La Cave

08:34

de Natasha Preston


« Imaginez une maison comme n’importe quelle autre. Dedans, une pièce. Dans cette pièce, une armoire. Derrière cette armoire, une porte. Au-delà de cette porte, des escaliers. Et en bas, une cave. Une cave où sont séquestrées trois filles, Rose, Iris et Violette, soumises à la folie maniaque et meurtrière d’un homme : Trèfle. Dans une autre maison, dans une ville où il ne se passe jamais rien, Summer mène une vie parfaitement banale. Elle a des parents, un frère, des copines, un petit ami. Mais un soir, sa route croise celle de Trèfle, et Summer ne rentre pas chez elle. Elle se retrouve enfermée dans une cave en compagnie des autres filles et rebaptisée Lila. », La Cave, édition Hachette

C’est l’histoire d’un jeu. D’une main détraquée amoureuse des fleurs. Elle les arrache à leurs tiges, à leurs familles et les enferme dans une boîte. Une toute petite boite, isolée du monde. Comme des poupées, cette main habille ces fleurs et les emprisonne dans un rôle. Obsédée par leur beauté, elle ne voit pas que ces fleurs perdent leurs couleurs et menacent de se faner. Rose, Iris, Violette : trois pétales condamnés et un espoir desséché. Lila est une fleur fraîchement coupée. Enlevée de ses parents, son frère et son petit ami, elle veut quitter cette boîte par tous les moyens. Cette jeune fille refuse d’agir comme les autres fleurs dociles : elle ne sera jamais Lila, l’objet de ce monstre. Elle reste Summer et l’adolescente est déterminée à s’enfuir. Seulement pour s’échapper, il faut déjà survivre aux règles imposées dans cette cave…

Peu habituée aux récits angoissants et psychologiques, je me suis lancée dans la lecture de La Cave, intriguée. Rapidement, le quotidien de Summer bascule, une nuit où elle se rend à une fête. Adieu ses préoccupations d’adolescente, la voilà jetée dans une cage, fermée à double tour, avec des jeunes femmes toutes aussi étranges que son kidnappeur. Un combat intérieur s’enclenche avec elle-même : coincée entre quatre murs elle doit jongler entre deux personnalités pour survivre : la jeune femme qu’elle est vraiment qui garde l’espoir d’une délivrance et Lila, cette fleur muette, pure et soignée que chérit Trèfle, le gardien de ce jardin. Autour de la détresse de Summer se noue d’autres points de vue : Lewis, le petit ami, et Trèfle. Ces variations ont l’avantage d’inclure du dynamisme au récit mais révèlent également la bête noire de l’histoire : les personnages et leur construction.

Tous les protagonistes et surtout les héros manquent de profondeur ; ce roman tend vers le young adult à cause notamment de ses thèmes forts (séquestration, viol, syndrome de Stockholm, troubles psychologiques) sauf que la psychologie des personnages est survolée. Le point de vue de Lewis ne sert qu’à montrer l’avancement extérieur de l’intrigue. Le point de vue de Trèfle reste décousu, même si l’auteur s’appuie beaucoup sur l’enfance et les souvenirs de son héros, l’esprit détraqué de cet homme reste insaisissable. D’autres personnages auraient mérité un petit peu plus de développement, comme Rose, l’une des séquestrée les plus touchées par le syndrome de Stockholm. Malgré tout, j’ai été agréablement surprise par le détournement final et la conclusion  du récit qui révèlent les séquelles de cette séquestration. J’ai eu le sentiment que l’auteur avait privilégié son héroïne principale et son caractère psychologique au détriment du reste. C’est dommage car l’intrigue reste stressante et déroutante.


Descendez dans La Cave et ouvrez la porte d’un thriller young adult glaçant et psychologique où pour survivre il faut endosser le rôle d’une fleur soumise et délicate. 

★   ✩ 

Gwendoline

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