donner envie de continuer la série).

Je conseille fortement Darkwind aux lecteurs à la recherche d’un roman original en pleine époque victorienne, mêlant affaire d’héritage, inventions, romance, soupçons et rebondissement, avec des personnages attachants !




3 étoiles et demi

L'Héritière

23:46

de Kiera Cass


JE DÉCONSEILLE LA LECTURE DE CETTE CHRONIQUE AUX PERSONNES N’AYANT PAS LU LES PRÉCÉDENTS TOMES (risque de spoilers)

"Vingt ans après la Sélection d’America Singer et malgré l’abolition des castes, la famille royale d’Illéa doit à nouveau faire face au mécontentement du peuple : l’heure est venue de lancer une nouvelle Sélection ", « L’Héritière », édition R (Robert Laffont)

Retrouvons le royaume d’Illéa, aux commandes de notre cher Maxon, un roi bon qui a offert au peuple sa liberté en mettant fin aux systèmes de castes. Sa tolérance l’invite même à changer les règles d’hérédité, et à léguer son titre et sa fonction à sa fille, premier enfant né.  Mais avant de céder le trône à son aînée, Eadlyn, il lui faut apaiser les conflits. Une seule solution s’offre à lui : pousser sa fille à se marier grâce à la Sélection.

Lors de sa sortie, le livre a fait beaucoup de tapage. Une fois terminé, je suis restée mitiger. Alors, je suis allée voir quelques avis sur l’univers booktube et, j’ai pu constater que « L’Héritière » n’a pas plu à tout le monde. Personnellement, ça a été une bonne lecture même si des gros points noirs sont à souligner.

Dont le fait de réintroduire une Sélection sous le règne de Maxon. Suite à la lecture de la Sélection, il est juste incohérent que Maxon et America recréent ce système. D’après moi cela va à l’encontre de leur personnalité. Par ailleurs, en évoquant ces deux personnages, j’ai été déçu de leur version vieillie qui n’est pas si fidèle aux romans précédents. Ils sont passifs et inintéressants. Alors que c’est Maxon et America quoi !  En plus, on sent bien que l’auteur a voulu remettre coûte que coûte la Sélection en route, et ici, vu le contexte, je ne vois pas l’intérêt : divertir le peuple pour éviter toute rébellion. C’est exactement ce que faisait le père de Maxon, ce choix sort de toute logique dans le cas présent. Après il est vrai, que observer la Sélection du point de vue de la Princesse et non des Sélectionnés c’est intéressant.


Nombreux ont affirmé sur la blogosphère leur mécontentement concernant l’héroïne principale : la future reine d’Illéa, Eadlyn. Très clairement elle est détestable, et elle ne tient pas le rôle du héros parfait. Et ça me plaît. Sachant qu’un cinquième tome est en route, je veux voir cette jeune femme évoluer avec ses imperfections. Pour ma part, j’ai été contente que Kiera Cass ne nous dresse pas le portrait de la princesse parfaite bien que son caractère ne coïncide pas vraiment avec ses antécédents familiaux. Pour faire simple : Eadlyn est une jeune femme à fort caractère, elle veut gouverner seule sans avoir de mari. Cet élan féminisme m’aurait plu si elle n’essayait pas pour autant de rabaisser toute la gente masculine qu’elle côtoie à l’exception de ses frères et son père. Je vous assure qu’elle n’a pas été très tendre avec ses prétendants.  Pour résumé, c’est une jeune femme pourrie gâtée, arrogante, et égocentrique, complètement déconnecté de la réalité. Alors pourquoi ai-je continué ma lecture me direz-vous ? Tout simplement car Eadlyn n’est pas un monstre au fond, on décèle en elle une vraie sensibilité et un attachement profond pour ses proches. C’est un personnage qui est enclin à évoluer. Elle évolue au cours du roman, et c’est intriguant de constater son changement qui j’imagine continuera dans la suite de l’histoire à venir.

Parlons de la narration. Globalement, si ce n’est les incohérences et défauts évoqués au début, c’est bien mené. La Sélection suit sa progression tranquillement entre cérémonies, rendez-vous officiels ou officieux. C’est toujours agréable de revoir d’anciens protagonistes et de découvrir leur vie vingt ans après. Les prétendants de la princesse sont tous plus ou moins attachants chacun à ses favoris. Cependant, l’un des Sélectionnés se détache assez (ceux qui ont lu le roman verront probablement de qui je parle), et cela ne m’étonnerait pas qu’il devienne le futur époux d’Eadlyn. Sur ce coup-là ; j’espère me tromper, non pas que je n’apprécie pas ce couple, mais j’ai envie que l’auteur me surprenne (c’est son rôle non ?). J’aime énormément ce jeune homme, mais c’est trop simple, dès le début du roman, on s’attend à ce qu’une affinité se crée entre lui et Eadlyn.

Pour le prochain tome, je souhaite véritablement en apprendre davantage sur les tensions qui secouent le royaume car jusqu’ici cela reste assez flou. J’espère être surprise pour la suite ; et avoir une action qui se manifeste un peu plus.

L’Héritière plaira aux lecteurs adeptes de la saga de la Sélection (heureux de retrouver des visages familiers, parfois, un peu (beaucoup !) changer pour certains) cherchant une lecture légère, et décidés à suivre la quête d’une princesse rebelle et orgueilleuse dans sa recherche de l’amour, à son plus grand désespoir !  


Gwendoline

3 étoiles

Persuasion

09:00

de Jane Austen


« You pierce my soul. I am half agony, half hope… I have loved none but you », Persuasion, édition Vintage Classics

Cela faisait un bon moment que je n’avais pas lu de lecture VO. Cette semaine j’ai choisi un roman de Jane Austen : Persuasion. Comme tous les romans de l’écrivaine anglaise, nous nous retrouvons plongés dans l’époque victorienne ; mais cette fois-ci aux côtés de la famille de Sir Walter Elliot. Ce baronnet, veuf depuis peu, doit faire face à des problèmes d’argent et est contraint de louer une de ses demeures à l’amiral Croft. Sir Walter, sans héritier, vit avec sa fille aînée, Elizabeth, tout aussi vaniteuse que lui quand sa seconde fille, Anne, s’installe chez Mary sa fille cadette. Le roman se centre sur Anne, la plus réservée des trois. L’intrigue se corse lorsque le frère de Mrs Croft, le Capitaine Frederick Wentworth, arrive à Kellynch. Ce marin riche et haut gradé n’est autre que l’ancien amant d’Anne. Huit ans plus tôt, il n’était qu’un homme modeste rejeté par les Elliot, puis par Anne elle-même. Lors d’une soirée, la jeune femme cache son affinité avec Frederick, qui affirme alors vouloir se marier et trouver une femme de caractère et de conviction. Entre amertume  et déception comment ces personnages vont évoluer ?


J’aime tellement Jane Austen pour ces histoires romantiques mais réalistes sans niaiserie. Dans ce récit, Frederick et Anne s’ignorent, se cherchent, jouent avec leurs sentiments. A part Lady Russell, tout le monde méconnaît cette romance passée ce qui complique davantage les relations entre les deux protagonistes. On devine que chacun d’eux aime jalouser l’autre. Frederick s’illustre comme un caractère froid, mystérieux au physique ravageur. Anne, âgée d’une trentaine d’année, toujours célibataire, reste dévouée aux autres : c’est une femme aimable au tempérament effacé. Son manque de détermination lui a causé la perte de Frederick, ce qu’elle regrette, mais arrivera-t-il à lui pardonner ?

D’autres individus tels que Louisa Musgrove ou Mr Elliot font leurs apparitions et vont renforcer encore plus les questionnements et les troubles de nos héros. Le roman présente les thèmes chers à Jane Austen : la place de la femme en haute société, le mariage ou encore l’héritage et l’argent. Cette histoire m’a plu de manière générale.

Evoquons maintenant le sujet qui fâche : l’anglais. J’ai été forcée de constater que contrairement à l’autre classique lu les mois précédents (On the Road), ma lecture a été beaucoup plus difficile. J’ai vraiment eu beaucoup plus de mal à comprendre l’œuvre dans sa totalité et je me suis rabattue sur l’adaptation cinématographique pour me remettre les idées en place. Cela ne signifie pas que je n’ai rien compris à l’œuvre, mais certaines zones d’ombres m’empêchaient une compréhension optimale. Je pense que ceci est dû à un vocabulaire et un style d’autant plus soutenu et complexe (On the Road était une œuvre du XXs, ici on est sur du XIXs). Personnellement, je suis déçue de ne pas avoir eu une lecture claire et linéaire mais cela n’est en rien une faute à l’œuvre de Jane Austen, uniquement à un manque de compétences de ma part. Je conseille donc ce roman à des habitués de la lecture en VO, qui se sont déjà confrontés  à plusieurs textes littéraires.

Persuasion, est vraiment une très bonne lecture pour tous les amoureux de la littérature anglaise du XIXéme siècle où la romance se charge de dilemmes et obéit aux règles d’une classe privilégiée !


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