Everything Everything

09:50

de Nicola Yoon


« Ma maladie est aussi rare que célèbre, mais vous la connaissez sans doute sous le nom de "maladie de l'enfant-bulle". En gros, je suis allergique au monde. Je viens d'avoir dix-huit ans, et je n'ai jamais mis un pied dehors. Un jour, un camion de déménagement arrive. Je regarde par la fenêtre et je le vois. Le fils des nouveaux voisins est grand, mince et habillé tout en noir. Il remarque que je l'observe, et nos yeux se croisent pour la première fois. Dans la vie, on ne peut pas tout prévoir, mais on peut prévoir certaines choses. Par exemple, je vais certainement tomber amoureuse de lui. Et ce sera certainement un désastre», Everything Everything, édition Bayard

Quand votre monde se résume à un espace entre quatre murs. Quand l’extérieur se limite à un paysage derrière une vitre. Quand votre unique compagnie est une infirmière, une mère ou un professeur d’architecture (une fois tous les ans). Quand votre vendredi soir rime avec  le scrabble phonétique. Respirez. Même l’air qui remplit vos poumons n’a rien de naturel. Ce quotidien c’est celui de Madeline Whittier, une jeune adolescente de 17 ans atteinte d’une maladie rarissime, la DICS – Déficit Immunitaire Combiné Sévère-, plus vulgairement appelée la « maladie de l’enfant-bulle ». Les particules microscopiques qui circulent dans l’air, les microbes qui nous entourent ; ces millions des choses invisibles et insignifiantes pour nous, sont de potentiels dangers pour Maddy. Aller dehors avec un système immunitaire aussi fragile, c’est comme jouer au funambule pour la première fois sans filet. Alors, depuis toute petite, elle demeure enfermée dans un environnement sain pour elle : fenêtres verrouillées et blindées, l’air est changé toutes les heures, la température est contrôlée, aucun objet, morceau de nourriture ou forme humaine ne sont autorisés à entrer. Pour ceux qui ont l’opportunité de pénétrer dans la maison de Maddy, c’est une vraie opération de décontamination qui les attend.

Vous vous imaginez bien que des visages familiers, Maddy en a peu. Et pourtant, elle garde le moral. Elle apprécie ses journées aux côtés de son infirmière, aime les soirées jeux de sociétés avec sa mère, et passe volontiers ses après-midis à lire ou à confectionner son projet pour son devoir d’architecture. Elle sait que jamais elle n’aura la vie d’une adolescente normale. Elle ignore la sensation du vent dans les cheveux, ni celle du soleil sur la peau. Elle peut seulement se l’imaginer. S’imaginer comment tourne le monde grâce à ses lectures. Postée à sa fenêtre, la main contre les carreaux, elle est loin d’imaginer où est ce que le regard qu’elle échange avec Olly, le fils de ses nouveaux voisins,  va la mener…

Pensant être confrontée à « Nos Etoiles Contraires » 2.0 , j’ai été agréablement surprise. Je ne vais pas vous mentir, cette histoire d’amour est toute aussi légère, rapide et fleur bleue que celle de John Green. Mais vous savez quoi ? Cela m’a plu parce que je ne m’attendais pas à autre chose. On a deux jeunes personnages au physique très lisse –sans imperfections, ni un bouton sur le visage- avec leurs particularités, leurs problèmes qui tombent amoureux pour la première fois et se jurent un amour éternel. J’avais surtout porté mon exigence sur le retournement de l’histoire, car j’appréhendais de trouver une fin dramatique et prévisible. Et bien, l’auteur m’a rassurée en me proposant une perspective que je n’avais pas envisagée. Il ne m’en fallait pas plus pour me convaincre.

C’est un très bon livre de divertissement, très rapide à lire. Il ne faut pas espérer un récit avec un enchaînement de situations complexes pour nos personnages, la trame de l’histoire est assez simple et attendue. Néanmoins Nicola Yoon cherche vraiment à divertir son lecteur et à dynamiser sa lecture avec une situation finale surprenante et une mise en page ludique. Dans ce roman, on tombe sur de nombreux dessins, tableaux, conversations électroniques ou petits mots qu’on croirait écrit par l’héroïne. Avec une mise en page aussi originale, on ne peut pas s’ennuyer ou lâcher le livre. C’est la première fois où je vois qu’on accorde autant d’importance à la mise en page et où on diversifie autant les supports de narration. On croirait presque lire le journal intime de Maddy.  

Everything Everything, c’est une histoire de maladie, une histoire d’amour, une histoire de famille. Certes une histoire d’amour déjà vue sentant la guimauve, mais qui peut dire non un peu de sucre ?  Surtout quand l’auteur sort des sentiers battus en proposant une fin inattendue. 

(Ai-je précisé en plus que l’on faisait souvent référence au Petit Prince de Saint-Exupéry ? : ) 



Gwendoline

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2 commentaires

  1. Il est dans ma PAL, j'ai hâte de le découvrir, la couverture est superbe !

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    1. J'espère que tu l'aimeras autant que moi ! (oui la couverture est superbe :) Bonne lecture ! Bisous G.

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